Algérie : la bataille de la mémoire fait rage

Quelles mémoires après la guerre d'Algérie ? - Clio Lycée

Selon le quotidien algérien « TSA », la bataille de la mémoire fait rage en France et la possibilité de rebaptiser des rues et des places publiques a souvent été évoquée.

Il y a quelques années, la porte-parole du gouvernement, Sibeth N’Diaye, avait publiquement souhaité poser la question de débaptiser l’avenue Bugeaud, à Paris, qui, selon elle, était le gouverneur qui avait maté la résistance de l’émir Abd-el-Kader, au prix de nombreux massacres des populations autochtones (j’ignorais que lors d’une guerre une seule des deux armées essayait de massacrer l’autre, pour obtenir la victoire !).

Mais les autorités françaises ne sembleraient vouloir mécontenter personnes car les symboles des exactions coloniales ont aussi leurs admirateurs.

Cependant, toujours selon TSA, une parade aurait été trouvée : ériger des statues à l’effigie de militants anticolonialistes au sein même des rues et avenues portant les noms des auteurs des exactions coloniales. (Est-ce que cela ne se pratique pas déjà ? N’avons-nous pas une Place Maurice Audin, dans le 5e arrondissement de la capitale ?).

Par exemple, à Paris, l’émir Abd-el-Kader pourrait avoir sa statue dans l’avenue Bugeaud. Cette idée aurait émané de la présidence de la République même, selon la presse française puisqu’il s’agit d’un tweet du quotidien L’Opinion, daté du lundi 15 juin 2020 : « Il ne s’agit pas de débaptiser l’avenue Bugeaud mais pourquoi pas un monument adressé à l’émir Abd-el-Kader, qui a combattu Bugeaud ? » (et lui, sans faire le moindre massacre, bien entendu !).

Un conseiller du président Macron, cité par le journal Ouest-France, aurait même déclaré : « Il faut s’emparer de la mémoire de ces personnages car il ne s’agit pas d’effacer ce qu’ils ont été mais de recontextualiser ».

Et cet avis est, mais nous n’en doutons pas, totalement partagé par le soi-disant historien de l’Algérie, Benjamin Stora, pour qui « la question centrale n‘est pas d’éradiquer, de soustraire ou de faire table rase, mais d’expliquer, de creuser cette histoire, de la transmettre dans sa complexité. Par exemple, il faut expliquer qui ont été tous ces personnages de la colonisation, de l’esclavage, expliquer ce qu’a été cette sombre période de l’histoire de France. Si on déboulonne, on enlève cette histoire, quitte à repartir à zéro. Je ne suis pas pour effacer les traces, je suis pour renforcer l’histoire », indiquait-il, à l’époque, dans Le Figaro.

Pour renforcer l’histoire, dans la direction gauchiste qui est la sienne, nous pouvons lui faire totalement confiance, Stora est un spécialiste, il a fait, et il fait ses preuves régulièrement puisque, pour la télévision, il est le seul interlocuteur valable et crédible.

Il me semble nécessaire d’expliquer aux Algériens, et à certains gauchistes français, que l’émir Abd-el-Kader n’avait pas hésité à attaquer et faire enlever femmes, enfants et troupeaux aux Arabes et menacer de les exterminer s’ils ne quittaient pas les Français afin de rejoindre ses propres tribus.

Il s’agissait d’une guerre d’extermination, même entre tribus arabes et, puisque que l’on a rappelé qu’Abd-el-Kader avait été hébergé au Château d’Amboise, rappelons ses propres paroles, lorsqu’il avait été transféré vers celui de Pau et qu’il devenait un grand ami de la France : « Ces plaines verdoyantes, ces vergers, ces forêts, ces fleuves, ces rivières, tant d’abondances ! Quel besoin ont les Français d’occuper mon pays fait de sable et de rochers ? ».

Abd-el-Kader, n’en déplaise à certains historiens, est devenu l’un des plus grands admirateurs de la France, qu’il avait combattue.

Abd-el-Kader n’a pas eu le temps de constater ce que les colons ont fait de son pays de sable et de rochers : la plus belle ville du bassin Méditerranéen.

Si Abd-el-Kader était aujourd’hui parmi vous, Algériens, ne s’écrirait-il pas : « Qui vous oblige à fuir votre pays, si merveilleux depuis qu’il est devenu indépendant, pour vous réfugier auprès du pays qui vous a tant martyrisé, exterminé et qui, selon vous, continue à vous stigmatiser ? À un point tel que nombre d’entre vous le déteste mais, surtout, ne le quittent pas, bien au contraire ! ».

Manuel Gomez

* « Ils » préfèrent le détruire, car « ils » bénéficient chez nous d’un laxisme peu compréhensible de la justice. Mais qu’« ils » soient patients : dans quelques années « ils » retrouveront la charia qu’« ils » ont fuie chez eux.

Date de dernière mise à jour : 07/06/2025

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