CONFÉRENCE DE PRESSE : L'ENFUMAGE

Conférence de presse : Macron parle pour ne rien dire et en enfume une fois de plus les Français.

Palais de l’Élysée jeudi 25 avril 2019 à 18 h 04.

Emmanuel Macron, arrive dans la salle des fêtes de l’Élysée devant trois cents journalistes.

Il s’assied à son bureau, placé sur une estrade. Selon son entourage, son discours préliminaire devrait durer une vingtaine de minutes. Ensuite, viendra la place aux questions posées par les journalistes. Mais le temps passe et lorsqu’au bout de 58 minutes, il achève son exposé, on s’aperçoit alors qu’il n’a pratiquement rien dit.

Sauf de jouer les prolongations après le « Grand Débat » qui n’a donc servi quasiment à rien si l’on en juge par les maigres propositions du président de la République.

Le chef de l’État commence par expliquer ce qu’il a appris de ce « Grand Débat » : sur l’injustice fiscale, territoriale, sociale, sur l’absence de confiance envers les élites, le sentiment d’abandon et le manque de considération qu’éprouvent beaucoup de Français.

En fait, Il a beaucoup réfléchi. Aurait-il fait fausse route ? Non, répond-il, catégoriquement.

En clair, selon lui, les « fondamentaux » de son action étaient très justes : ils doivent être poursuivis, fortifiés, accélérés. Regardez, les résultats commencent à venir ! Il faut juste placer « l’homme » un peu plus « au cœur de notre projet », retrouver davantage « la maîtrise de notre destin » par le projet national et européen. Il faut aussi demander à chacun « le meilleur de lui-même » et cultiver « l’art d’être Français ». Que c’est beau ! Très beau même ! ...

Il passe en revue, avec un débit toujours très rapide, comme s’il craignait de ne pas pouvoir tout dire, ce que l’on sait déjà bien évidemment.

Il veut réhabiliter les « élus » de la République, notamment les maires, il veut défendre « la démocratie représentative », qui est essentielle, instaurer une « part significative » de proportionnelle, limiter le nombre de mandats dans le temps. En résumé, tout ce qu’il y avait dans la réforme constitutionnelle, qu’il n’a pu faire adopter. Le vote obligatoire ou le vote blanc, ce n’est pas une bonne solution. Il faut savoir choisir, même si c’est « le moindre mal ». Il pense certainement à lui, dont le score à la présidentielle aurait été encore plus faible si l’on avait compté le vote blanc. Il rejette aussi le référendum d’initiative citoyenne ; par contre, il serait plutôt favorable au référendum d’initiative partagée.

On a le droit, ensuite, à une série de propos, toujours vagues, sur la nécessité de changer le mode d’organisation de la République, sur la proximité des services publics, sur la réforme de la haute fonction publique, sur la gestion des carrières etc … etc ...

Au passage, il justifie la suppression de l’ISF, annonce une baisse (imprécise) des impôts « pour ceux qui travaillent ». Mais les vraies inégalités ne sont pas fiscales, elles sont de naissance, d’origine : il faut corriger tout cela. Le gouvernement ne va pas manquer de boulot. Il va quand même rétablir, tout de suite, la réindexation des retraites de moins de 2.000 euros et les autres à partir de 2021. La dépendance ? Il faut définir une stratégie pour « le grand âge ». D’ailleurs, la réforme des retraites par points permettra plus de justice.

Il revient, à la fin, qu’on attend avec impatience, sur « l’art d’être Français », sur la laïcité, sur la politique migratoire. Il demande en particulier d’être « intraitable » avec l’« islamisme politique » et le « communautarisme » : il veut rebâtir « un patriotisme inclusif » !

Alors, si vous n’êtes pas convaincu de son amour de la France, après de telles déclarations, c’est que vous êtes vraiment de mauvaise foi !

Le top des tops ! Il affirme qu’il « se fiche de la prochaine élection [présidentielle] ». Il ne pense qu’à la réussite de son pays ! Quelle belle moralité ce Monsieur Macron qui prétend même, avoir été berné par le bon Monsieur Benalla.

A entendre toutes ses belles phrases, il risque de faire pleurer dans les chaumières. La preuve ce sont ses partisans qui ont la larme à l’œil ou qui sont béats d’admiration devant leur Jupiter bien aimé. Cela me rappelle la déclaration d’un maire d’une petite commune du sud de la France, très ancré dans l’idéologie de laREM (s’il en existe une !) qui disait à la sortie d’une réunion du « Grand Débat » à Marseille : « un président comme Emmanuel Macron, c’est une chance unique pour la France. Il devrait être élu à vie ! ». Et d’ajouter : « avec Brigitte, ils forment un couple présidentiel exceptionnel, digne d’un couple royal. ». Et pourquoi pas Macron s’installant au château de Versailles au lieu de l’Élysée ?

Mais terminons cette conférence de presse mémorable où la parole du président fut bénie par les inconditionnels de la Macronie qui toutefois, faut-il l’admettre, ne représentent aujourd’hui, qu’une petite minorité de citoyens.

Par contre, que pense la majorité de nos compatriotes ? Très nettement, les Français, lucides et plus pragmatiques se disent qu’une fois de plus, le président Macron s’est bien moqué d’eux, comme il a l’habitude de le faire depuis son arrivée au pouvoir.

Pierre Reynaud

MACRON CONFÉRENCE DE PRESSE

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