PARIS BRÛLE-T-IL ?
La capitale violée
L’apocalypse ? N’exagérons rien ! Mais le spectacle parisien de samedi était affligeant et impressionnant à la fois. Magasins saccagés et pillés, kiosques à journaux incendiés, banque entièrement détruite, cafés et restaurants dont le Fouquet’s dévastés, voilà le pénible résultat de l’acte XVIII des « Gilets Jaunes » qui, hélas, faut-il le souligner, n’est pas à l’avantage du mouvement, bien que la plupart des manifestants se déclarent non violents et pacifistes. C’est bien dommage pour les avancées démocratiques qui, de ce fait, marquent le pas, face à un gouvernement clairement hostile à toutes réformes profondes de la société. Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron nous a appris les méthodes de « l’enfumage », simulant une volonté de changement par des mesurettes qui n’apportent rien à personne.
Hier, j’étais à Paris et j’ai ressenti une grande tristesse devant ce désordre et ces violences d’une telle ampleur que l’on aurait pu s’imaginer par moments, vivre un état de guerre.
Quand on a connu Paris à une certaine époque, une capitale rayonnante, superbe et séduisante, on a du mal à voir aujourd’hui cette si belle ville saccagée, meurtrie, et affreusement violentée. Car les scènes que chaque passant pouvait voir, hier en ce samedi après-midi, relevaient d’un horrible « viol » où les terribles agresseurs étaient prêts à tout pour détruire la ville. En clair, Paris était en pleine révolution, sauf que la vraie révolution, celle qui est spécialement politique, se traduit le plus souvent par des offensives beaucoup nobles, les actions portant essentiellement sur les représentants d’un pouvoir considéré comme malsain.
En fait, le vandalisme d’hier ne rassemblait à rien à une belle révolution populaire, mais à un épouvantable massacre perpétré par des individus incontrôlables, haineux et surtout voyous.
Alors, allons-nous subir encore de tels désastres ? Le gouvernement a-t-il réellement conscience de la situation ? Qu’attend-il pour prendre des sanctions exemplaires ?
Aujourd’hui, on ne peut pas accorder des circonstances atténuantes au président Macron, ni à son Premier ministre, ni à son ministre de l’Intérieur. Depuis quatre mois, la France est sous la pression des manifestations et des fauteurs de trouble. Le gouvernement n’a pas été pris par surprise, car il a eu tout le temps et les moyens pour prendre les dispositions nécessaires. En réalité, il n’a rien fait. Le gouvernement est donc coupable de laxisme et d’abandon de la République. Aussi, Monsieur Macron doit rendre des comptes aux Parisiens comme aux Français. S’il est incapable de gérer la Nation, que ce soit au niveau sécuritaire ou à l’échelon économique et social, il devra démissionner et partir.
Dans le contexte actuel où la France subit sans cesse des pertes, où les entreprises ferment, où le pouvoir d’achat de nombreux citoyens s’effondre, où l’insécurité domine notre société, où l’appauvrissement augmente chaque année, le peuple de France doit donner une puissante leçon à un gouvernement qui n’est pas digne de ce nom. Les élections européennes sont proches et c’est sans doute le moment de sanctionner fortement des politiques dont les méthodes sont devenues nuisibles pour le bien des citoyens, l’avenir de la Nation et le futur des jeunes générations.
Que chaque électeur prenne ses propres responsabilités : tout d’abord, en allant voter et ensuite en faisant une bonne sélection entre les représentants politiques qui veulent le bonheur du peuple et ceux qui par contre, privilégient les catégories sociales les plus riches de notre Pays.
En dehors de son caractère entièrement légal, le pouvoir des urnes reste toujours plus efficace que celui de la rue. Mais encore, faut-il faire le bon choix et cela demande une grande réflexion.
Redonner le pouvoir au peuple français, c’était l’objectif initial et puissant des Gilets Jaunes. Et cette ambition était admirable. Mais, en vérité, faute de structuration des multiples groupes autoproclamés, les dérapages de ces derniers temps impliquant désormais le mouvement, ont transformé leur réussite première en échec terriblement douloureux.
Pierre Reynaud
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