LE MONDE EN DEUIL : la Reine Elisabeth II est décédée
À la tête du Royaume-Uni depuis 70 ans, la reine mère aux tenues flashy a fait son devoir en toutes circonstances. Elle laisse la couronne à son fils qui règnera sous le nom de Charles III.
God save the king ! Il faudra s’y habituer puisque le prince Charles est devenu, ce jeudi 8 septembre 2022, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne, d’Irlande du Nord et des États souverains du Commonwealth sous le nom de Charles III. Il est certain que le nouveau monarque ne règnera pas aussi longtemps que sa mère, la reine Elizabeth II, qui est monté sur le trône d’Angleterre le 6 février 1952 à l’âge de 25 ans. Elizabeth a donc régné pendant 70 ans, 7 mois et deux jours.
Charles III aura aussi du mal à incarner la monarchie britannique comme l’a fait sa mère. Ses frasques avec Camilla Shand, qu’il a finalement épousée en 2005 (Elle devient reine consort) et sa séparation avec la princesse Diana ont largement écorné son image.
Le devoir avant tout
La reine Elizabeth a mis le devoir envers la couronne et envers son royaume au-dessus de tout : de sa famille et de ses sentiments. Elle a régné jusqu’au bout avec courage et dignité. Elle est décédée deux jours seulement après avoir intronisé la 15ᵉ Première ministre britannique, Liz Truss.
C’est sans doute cette force d’âme qui lui a toujours valu une immense popularité au sein de la population du royaume et même bien-delà. En effet, c’est le monde entier qui pleure la reine d’Angleterre.
Ses funérailles auront lieu dix jours après le décès. Big Ben sonnera à 9 h. Une procession guidera le cercueil du palais de Westminster à l’abbaye de Westminster où des centaines de chefs d’État et de gouvernement attendront le cercueil. Tout le pays sera alors « figé » comme l’écrit The Guardian. Les gares arrêteront leurs annonces, les bus s’arrêteront au bord de la route, le silence et le recueillement s’imposeront partout. À midi, deux minutes de silence seront observées dans tout le pays.
La reine sera enterrée à la chapelle Saint-Georges de Windsor, aux côtés du prince Philippe, son époux décédé en avril 2021.
A lire également ci-dessous l'article de Pierre Van Ommeslaeghe Professeur de philosophie
Ce 8 septembre 2022, la reine Élisabeth vient de mourir. Un an et demi après la disparition de son mari, le prince Philip. Parlera-t-on, un jour, du « siècle d’Élisabeth II » comme Voltaire a parlé du siècle de Louis XIV ? Certes, les deux souverains n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est une longévité exceptionnelle. Pourtant, la reine du Royaume-Uni qui vient de disparaître n’a pas seulement traversé son temps, elle l’a aussi marqué bien que d’une façon plus discrète que le Roi-Soleil.
Née le 21 avril 1926, la Seconde Guerre mondiale la fit sortir prématurément de l’enfance. À sa mesure, elle participa au soutien du moral du peuple anglais durement touché par les bombardements, que ce soit, dès 1940, par une allocution à la radio ou en s’engageant dans l’Auxiliary Territorial Service, en février 1945.
Le 6 février 1952, la mort de son père, Édouard VIII, fait d’elle la nouvelle souveraine du Royaume-Uni. Son couronnement, le 2 juin 1953, fut le premier événement retransmis par l’Eurovision.
Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord n’est pas le seul pays dont elle était le chef d’État, puisqu’elle régnait sur les royaumes du Commonwealth comme le Canada, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Elle sera, d’ailleurs, le premier souverain de ces pays à les visiter. Elle était aussi le chef du Commonwealth of Nations, issu de la décolonisation de l’Empire britannique, ainsi que chef de l’Église d’Angleterre. Son règne est le plus long de l’Histoire, tous pays confondus.
Il est de bon ton, en France, de se moquer de la royauté anglaise, de n’y voir qu’une monarchie d’apparat. C’est oublier qu’à plusieurs reprises, Élisabeth a eu à gérer des crises politiques, en 1957 et 1963, par exemple. C’est oublier que le Premier ministre anglais ne pouvant convoiter la place de chef de l’État et la reine ne gouvernant pas, chacun des deux peut se consacrer au bien du pays. C’est oublier qu’ils s’entretiennent chaque semaine en privé, avec l’assurance que jamais la reine ne révélera ce qui se dira entre eux. C’est oublier, surtout, que la reine était, et son successeur sera, l’incarnation du Royaume-Uni. Ancrée dans la passé en tant qu’héritière de ses prédécesseurs, tournée vers l’avenir en tant que mère et grand-mère.
Au cours de son long règne, Élisabeth a connu des joies et traversé des tempêtes. Elle ne s’est que rarement départie de son flegme habituel. Non qu’elle fût insensible mais parce qu’elle restait fidèle à la promesse qu’elle fit en 1947, alors jeune héritière présomptive : « Je déclare devant vous tous que je consacrerai toute ma vie, qu'elle doive être longue ou brève, à votre service et au service de la grande famille impériale dont nous faisons tous partie. » Car contrairement à ce que beaucoup croient, y compris, hélas, dans les familles royales, être prince est un devoir qui donne plus de devoirs qu’il n’accorde de droits. Ce qui a pu passer pour de l’indifférence à certains moments, comme lors de la mort de la princesse Diana, n’était en fait que cette conscience que son personnage public dépassait de beaucoup sa personne privée. Il n’est pas certain que notre époque, portée à l’émotivité, exacerbant l’individu et ses droits au détriment, s’il le faut, des devoirs envers la communauté, puisse encore comprendre une telle éthique.
Élisabeth va encore rendre un dernier service à son pays : ses obsèques vont donner à ses sujets l’occasion de se rassembler derrière son cercueil, de sentir leur unité en tant que peuple au-delà de leurs différences. Comme cela s’était passé lors des funérailles de sa mère en 2002. Les Français assisteront à ces cérémonies et au sacre de son successeur, peut-être un peu jaloux en pensant aux déchirements que provoquent chez nous le changement de Président tous les cinq ans.
CHARLES III devient officiellement ce jour 10 septembre 2022 roi du Royaume Uni
Deux jours après la mort d’Elizabeth II, son fils Charles a été officiellement proclamé roi depuis le Palais de Saint-James ce 10 septembre.
ROYAUME-UNI - La reine n’est plus, vive le roi. Ce samedi 10 septembre à 11 heures (heure française), Charles a été officiellement proclamé roi, sous le nom de Charles III, deux jours après la mort d’Elizabeth II.
La proclamation, qui doit être lue au balcon a été signée au palais de Saint-James par l’« Accession council », conseil regroupant de hauts responsables politiques, évêques, dignitaires de la ville de Londres et ambassadeurs du Commonwealth. Le prince William et la reine Camilla, tout comme Liz Truss, nouvelle Première ministre britannique, entre autres ont apposé leur signature lors de cette cérémonie dirigée par Penny Mordaunt, lord président du conseil et leader de la Chambre des Communes.
« Ce processus, qui ne se produit qu’à la mort du monarque, est télévisé pour la première fois de l’histoire », rappelle Sky News.
Alors que cet événement a toujours été accompli à huis clos, la séance a été pour la première fois diffusée à la télévision. Environ 200 personnes étaient présentes pour assister à la proclamation dont les anciens chefs de l’exécutif, Theresa May, David Cameron, Boris Johnson, ainsi que Sadiq Khan, maire de Londres, et Alex Salmond, ancien Premier ministre d’Écosse et Keir Starmer, chef de l’opposition. La déclaration doit également être lue dans d’autres villes du royaume, dont Belfast, Edimbourg, ou Cardiff.
Suivre l’exemple de la reine Elizabeth
Après cette première partie, l’ensemble des invités se sont réunis autour du roi, qui a ensuite pris la parole publiquement. « Ma mère a donné un exemple de vie, d’abnégation et de service. Malgré la tristesse, nous rendons hommage à cette vie, a-t-il déclaré. C’est une charge lourde que je porte aujourd’hui et à laquelle je vais consacrer le reste de ma vie. » Et de poursuivre :
« En assumant ces responsabilités, je m’efforcerai de suivre l’exemple inspirant qui m’a été donné en soutenant le gouvernement constitutionnel et de rechercher la paix, l’harmonie et la prospérité des peuples de ces îles, ainsi que des royaumes et territoires du Commonwealth à travers le monde. Dans ce but, je sais que je serai soutenu par l’affection et la loyauté des peuples dont j’ai été appelé à être le souverain, et dans l’acco
Comme le précise Le Figaro, la réunion du Conseil est presque aussi ancienne que la monarchie elle-même, dérivée de l’assemblée féodale anglo-saxonne ayant « élu » le monarque parmi les successeurs éligibles.
Étape après étape, dans la plus grande solennité et dans le respect au millimètre du protocole et de la tradition, Charles III s’installe comme chef d’État.
Après sa proclamation, il doit recevoir l’Archevêque de Canterbury, suivi de la Première ministre et de son cabinet, puis les membres de l’opposition et enfin le Doyen de Westminster.
Claire Tervé
FUNÉRAILLES de la reine Elizabeth II : les petits-enfants autour du cercuei
Le programme complet des obsèques
ELIZABETH II. - Samedi 17 septembre, alors que l'attente pour voir le cercueil d'Elizabeth II, exposé au public, est montée à 24 heures en début de journée, Charles III et le prince William ont rendu une visite surprise dans la queue. En parallèle, le programme des obsèques, prévus lundi, est connu.
Samedi 17 septembre 2022, à deux jours de l'enterrement de la reine Elizabeth II, des milliers de personnes continuaient de faire la queue à Londres pour venir se recueillir devant sa dépouille au palais de Westminster. Dimanche sera le dernier jour pour rendre un dernier hommage à la reine.
Le roi Charles III et le prince William ont fait une apparition surprise dans la file d'attente, en milieu de journée pour saluer les personnes présentes pour se recueillir devant le cercueil d'Elizabeth II.
Tous les petits-enfants d'Elizabeth II se sont retrouvés autour du cercueil de leur grand-mère, pour la "Veillée des petits-enfants"
C'est lundi 19 septembre, à 12 heures, qu'auront lieu les obsèques de la monarque, décédée à l'âge de 96 ans. Des dignitaires du monde entier sont attendus à Londres pour rendre un dernier hommage à la souveraine au plus long règne au Royaume-Uni.
Le programme de la journée de lundi est d'ores et déjà établi, tandis que le protocole encadrant la venue des différents chefs d'État pourrait encore être revu.
Retrouvez toutes les informations sur cette journée qui s'annonce historique.
Après avoir reposé en Ecosse où une procession et une cérémonie ont été données en son honneur, la reine Elizabeth II est actuellement au palais de Westminster, au Westminster Hall. Son cercueil est exposé au public sur un catafalque drapé de pourpre, et ce jusqu'à la cérémonie des funérailles. Sur le cercueil est installée la couronne impériale d'État, celle qu'elle s'était vue remettre le jour de son couronnement en 1953. Le public peut ainsi venir se recueillir, jusqu'à l'aube du lundi 19 septembre. Les autorités britanniques ont mis en place des protocoles sécuritaires pour fluidifier les mouvements de foule et rendre acceptable la présence de milliers de journalistes venus du monde entier : pendant plusieurs jours, il faudra composer avec des files d'attente denses et continues. Les enjeux de sécurité sont considérables : selon les informations du Times, qui s'appuient sur des éléments des services de la police, il est possible que plus de 750 000 personnes aient l'intention de s'approcher de la dépouille de la reine Elizabeth II.
Lundi 19 septembre, le jour des funérailles, qui seront des funérailles d'État, le cercueil d'Elizabeth II sera conduit à l'abbaye de Westminster. Une grande cérémonie sera alors organisée en présence de dizaines de dignitaires venus du monde entier. Emmanuel Macron sera présent. On sait déjà que Vladimir Poutine ne se rendra pas à Londres. Les dirigeants des 55 autres pays du Commonwealth seront présents. Le président américain Joe Biden a fait savoir qu'il serait présent à l'événement. Le Vatican a fait savoir que le pape ne se rendrait pas aux obsèques de la reine, il sera représenté par le chef de sa diplomatie. Selon les informations de Politico, le roi Charles III pourrait d'ailleurs accorder du temps aux plus importants dirigeants, en organisant une réception, dimanche soir, la veille des funérailles. Deux minutes de silence seront observées à midi dans l'ensemble du Royaume-Uni.
Où la reine Elizabeth II sera-t-elle enterrée ?
Décédée en Ecosse, la reine Elizabeth II doit bien être enterrée à Londres. Lorsque les hommages solennels seront terminés, la reine sera inhumée dans la chapelle Saint-George du château de Windsor, là où reposent ses parents - le roi Georges VI, la reine-mère - et sa sœur. Son corps restera dans cette résidence royale, située à l'ouest de Londres. Le cercueil du prince Philip sera déplacé dans cette chapelle pour demeurer aux côtés d'Elizabeth II. Cette inhumation ne sera pas ouverte au public. Il s'agit d'un événement confidentiel, où seule la famille royale pourra se rendre.
Date de dernière mise à jour : 26/10/2022
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