OQTF : Alger suspend la délivrance des laissez-passer consulaires en France ; plus aucun Algérien ne pourra être expulsé depuis la France
“Aucun commentaire”, réagit le ministère de l’Intérieur)
«Aucun commentaire.» C’était la ligne du ministère de l’Intérieur, ce week-end encore, s’agissant de la crise des laissez-passer consulaires avec Alger. Les laissez-passer consulaires? Ce sont ces documents indispensables à l’expulsion des clandestins indésirables. Émis par les consulats des pays d’origine des illégaux, ils conditionnent le retour effectif des personnes faisant notamment l’objet d’une obligation de quitter le territoire français – les fameuses OQTF, émises par la Place Beauvau.
L’Algérie ne délivre donc plus aucun laissez-passer à la France depuis près d’un mois. Tout comme elle rechigne à octroyer des visas aux Français qui veulent se rendre en territoire algérien. Alger agit en rétorsion à l’affaire Amira Bouraoui, du nom de cette gynécologue militante du mouvement du Hirak qui avait manifesté son opposition à l’ex-président algérien Bouteflika.
(…) Depuis, Alger fulmine. Son gouvernement a rappelé son ambassadeur à Paris il y a trois semaines. La presse algérienne se déchaîne, dénonçant une opération «barbouzarde», certains assurant même qu’un colonel de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) aurait pu jouer un rôle dans cette «exfiltration».
«C’est ridicule, nous confie un ancien ambassadeur de France, fin connaisseur de la région. L’espionnage français ne s’intéresse pas à Mme Bouraoui, qui n’est qu’une opposante parmi d’autres. Notre consulat à Tunis a fait jouer la protection consulaire, et c’est tout.» À l’entendre, cette affaire est montée en épingle pour de sombres calculs politiques.
La Rédaction avec Le Figaro
Date de dernière mise à jour : 07/03/2023
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