Antisémitisme : la vieille classe politique face à son bilan

Plus de 180.000 personnes ont défilé dans la France entière pour condamner l’antisémitisme à la suite de l’appel conjoint du président du Sénat et de la présidente de l’Assemblée nationale. Les cortèges ont marché dans le calme et la dignité.

Si la mobilisation a été un succès, la nomenklatura politique qui gouverne la France depuis quarante ans s’est montrée en dessous de tout. La gauche, évidemment, mais aussi le parti gouvernemental et le Premier ministre. Ces énergumènes ont en effet tenté de détourner l’objet de la manifestation en se lançant dans une polémique contre le Rassemblement national et sa participation à la marche parisienne. Pourtant, que n’aurait-on pas entendu si le RN ne s’était pas associé à cette marche de soutien à nos compatriotes juifs ?

Marche contre l'antisémitisme : revivez le déroulé de la manifestation à  Paris - Challenges

Écœurante gesticulation

Olivier Véran s’est particulièrement illustré dans le grotesque, mais il est vrai qu’il nous y avait habitués comme ministre de la Santé durant l’épidémie de Covid-19. Ce triste sire semble avoir inventé une nouvelle « science » : la généalogie politique. Il s’est donc employé à faire porter à Marine Le Pen et Jordan Bardella le poids des propos de Jean-Marie Le Pen. Le fait que la présidente du RN ait écarté son père de toute responsabilité politique, qu’elle ait condamné sans ambiguïté l’antisémitisme, qu’elle ait changé le nom de son parti ne suffisait pas. Il fallait une énième condamnation de propos vieux de dizaines d’années et déjà condamnés par la présidente du RN. Ce ministricule « chargé du Renouveau démocratique » semble ignorer que, dans un pays civilisé, toute personne n’est responsable que de ses propres actes et de ses propres paroles et non de ceux des autres. C’est même un principe fondamental de tout ordre juridique.

Cet individu, ancien socialiste rallié à Macron, qui faisait référence au gouvernement de Vichy devrait être prudent. Il pourrait lui être rappelé que c’est l’Assemblée nationale issue des élections du 3 mai 1936 et de la victoire du Front populaire qui vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, et qu’une majorité écrasante des parlementaires de la SFIO, le Parti socialiste de l’époque, votèrent pour ces pleins pouvoirs (87 pour, 29 contre, 6 abstentions).

Il pourrait aussi se souvenir que François Mitterrand fut décoré de la Francisque par le maréchal Pétain et que, pour recevoir cette « distinction », il convenait de remplir une déclaration contenant la formule suivante : « Je fais don de ma personne au maréchal Pétain, comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à suivre ses disciples et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre » (Une jeunesse française, Fayard).

Et aurait-on eu l’idée de reprocher à Lionel Jospin le fait que son père Robert ait été socialiste pacifiste dans la mouvance de la Ligue de pensée française, mouvement de collaborateurs de gauche proche de Pierre Laval ?

Toute cette écœurante gesticulation se rattache à la vieille combine de la gauche qui agite un danger fasciste illusoire pour lui permettre, d’une part, d’exister et, d’autre part, de cacher ses propres turpitudes. Le Parti communiste était passé maître en la matière alors que le national-socialisme avait été terrassé et le fascisme italien renversé, afin de dissimuler les crimes de Staline, Mao, Hồ Chí Minh, Castro et autres Pol Pot.

Classe politique responsable du désastre

Non moins écœurante était la présence, en tête du cortège, du « gratin » de la classe politique, de gauche et de droite, qui pendant des décennies a dirigé la France et encouragé une immigration parmi laquelle a prospéré l’islamisme conquérant qui nous conduit à la situation présente. Car même si le président de la République n’ose pas le dire de peur des réactions des banlieues, c’est cet islamisme de conquête qui est à la racine du nouvel antisémitisme et qui menace l’unité nationale.

Comme l’aurait dit le cardinal de Richelieu, il y a désormais « un État dans l’État » et l’on a constaté, dans les jours écoulés, que le chef de l’État vit dans la crainte de l’embrasement d’une contre-société islamiste installée en France. Il serait bien inspiré de se souvenir des mots du cardinal : « Le gouvernement requiert une vertu mâle et une fermeté inébranlable, contraire à la mollesse. » Mais il semble plus enclin à se laisser tenter par la formule ottomane rituelle en cas de guerre : « Clémence à celui qui se soumet. »

Stéphane Buffetaut

Date de dernière mise à jour : 13/11/2023

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