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Le nouvel Orient turc

Le Programme « Nouvel Orient turc » vise à analyser les conceptions et les ambitions stratégiques et politiques de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan et à en évaluer les risques pour l’ensemble des acteurs régionaux et mondiaux, et avant tout pour l’Europe et le monde occidental.

ERDOGAN

Voici près de vingt ans que Recep Tayyip Erdogan et son parti, l’AKP (Parti de la Justice et du Développement), ont pris les rênes de la Turquie. Après de premières réformes dites « libérales », bien accueillies dans le monde occidental, les illusions sur l’émergence d’une « démocratie islamique de marché » se sont dissipées. Avant même le Printemps arabe et le durcissement du contexte géopolitique régional, le régime avait amorcé un tournant autoritaire et infléchi sa politique étrangère, longtemps vue comme alignée sur celle des États-Unis. Dérive malheureuse et circonstancielle ou « agenda caché » ? A Washington est déjà amorcé un débat sur le thème du « Who lost Turkey ? », sans qu’aucune réponse ne s’impose.

De multiples questions sont en suspens : la Turquie pourra-t-elle concilier l’appartenance à l’OTAN et sa « coopération conflictuelle » avec la Russie ? Cette « entente brutale » entre Ankara et Moscou préfigure-t-elle un grand réarrangement en Eurasie, au détriment des pays occidentaux, ou s’agit-il d’une figure tactique vouée à dépérir ? Une troisième voie panislamique est-elle concevable ? Ne faudrait-il pas plutôt envisager un renouveau du pantouranisme et la formation d’un centre de puissance projetant pouvoir et influence jusqu’au cœur de l’ancien Turkestan ? Une défaite d’Erdogan en 2023 ferait-elle apparaître autant de perspectives comme des fantasmagories ?

Ces inconnues mettent en évidence la méconnaissance que nous avons de la Turquie et de ses ressorts profonds. Aussi importe-t-il de savoir ce que politiques, stratèges et géopolitologues de Turquie et du monde touranien disent et écrivent. Car l’analyse géopolitique doit prendre en compte la question des hommes qui dirigent la Turquie, celles du système politique et des rapports de force internes. Une exigence d’autant plus impérative que la Turquie est à quelques mois d’un scrutin législatif et d’une élection présidentielle qui d’ont l’issue sera déterminante pour l’avenir. Un siècle après la proclamation de la République kémaliste, l’hypercratie d’Erdogan et de l’AKP accoucheront-t-il d’une « nouvelle Turquie » ? La Turquie perdra-t-elle l’Occident ?

Tenter de répondre à ces questions est la raison d’être de notre programme et de ses outils (veilles stratégiques et politiques, notes et rapports, vidéos, interventions médias, réseaux sociaux, événements) : suivre le débat tel qu’il se déroule dans le monde turcophone, donner des éléments d’analyse, évaluer les risques et les effets pour l’ensemble des acteurs régionaux et mondiaux, à commencer par l’Europe et le monde occidental mais aussi analyser au plus près la situation interne, la bataille des idées et la lutte pour le pouvoir politique dans un pays affaibli et fracturé, mais gros de puissance.

Programme de recherche

 

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