INSURRECTION : La France brûle-t-elle maintenant chaque semaine ?

La 10e journée d’action des syndicats contre la réforme des retraites et le gouvernement a également été initialement pacifique et s’est terminée dans le chaos, dont les syndicats ne sont en aucun cas responsables.

VIOLENCES

 Conditions de guerre civile à Paris et dans les grandes et petites villes de France; des grèves qui rendent impossible quelque chose comme les opérations normales, par exemple à la SNCF des chemins de fer de l’État, même les jours non actifs; à nouveau plus d’un million de manifestants pacifiquement dans les rues pour la 10e fois depuis le 19 janvier; Encore un service de sécurité exemplaire, organisé conjointement par tous les syndicats. Mais alors. La même image partout. De temps en temps, des groupes de voyous très mobiles et portant des masques vêtus de noir se joignent à la police dans une poursuite à travers les centres-villes, mais maintenant aussi les autres quartiers, mettant le feu aux poubelles, érigeant des barricades, brisant des fenêtres et veillant à ce qu’une traînée fumante de dévastation reste là où elles sont passées. Le fait que le président Macron continue de refuser un dialogue constructif avec les syndicats continue d’alimenter le feu.

Depuis le 19 janvier 2023, jour de la première grande manifestation contre la réforme des retraites, qui était encore prévue à l’époque, la relation entre le président et le gouvernement d’une part et une large majorité de Français d’autre part est rompue. C’est comme un couple qui n’a plus rien à se dire et qui est devenu si sans voix que vous seriez à nouveau dans les cheveux l’un de l’autre. Dans cette situation, les syndicats avaient proposé une sorte de conciliation, la modération d’un dialogue par un conciliateur qualifié, mais là aussi, les autorités parisiennes ont réagi comme toujours : « Pas d’intérêt ». Cela aurait pu être quelque chose comme une thérapie de couple.

La Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, a invité hier les syndicats à des pourparlers la semaine prochaine. Les premiers dirigeants syndicaux ont spontanément accepté, mais les syndicats doivent veiller à ne pas se laisser diviser par les manœuvres tactiques de Macron. Parce qu’Elisabeth Borne n’a rien à décider, rien à négocier, parce qu’en France une seule personne décide – le président, qui reste impuissant face au chaos qu’il a causé. Et il ne faut pas oublier que depuis plus de deux mois, ce président refuse tout dialogue avec les syndicats.

Alors qu’il brûlait dans toute la France, au même moment à l’Assemblée nationale a eu lieu l’heure habituelle des questions du Parlement, obligatoire depuis 1974, où les ministres présents doivent répondre aux questions des députés. Pour les non-Français, un rituel étrange: les questions, qui sont souvent présentées sous la forme d’une déclaration politique, doivent être posées dans un délai maximum de 2 minutes, après quoi l’un des ministres présents répond également dans un maximum de 2 minutes, mais souvent le ministre qui répond n’aboie qu’une courte réponse dans le micro et c’est OK. Ce n’est pas nécessairement le ministre directement visé qui répond à la question, mais quelqu’un d’autre peut aussi y répondre. Ainsi, alors que la moitié de la France sentait le gaz lacrymogène, le ministre de l’Intérieur Darmanin et le ministre du Travail Dussopt en particulier ont continué à chauffer inutilement l’atmosphère sous le regard incliné de leur patronne Elisabeth Borne, déplaçant la discussion de ce conflit politique et social, qui dure depuis des mois, vers les violents affrontements du week-end dernier entre la police et les militants écologistes radicaux à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Au cours de laquelle de nombreux policiers et de nombreux autres manifestants ont été blessés, deux des manifestants blessés planant dans le coma entre la vie et la mort.

Les affrontements de Sainte-Soline n’ont cependant rien à voir avec la crise politique et sociale actuelle. Mais compte tenu de l’intensité des affrontements, la question des violences policières a également refait surface, car il y a eu aussi de très nombreux incidents en marge des grandes manifestations, au cours desquels la police a souvent clairement dépassé la proportionnalité des moyens. Mais au moins une bonne occasion pour Darmanin & Co. pour des gestes pathétiques et un changement bienvenu par rapport au sujet actuel.

Mais combien de temps ce gouvernement regardera-t-il la France s’empêtrer de plus en plus dans une escalade de la violence ? Pourquoi les ministres de la troisième garde continuent-ils d’ajouter de l’huile sur le feu? Macron cherche-t-il la confrontation pour avoir la justification de moderniser ses forces de police pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris et de transformer la France en un État de surveillance parfait d’ici là ? Pour les jeux de Paris, la reconnaissance faciale a déjà été autorisée et d’autres « mesures de sécurité » restrictives sont prévues. Il doit y avoir une raison pour laquelle Macron et ses agents d’exécution font tout, mais aussi tout, pour diviser, inciter et faire pression sur la société française.

Tout ce qui se passe en France en ce moment relève de la responsabilité d’un président qui, si la constitution le permettait, serait chassé demain de l’Elysée par les Français. Seulement – la mobilisation restera élevée et plus tôt Macron se reposera pour écouter son peuple, plus grandes seront les chances d’empêcher une crise gouvernementale violente et à part entière. Le prochain jour d’action est le 6 avril et même alors, nous vivrons les mêmes scènes qu’hier, comme la semaine précédente. Les « Black Blocks » agiront de plus en plus fort, tout comme la police. S’il y a un mort dans l’une de ces manifestations, tous les barrages se rompront. Ce qui se passera après cela ira également à la casquette de Macron....

La Rédaction

Date de dernière mise à jour : 29/03/2023

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