Les représentants de la préfecture avaient évoqué de « forts risques de troubles à l’ordre public » pour justifier leur décision
Les arguments de la préfecture de police de Paris étaient trop légers aux yeux de la justice. Le tribunal administratif a donc décidé vendredi de suspendre l’interdiction préfectorale d’une marche contre le racisme et l’islamophobie prévue dimanche à Paris, estimant qu’elle portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation ».
Ça la fout mal pour la préfecture qui avait, très classiquement, justifié cette interdiction par « de forts risques de troubles à l’ordre public ». Un référé avait été déposé dans la foulée par le collectif organisateur, qui compte notamment le NPA et l’observatoire national des pratiques et des violences policières.
![Fronde dans la police : les arrêts-maladies des policiers pourront être refusés pour assurer la "continuité du service public de la sécurité"](https://www.francetvinfo.fr/pictures/VXSHFIsjt1wvhVxE7-dRGGdpQnc/1200x675/2023/08/04/64ccfe8d7a52b_068-aa-29052023-1213926.jpg)
Un argumentaire peu convaincant
D’après les représentants de la préfecture, les organisateurs brilleraient par « l’absence de prise en compte des risques de débordements » et sous-estimeraient leur service de sécurité. Parmi les mots d’ordre invoqués par les manifestants, il y a notamment la lutte contre « les crimes policiers à l’encontre des jeunes ». Une revendication « propice à attirer des composantes recherchant délibérément les affrontements avec les forces de l’ordre, créant un risque réel de troubles à l’ordre public », selon la préfecture dans un arrêté publié jeudi. La justice a estimé que ce n’était pas le cas.
L’interdiction avait donc été fermement contestée par les organisateurs qui avaient réagi dans un communiqué. « On en arrive donc par une formidable opération kafkaïenne à cette situation : organiser une manifestation pour dénoncer les racismes, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants devient une provocation violente aux yeux de l’État français et se voit interdite à ce titre ».
La Rédaction avec AFP