Depuis huit ans, nous avons été témoins des plus grands spectacles que l’histoire du cirque ait jamais connus. Évidemment, les noms de légendes comme Bouglione, Pinder ou Medrano résonnent encore dans les mémoires, illustrant un savoir-faire époustouflant et une tradition séculaire que peu d'arts peuvent égaler. Mais à l'heure actuelle, un seul cirque se tient au-dessus des autres comme un phare dans la nuit : le grand cirque international Macron. Avec ses numéros insolites et inédits, sa tournée 2025 promet d'être exceptionnelle.

Tout commence sous le chapiteau flamboyant où le maître des cérémonies, Monsieur Loyal lui-même, conduit avec panache les grands moments de cette revue baroque. Et qui mieux que François Bayrou, ce personnage atypique dont la prestance et l'aura rappellent les grandes figures du théâtre de rue, pour orchestrer ce ballet chaotique ? Son flair pour le drame est indéniable, et sa capacité à jongler avec les crises est tout simplement magistrale.
Ce spectacle étonnant n’est pas sans rappeler les scènes d’épouvante du Grand-Guignol où le grotesque côtoie l’horreur. En effet, cette année, les numéros s’inspirent des tragédies contemporaines. L’épidémie de Covid, avec son cortège de morts qui remet en question toute idée de normalité, fait office de performance d’ouverture. Que de frissons lorsque les spectateurs s’aperçoivent que la santé publique est devenue un véritable numéro de cirque ! Les acrobates tombent, se relèvent, mais au final, qui sortira vainqueur de cette lutte insensée ?
Puis vient le numéro explosif sur les massacres en Ukraine et en Russie. Deux trapézistes aux prises avec des banderilles aussi acérées que les mots échangés entre les belligérants. Oh, que c’est beau et tragique à la fois ! Le public retient son souffle à chaque pirouette, chaque envolée. Un mélange de terreur et d’admiration, glaçant mais indéniablement captivant.
Et comment ne pas parler du fameux pogrom du 7 octobre en Israël, dont la mise en scène aurait fait pâlir d’envie les maîtres du drame moderne ? Les acteurs, déguisés en figurants de cette tragédie historique, réalisent des numéros de jonglage avec des objets symboliques – des vies, des histoires, des souffrances. La performance est telle qu’on se demande si on assiste à un spectacle révulsif ou à un chef-d'œuvre artistique. Quel génie de l’absurde !
Les spectateurs sont ensuite confortés par des démonstrations époustouflantes d'attaques aux couteaux – mais rassurez-vous, c'est juste un numéro d’illusion ! Certainement une allégorie de notre époque, où les menaces semblent omniprésentes. Ajoutez à cela un festival de viols et d’agressions sexuelles pour pimenter l’atmosphère. Après tout, pourquoi ne pas tourner ces réalités macabres en divertissement ? Qui aurait cru que la vie moderne pouvait être si… réjouissante ?
Au sommet de ce joyeux cirque, nous retrouvons des intervenants de choix : Alexandre Benalla, Jean-Noël Barrot, et bien sûr, Brigitte Macron. Comme un doux parfum d’ironie, ils dansent entre les éclats de rire et les soupirs de désespoir. Aurore Bergé, avec son charisme irrésistible, fait chavirer les cœurs tandis qu'Éric Lombard, le magicien de la finance, nous offre un numéro d’extraction de billets de banque de chapeaux qu’on ne saurait même décrire. Magique, n'est-ce pas ?

Et tandis que le spectacle continue, on ne peut s'empêcher de penser à la faillite de la France, qui figure en tête d'affiche comme une triste blague – un numéro comique qui ne fait rire que ceux qui manquent de discernement. Belles vacances et bel été à toutes et à tous, car vous avez la chance d’assister à ce grand cirque de Matignon. Alors, détendez-vous, laissez-vous emporter par le tumulte de cet incroyable spectacle et, surtout, ne perdez pas de vue la sortie.
Que le spectacle commence !
Pierre Laugier