Tensions militaires soudaines entre la Grèce et la Turquie
par Yves BOURDILLON
La marine grecque a été mise en état d'alerte mercredi après que la Turquie a dépêché des navires militaires à proximité de la plus orientale de ses îles. Les tensions en mer Egée ne sont pas rares, mais le déploiement turc s'ajoute à ce que certains de ses partenaires de l'OTAN qualifient de provocations, en Libye ou envers la basilique Sainte-Sophie.
La Turquie craque une allumette de plus dans une Méditerranée orientale volatile.
Quinze navires militaires turcs ont pris la mer mardi pour accompagner un navire d'exploration gazière sous-marine, Oruc Reis, en Méditerranée orientale, jusqu'au 2 août. Un développement très près de la plus orientale des îles grecques, Kastellorizo, à 2 km du rivage turc, qui a conduit Athènes à mettre, mercredi après-midi, sa marine en état d'alerte.
Contrôler toute la Méditerranée orientale
Les navires grecs ont reçu l'ordre d'ignorer une restriction de navigation décrétée par Ankara.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mistotakis, a planifié des rencontres avec les dirigeants de partis politiques grecs pour ce jeudi et vendredi, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a convoqué mercredi soir son conseil national de sécurité.
La Bourse d'Athènes a accusé le coup mardi soir et mercredi.
Athènes a appelé Ankara à « cesser immédiatement ses actions illégales » qui « violent sa souveraineté et menacent la paix et la sécurité de la région ».
Ankara estime, au contraire, que la zone concernée se trouve « entièrement sur le plateau continental turc tel que délimité par les conventions de l'ONU ».
Ces dernières sont complexes et sujettes à interprétations.
La souveraineté grecque sur Kastellorizo gêne les projets d'Ankara de détenir une zone économique exclusive continue jusqu'à Chypre.
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