Régionales 2021 : La fin des Républicains ?
Les élections régionales de 2021 auront lieu les dimanches 20 et 27 juin 2021 , (en même temps que les élections départementales), afin de renouveler les 17 conseils régionaux de France. Initialement prévues en mars, elles sont repoussées de trois mois en raison de la pandémie de Covid-19.
Depuis quelques jours, de nombreuses tractations, voire des marchandages de bas étage, se multiplient entre Les Républicains et la République en Marche. Et on voir revivre les manœuvres politiciennes de 2017 où le parti des Républicains a largement perdu ses bastions au profit des Marcheurs qui ont été les grands gagnants des élections législatives. La situation risque de se répéter aujourd'hui, mais cette fois, Les Républicains risquent d'être absorbés définitivement par la majorité présidentielle dont le piège leur sera fatal, évidemment.
Divisés, Les Républicains partent en ordre dispersé. A l'arrivée, est-une mort annoncée ? Cela paraît possible et sur ce point je m'explique.
Les Républicains se meurent, Les Républicains sont morts. Sans vouloir reprendre une partie de la célèbre phrase de Bossuet, « Madame se meurt, Madame est morte ! » issue de l’oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, il est clair que la disparition annoncée et bien prochaine du parti politique fondé par Nicolas Sarkozy sera un évènement sans précédent dans l’histoire de la Vème République.
Bien évidemment, cette mort ne devrait sans doute surprendre personne, car depuis de longues années, l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire) qui précéda Les Républicains du 23 avril 2002 au 30 mai 2015 connaissait déjà de très fortes divisions en sein même de son appareil de direction, affaiblissant considérablement l’unité de la formation créée par Jacques Chirac.
Après l’échec de Nicolas Sarkozy aux présidentielles de 2012, ce dernier a voulu relancer « la machine » en changeant l’identité du parti avec une nouvelle dénomination « Les Républicains ». Sarkozy n’a pas compris que le changement de marque n’apportait rien de nouveau au courant de pensée « gaulliste » et désuet, les Français attendant bien autre chose qu’un horizon politique fortement dégradé et sans structure.
En 2017, la seule personnalité qui aurait pu reprendre en main l’avenir des Républicains était alors François Fillon. Mais ce dernier empêtré dans une affaire politico-financière certainement amplifiée par son propre camp (Sarkozy, Juppé, Raffarin pour ne citer que les principaux antagonistes) verra ses espoirs présidentiels fondre totalement avec un échec cuisant ne lui permettant même pas d’être au second tour.
L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République fut évidemment le premier glas annonçant la disparition prochaine des Républicains.
Les divisions internes se multipliant au cours des semaines et des mois, le parti Les Républicains n’a pu se redresser aux élections européennes et même, si les municipales ont pu maintenir un certain nombre d’élus républicains à la tête des communes, les problèmes entre les dirigeants du parti n’ont pu être réglés, maintenant ainsi les tensions endogènes.
Aujourd’hui, à moins de deux mois des élections départementales et régionales, les fractures s’accentuent et nombreux sont les Républicains qui pactisent avec la République en Marche, alors que d’autres presque aussi nombreux, rejoignent le Rassemblement National. Visiblement, l’éclatement est proche et quel que soit le résultat des élections départementales et régionales, le parti Les Républicains est voué désormais à disparaître.
Cet écroulement d’une formation politique de souche gaulliste qui fut très puissante pendant plusieurs décennies, marque la fin d’une époque et l’effondrement d’un système républicain qui fit les grandes heures de la France. On peut dire la même chose du Parti Socialiste aujourd’hui en lambeaux, qui lui aussi, semble s’éteindre peu à peu, malgré les efforts de quelques nostalgiques qui essaient de croire en vain à une résurgence quelque peu impossible.
Pour revenir au parti Les Républicains, on dira que ses dirigeants viennent de choisir la mauvaise voie. Au lieu de prendre de rester fidèles à leurs idéaux, quitte à perdre momentanément certains mandats, ils s’embourbent dans des situations irréversibles avec des alliances improbables qui leur enlèvent toute crédibilité vis-à-vis un d’un électorat totalement dérouté. C’’est l’une des principales raisons qui détournent les citoyens des scrutins qu’ils soient nationaux ou locaux.
Les Républicains ont-il perdu tout leur bon sens ? Ont-il déjà oublié l'entourloupe que leur a infligé Macron en 2017 ? Sont-ils devenus les béni-oui-oui de LaRem ?
En clair, à ce rythme, Ils sont appelés à disparaître de l'espace politique plus rapidement que prévu.
Pierre Reynaud
Date de dernière mise à jour : 17/05/2021
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