
Entièrement rénovée dans le cadre de la modernisation des chemins de fer de Provence, la gare d'Annot a été inaugurée ce mercredi matin en présence de cheminots en grève. La CGT était présente pour des négociations, un événement qui a pris la tournure de règlements de comptes.
L'inauguration de la gare d'Annot, dans les Alpes-de-Haute-Provence, marque une nouvelle étape dans la valorisation de la ligne centenaire Nice-Digne-les-Bains. Celle-ci a bénéficié d'une rénovation énergétique avec isolation et mise en place d'une pompe à chaleur, d'une amélioration de l'accessibilité PMR (personnes à mobilité réduite) avec des toilettes et un guichet PMR, ainsi que d'une modernisation du service à l'usager et de prises de rechargement dans la salle d'attente.
Un parvis a été créé avec la réfection des espaces extérieurs, l'enfouissement des réseaux, la reprise de l'éclairage et une rénovation identique de la façade. Des travaux qui ont coûté 1,6 millions d'euros à la région Sud PACA.
Dans le cadre de la modernisation des chemins de fer de Provence, les gares de Puget-Théniers, Entrevaux et Saint-André-les-Alpes ont bénéficié d'une rénovation complète. Pour la gare de Digne-les-Bains, ce sont des travaux au clos et couvert avec des enfouissements des réseaux. Coût total pour la région: 140 millions d'euros.
"C'est une artère très importante pour le développement de la mobilité dans le département", indique la présidente du conseil départemental Eliane Barreille.
Dans un territoire comme les Alpes-de-Haute-Provence en manque de ferroviaire avec des communes enclavées, la ligne Nice-Digne-les-Bains devra être attractive et cela commence par les horaires d'après la présidente.
"Cette ligne n'aura de sens que si on arrive à mettre en place un système d'horaires qui convient au territoire dans le cadre d'un trajet qui pourrait aussi être professionnel soit vers Digne-les-Bains ou Nice mais qui correspond à des horaires de travail, cela fait partie des choses qu'il va falloir que l'on discute", a indiqué Eliane Barreille.
Règlements de comptes durant l'inauguration
Les cheminots en grève étaient présents ce mercredi matin pour négocier leur salaire et montrer leur mécontentement par rapport aux postes polyvalent de conducteurs-contrôleurs.
"Demain une personne peut être conducteur et le lendemain contrôleur. Ça tue les emplois, ça dévalorise nos métiers et ça peut même être dangereux", s'indigne Thomas Hernandez, responsable de la CGT communication pour les chemins de fer de Provence.
Après la négociation, les syndicalistes ayant toujours l'impression de ne pas être écouté, ils ont débuté alors un discours coupé court par le vice-président de la région Sud, Jean-Pierre Serrus, en charge des transports et de la mobilité. "On n'est pas là pour se faire insulter, vous avez parlé d'incompétence, ça suffit."
Les négociations? Il n'y a eu aucun dialogue social, ils ne veulent pas répondre sur tout ce qui touche à la polyvalence, ils ont juste noté la question du salaire. C'est pour ça qu'on est toujours là, on va continuer à mettre la pression et les jours qui suivent ça va monter crescendo. On a commencé on était 10 maintenant on est 40 et on ne va pas lâcher", a rétorqué le responsable de la CGT.
Fanny Péchiney