MARSEILLE ET L’ISLAM : Quatre conférences annulées coup sur coup … Qui est cet inquiétant imam marseillais ?

« L’islam est une religion de paix, l’islam est une religion de pardon, l’islam est une religion qui prône le bon comportement avec son ami comme avec son opposant et l’islam n’est pas une religion de violence et encore moins une religion qui appelle au crime. » Ces mots, ce sont ceux de l’ dans une vidéo postée, ce 3 mars, pour tenter de se justifier face à la sulfureuse réputation qui le précède. L’ vient de voir quatre de ses conférences annulées par arrêté municipal. Alors, il tente de prouver qu'il n'est pas ce dangereux salafiste, qu'il est accusé injustement. Ils prévoyait des conférences à Cabannes (13) le 8 janvier, Échirolles (38) le 29 janvier, Vauvert (30) le 18 février et à Brétigny-sur-Orge (91) ce 5 mars : toutes ont été annulées. Dans tous ces endroits, Ismail, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, a été déclaré persona non grata. Cet imam n'est pas en odeur de sainteté en France... Un de plus. Comment la France produit-elle ce type de profils ? Ismail aurait pu tourner différemment...

IMAM ISMAIL

Né à  le 4 juillet 1981, il écoute IAM et est un grand supporter de Zidane. Comme tout habitant de la cité phocéenne, il est un grand fan de l’OM au point d’apparaître au côté d’un prêtre et d’un rabbin dans un documentaire « L’OM sans confession ». À l’âge de 37 ans, il est directeur général de l'entreprise Pompes funèbres musulmanes el Imane, qu’il lâche deux ans plus tard, en 2020, pour, écrit-il sur sa page Facebook, se « consacrer entièrement à la lourde tâche de l'imamat à la mosquée des bleuets » dans laquelle il « officie depuis 2010 ».

Mais, malgré sa sympathique participation à un documentaire interreligieux ou ses vidéos sur la religion d’amour et de paix, l’imam est connu des services de renseignement. Le Monde écrivait déjà, il y a cinq ans, que « la mosquée des Bleuets, une cité des quartiers nord, est, aux yeux des services de renseignement, l’un des foyers salafistes de la ville ». Il a beau se revendiquer de nationalité française, « il ne faut pas qu'ils nous parlent d'intégration, c'est à eux d'intégrer dans leur tête qu'on est Français », martèle-t-il, tout en rappelant que « les muslims ont un poids électoral ». Certaines de ses prises de position sont incompatibles avec le mode de vie français, ce qui pose problème pour un enseignant (à la mosquée des Bleuets et à l’Institut Palmier ) ou un influenceur sur les réseaux sociaux (il est présent sur Telegram, compte 44000 abonnés sur sa chaîne YouTube et 122 000 followers sur Facebook).

Ainsi, à la question « Est-ce que la simple discussion homme/femme est autorisée ? », l’imam est clair : il prône l’interdiction de ces discussions « dans le but de fermer la porte à tout ce que ça peut amener comme mal ». Il soutient aussi l’interdiction de montrer les cheveux d’une femme sur les réseaux sociaux, sauf si ce sont des réseaux « dans lesquels on est sûr qu’il n’y a que des femmes ». Le 1er novembre, il déclarait sur Facebook que « délaisser la prière islamique est plus grave que d’avoir tué une centaine de personnes ».

L'imam tente tant bien que mal, aujourd'hui, de se justifier en dénonçant la décontextualisation des citations incriminées. Il n’a pas convaincu  qui a fait interdire la conférence grenobloise. L’imam s’en était indigné dans un tweet : « Soit mes propos sont condamnables, soit ils ne le sont pas », clamait-il en se victimisant et en dénonçant la censure. Il a raison. Si les conférences de cet imam sont annulées les unes après les autres et que son nom est connu des services de renseignement, qu’attend le ministre de l’Intérieur pour se pencher sur le cas des Bleuets ?

Iris Bridier

Date de dernière mise à jour : 04/03/2023

  • 12 votes. Moyenne 4.5 sur 5.

Ajouter un commentaire