
En quoi cela me concerne-t-il ?
Cela ne concerne pas que la France et cela ne date pas d’hier.
Si j’en parle, c’est que j’en ai gros sur la patate.
1 L’histoire de Claude
Ceci est une histoire vraie. Voici les liens où vous pouvez lire mes livres in extenso, gratuitement, il vous suffit de copier, et pour les textes en italien, il vous suffit de les traduire avec Deepl ou google translate.
https://atelier-ca-della-fiola.blogspot.com/p/la-documentation-iconographiqueainsi.html
https://atelier-ca-della-fiola.blogspot.com/p/bd.html
https://atelier-ca-della-fiola.blogspot.com/p/claudio-solo-disperato.html
Dans les années 1970 j’ai découvert la montagne en Suisse, dans le Valais : les Dents du Midi c’est le coup de foudre irrémédiable. Ensuite le virus fait son œuvre : se promener, randonner… et… fatalement vouloir aller sur les sommets. Ça ne s’explique pas, c’est comme ça.
Donc, en 1974, je me suis inscrite au Club Alpin Belge et c’est là que j’ai rencontré le grimpeur légendaire Claudio Barbier.
Voyez les photos sur www.claudiobarbier.be
Nous avons passé une saison extraordinaire dans les Dolomites en 1976 comme je le raconte dans mon livre La via del Drago.
(Deux éditions et un premier prix littéraire Leggimontagne)
https://www.amazon.fr/drago-storia-damore-Claudio-Barbier/dp/8874801238
Claude avait été un enfant normal, dans une famille catholique normale, interne au collège bénédictin Saint André de Zevenkerke, bon élève jusqu’au 12 avril 1952, jour où il a pété les plombs et ensuite n’a plus rien fait d’autre dans sa vie que grimper sur des parois rocheuses et même en solo… Ben oui, un cinglé, mais pourquoi ? Inutile de dire que pour ses parents il a été le fils (unique) catastrophe. Pour moi il était, oui, extravagant, mais fascinant.
Vers 1 heure du matin, le 28 mai 1977, alors que nous étions bien entraînés et prêts à une nouvelle saison en montagne, j’ai trouvé mon compagnon, mort, au pied de la falaise où, le lendemain, nous aurions ouvert de nouvelles voies.
Il avait 39 ans.
C’est une expérience dont on ne se remet jamais.
L’événement s’était déroulé sans témoins. Trois hypothèses étaient également défendables : l’accident, le meurtre, le suicide.
Mais pour moi la question ce n’était pas « comment ? » mais « pourquoi ? ».
J’avais donc écrit la biographie de Claudio en italien : La Via del Drago qui était destinée à nos amis italiens. Lors d’une commémoration à Vallarsa j’ai dû me résigner au fait qu’il manquait une version francophone destinée à nos amis francophones.
J’ai donc repris mon clavier et mes archives… et ré-écrit Le Grimpeur Maudit.
Le 27 septembre 2010, j’étais dans la maison de mes parents, je sirotais mon p’tit caf du matin en écoutant la radio et voilà qu’aux info le présentateur dit : « Laurent Gossiaux a dénoncé des abus sexuels dans le prestigieux collège… ».
Prestigieux car non seulement bénédictin, mais aussi parce que fréquenté par les « fils de famille », entre autres les princes Philippe, l’actuel roi des Belges, et son frère Laurent…
Pour moi cela a été le coup de tonnerre dans un ciel serein… C’était donc ça ! Bien sûr, sans preuves mais avec cette intime conviction que l’on ne peut avoir qu’après avoir vécu très intimement avec une personne.
Ceux qui pratiquent la montagne savent à quel point les membres d’une cordée se lient intimement, en plus des liens affectifs de couple.
J’ai donc inclus l’hypothèse de faits déstabilisants vus ou subis par l’enfant Claude dans ce collège.
Aucun éditeur n’a été intéressé par mon livre : « Barbier, c’est de l’histoire ancienne, ça n’intéresse personne ».
J’ai fait imprimer 200 exemplaires de mon texte.
L’affaire de pédo-criminalité dans l’Église a fait grand bruit en Belgique.
(Ce matin dans le journal De Standaard, 15 ans plus tard : « Il n’y aura pas de procès dans L’opération calice »…)
Chaque fois qu’un nouveau personnage entrait en scène, je lui envoyais mon livre accompagné d’une lettre avec la question : « Y a-t-il eu des abus sexuels dans ce collège pendant les années 1950 quand Claude y séjournait ? ».
J’ai envoyé des dizaines de lettres. Aucune réponse.
Des mois plus tard, un soir, le téléphone sonne :
«Etant donné ma profession, je suis tenu au secret professionnel, je désire donc rester anonyme. J’ai lu votre livre et je désirais vous dire que la réponse à votre question est « Oui »…
– Intéressante aussi la réaction des membres du Club Alpin auxquels j’ai envoyé mon livre… À part deux ou trois amis proches, ils ne m’ont pas pardonné d’avoir démystifier leur idole… leur Che Guevara de l’escalade…
2 Par la suite et en vrac :
– J’ai contacté de nombreuses personnes qui avaient été victimes ou étaient en relation avec des victimes et il en ressort deux constantes :
1 : leur vie a été détruite.
2 : souvent ça se termine par un suicide même 20 ou 30 ans après les faits.
Pour les pédo-criminels, il n’y a pas de peine de mort, par contre la vie de leurs victimes est détruite.
– Claude avait eu une vingtaine de « petites amies ». Aucune d’entre nous ne lui avait inspiré assez de confiance pour qu’il puisse se confier et se libérer du poids qui a plombé toute sa vie. Par contre il s’est exprimé au travers des paroles des chansons de Johnny Hallyday : « Je suis seul, désespéré » – « Aime-moi, aime-moi plus fort, empêche-moi de me détruire »…
– À l’époque, nous n’imaginions même pas que la pédo-criminalité puisse exister. J’ai moi-même passé cinq années au pensionnat. Jamais je n’ai entendu une histoire de ce genre. Il est vrai que les portes des chambres n’étaient jamais fermées et qu’on n’entrait pas dans la chambre des surveillantes.
– Aujourd’hui nous avons des réseaux de pédo-criminalité qui torturent des petits enfants, des bébés… encore pires que les horreurs dans les pensionnats ou les sacristies…
– Au lycée, nous lisions les livres d’Oscar Wilde ou d’André Gide. Jamais il n’est venu à l’idée à personne de parler de pédo-criminalité… Gide allait en Algérie pour avoir des relations avec de jeunes garçons… Ni nos enseignantes, ni nous, n’avons pensé au côté moral. Dans les années 1960, on ne savait même pas qu’il fallait se poser la question.
Pourquoi? Comment se fait-il que cela n’interpellait personne ?
– Comme je l’ai déjà dit : nous sommes les grenouilles nées dans la casserole (de l’après-guerre) qui chauffe à feu doux, il n’y a que ceux qui sautent dans la casserole, aujourd’hui, qui bondissent en criant « chaud bouillon ! ».
– Un autre aspect : à Betharram on règle la discipline avec des « punitions corporelles et des gifles ».
Les punitions corporelles étaient-elles normales dans le passé ? cf. entre-autres le roman « Jane Eyre » de Charlotte Bronte mais aussi de Jules Vallès à Émile Zola, de Maxime Du Camp à Anatole France, mémoires et souvenirs, mais aussi romans autobiographiques dépeignent une violence pédagogique dont la récurrence pose problème. Une violence qui ne concerne pas seulement les élèves entre eux, mais qui émane du détenteur de savoir et de pouvoir qu’est le maître.
https://www.lhistoire.fr/le-temps-des-châtiments-corporels
Les plus jeunes n’ont pas connu les coups de règles sur les doigts, se faire taper sur les doigts, le martinet, les baffes, calottes, taloches et autres torgnoles…
La violence contre les enfants depuis toujours et dans tous les pays.
Notre voisin était agent de police, il corrigeait ses fils en les frappant avec son ceinturon.
Aujourd’hui nous en sommes aux antipodes avec l’enfant roi, l’interdit d’interdire, l’éducation positive… Est-ce une solution ?
– Cela donne l’impression que des gens ont des enfants et puis, quand ils ne savent plus comment les gérer, ils ont recours à la violence.
– Si les jeunes savaient combien il est difficile d’éduquer les enfants, en auraient-ils encore ?
– Dans les années 1960 la mémoire de 14-18 et 40-45 s’estompait, le futur semblait prometteur, mais aujourd’hui quel futur peut-on promettre à des enfants qui n’ont pas demandé à naître…
– Si une machine fait le travail de 100 personnes, il faut 99 personnes en moins. Si l’intelligence artificielle va remplacer des professions entières, pourquoi faire naître des gens qui seront inutiles ?
– Pourquoi faut-il un «réarmement démographique» ? Pour reconstituer les stocks de chair à canon pour les guerres futures ?
– Betharram est-ce un pensionnat pour enfants difficiles ? Pour quelles raisons les parents mettent-ils leurs enfants dans une école aussi dure ?
– Pendant mes études de physiothérapie j’ai fait un stage dans un établissement pour enfants caractériels. J’ai commencé mon stage imbibée de belles intentions : «Chiens perdus sans collier», «Notre prison est un royaume», «Les boutons dorés»…
Moi aussi pendant cinq ans j’avais marché en rang par deux de l’internat au lycée et du lycée à l’internat… il y avait peu de différence entre le pensionnat et l’orphelinat et il y avait une chanson qui m’obsédait : « Vous qui passez sans me voir… » https://www.youtube.com/watch?v=p1kYCdrTnvM
Les pauvres gosses de l’institution dans laquelle je faisais mon stage… Même pétrie de bonnes intentions… après quelques jours… quand on se rend compte qu’on ne sait rien en faire et rien y faire… ou bien on laisse tomber ou bien… on finit par la violence… On s’indigne à cause des gifles… ben oui il faut aller y travailler et on risque fort de devenir gifleur soi-même.
Pas que ce soit moral, mais qu’on ne résiste pas, qu’on ne sait pas quoi faire et qu’on finit par péter les plombs.
Je ne sais pas si aujourd’hui avec «les progrès de la science» ou les médications on a fait des progrès… Dans les années 1970… c’était la catastrophe…
– Les baffes et les torgnoles ne servent pas à éduquer les enfants mais à décharger/détendre ceux qui les donnent.
– Une chose que je ne parviens pas à comprendre : comment est-il possible qu’un prêtre, directeur d’un établissement notoire, aille la nuit, chipoter les petits garçons sous leurs couvertures dans les dortoirs ?
– L’inceste c’est encore une autre histoire… Les villages de montagne isolés par des mètres de neige, pendant des mois… oui mais l’inceste aujourd’hui ? Et sans neige, chez «les élites» ?
– Les gens deviennent fous : violences sur les enfants, les bébés… « Une femme accouche dans une chambre d’hôtel et jette le nouveau-né par la fenêtre »… Pourquoi : drogues ? alcool ? additifs alimentaires ? électro smog ? chemtrails ? vaxxins ? Qu’est-ce qui nous rend fous ?
3 Expérience personnelle
Il y a encore un autre aspect : je crois que les enfants victimes d’abus (sexuels) n’osent même pas y croire eux-mêmes.
Mon père (qui était instituteur et allait obtenir la licence en pédagogie et psychologie à l’Université Libre de Bruxelles et devenir professeur de pédagogie…) avait assisté à ma naissance. L’accouchement avait été une expérience tellement horrible qu’il avait juré « ça plus jamais »… Mais à l’époque il n’y avait pas de pilule et donc « ça plus jamais » cela signifiait, selon la méthode Ogino, l’abstinence totale pendant… une dizaine de jours par mois… Ce qui créait des tensions nerveuses insupportables.
Ma mère disait que quand j’étais petite j’avais régulièrement « besoin » d’une bonne fessée, disons une fois par mois…
Quant à la fessée, c’était la fessée bleue, qui aujourd’hui finirait au tribunal…
C’était un rituel : mon père s’asseyait, je devais enlever ma culotte et me coucher sur ses genoux et il m’assénait des claques violentes jusqu’à ce que sa colère soit passée et que mes fesses soient bleues.
En fait, il défoulait sa frustration causée par la femelle adulte inaccessible sur la petite femelle sans défense…
Ce n’est qu’en 1995 que j’ai commencé à m’interroger…
Ma voisine Charlotte Gerber qui « avait été vendue par ses parents » et avait écrit le livre Lügenleben et une autre voisine, nous nous réunissions chaque jeudi matin pour parler.
La règle était : chacune parle, dit ce qu’elle veut, personne n’interrompt, personne ne critique, à la fin on peut poser des questions auxquelles on n’est pas obligée de répondre.
C’est comme cela que j’ai commencé à lire des livres parmi lesquels ceux de Arno Gruen et que progressivement je me suis dit que non, ces fessées-là, ce n’était pas normal et que ma haine envers mes parents et principalement mon père… ben… elle venait de quelque part.
Lors d’un autre épisode, j’avais 12 ans, il m’avait menacée avec son revolver.
Conséquence : mariage précoce, divorce, pots cassés payés par tout le monde, les enfants en premier lieu. Ce sont des boulets qu’on traîne toute la vie, qui tourmentent même à 80 ans.
Il m’avait donc fallu 45 ans pour y réfléchir et essayer de comprendre… et arriver 15 ans plus tard à une relation apaisée, non pas expliquée mais classée.
Quand mes parents sont morts, j’ai été soulagée parce que le passé avait été « mis en paix », en silence, avant leur repos éternel, cela m’avait coûté 60 ans…
Combien de personnes sont mal dans leur peau sans avoir aucune idée des origines de leur mal-être ? Et quand des personnes âgées sont «abandonnées» dans un home, qu’y a-t-il «derrière» ? Quelle a été leur relation avec leurs enfants ?
Témoigner, parler, même de l’innommable, fait partie de la thérapie collective. Les Betharram en font partie. Se taire est être complice.
4 À la base de tout cela, il y a la nature
Chez les mammifères, dès que la femelle a atteint sa maturité sexuelle, elle va en chaleur et émet des phéromones pour attirer le mâles et la féconder. Dès qu’elle est fécondée, elle ne s’occupe plus des mâles mais de sa grossesse ensuite de son rejeton et, dès que celui-ci arrête de téter, le cycle hormonal se remet en route et l’histoire recommence.
C’est comme cela pour les chiens, chats, vaches, chamois… mais aussi pour les humains… Dès que la petite fille devient pubère, vers 12 ans, elle va en chaleur, émet de phéromones, etc. Les auteurs de la Genèse ont raison: Ève séduit Adam. La nature est ainsi.
Subtilités des langues : en français on dit « aimer » et « faire l’amour » – en italien on dit « amare » e « far sesso » par contre en allemand on dit « lieben » également pour le sentiment et pour l’acte physique.
L’amour est un sentiment, le sexe est un besoin physiologique impérieux.
La différence entre les humains et les animaux, c’est que les humains ont appris à gérer leurs impulsions/instincts grâce à l’éducation.
Dans le passé on faisait des enfants parce qu’on ne savait pas comment ne pas en faire. Fatalement des enfants naissaient qui n’étaient pas désirés et qui eux-mêmes n’avaient pas demandé à naître…
Dans notre civilisation nous avons repoussé l’âge du mariage grâce à l’éducation. Les filles étaient enfermées au pensionnat ; à 18 ans, on les mariait et les garçons allaient au service militaire…
Dans le tiers-monde on promet/marie les enfants même en bas âge…
Cela se faisait aussi chez nous : les mariages arrangés par les parents, surtout parmi les régnants.
Le monde change, très rapidement et dans tous les domaines. Avec toutes les dénonciations, tous les scandales, l’omerta dévoilée, etc. sommes-nous en train de crever les nombreux abcès qui entourent le sexe (homosexualité, pédérastie, genre et transgenrisme, pédo-criminalité, inceste, trafics d’êtres vivants, prostitution, etc. avant de pouvoir rendre le monde plus propre, meilleur et d’en finir avec le mensonge comme le titre du livre de ma voisine Lügenleben : vie de mensonge…
5 Pour conclure
Revenons-en au début: à l’affaire Betharram.
En fait le but c’est de se débarrasser de Macron, alors on cherche à se débarrasser de Bayrou en sortant l’affaire Betharram, ce qui constitue un engrenage de mensonges. C’est comme au billard : tirer sur la boule blanche qui va chasser la boule rouge dans le trou. La procédure honnête serait de dire à Macron : « Vous êtes indigne, nous vous destituons ».
Quant à Bayrou… On lui demande des comptes concernant Betharram. Il est malhonnête de répondre qu’il ne sait pas. Il aurait été honnête et digne de répondre : « Non, on n’a rien dit parce que, à l’époque, c’était pas de vagues, pas de scandale, parce que c’était mauvais pour le parti politique, parce que ça n’était jamais rendu public, parce que un tas d’autres raisons… Aujourd’hui, la mentalité a changé et on va laver le linge sale en public pour y mettre un terme une fois pour toutes, de façon exemplaire et créer la jurisprudence ad hoc».
La somme de toutes ces affaires (y compris l’affaire covid, l’affaire Brigitte, l’affaire climat, l’affaire Ukraine, etc.) ne peut qu’aboutir à une explosion et à un écroulement général.
Post scriptum :
La famille de Claude et la mienne sont super BCBG. Je suis certaine que si mes cousins lisaient mon texte ils me diraient : « N’as-tu pas honte de dire cela publiquement ? ». C’est ainsi que l’omerta perdure.
Anne Lauwaert