Boualem Sansal : dix ans requis en appel contre l’écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie

Algérie : 10 ans requis contre Boualem Sansal, l'intellectuel que le  pouvoir veut faire taire - Entrevue

Incarcéré depuis mi-novembre en Algérie, Boualem Sansal, 80 ans, a été jugé en appel ce mardi 24 juin à Alger. Le procès de l’octogénaire devait initialement se tenir le 20 mai dernier, mais l’écrivain avait réclamé un report pour préparer sa défense.

Le parquet a requis 10 ans contre l’écrivain franco-algérien « et un million de dinars d’amende », a dit le procureur général de la Cour d’appel, qui rendra son verdict mardi prochain, le 1er juillet.

Le 27 mars dernier, il avait été condamné à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite « Frontières », où il estimait que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il avait aussi écopé d’une amende de 500 000 dinars algériens (environ 3 500 euros).

Une condamnation commentée par le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. « Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal », avait alors déclaré Christophe Lemoine. « Nous réitérons notre appel à une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation », avait-il ajouté.

Une grâce présidentielle ?

L’écrivain est l’objet d’une lutte diplomatique entre l’Algérie et la France. Cependant, ses proches espèrent que celle-ci va s’apaiser et souhaitent une grâce présidentielle, qui ne peut intervenir qu’après une condamnation définitive. À commencer par Arnaud Benedetti, président de son comité de soutien, qui espère des « réquisitions moins sévères qu’en première instance » et mise beaucoup sur la date du 5 juillet, fête nationale algérienne.

« Cela pourrait être l’occasion pour le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune de décider d’une grâce présidentielle », espère-t-il, auprès de La Tribune.

En mai dernier et après l’annonce du report du procès, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait déclaré sur France Inter que Paris espérait toujours que les autorités algériennes consentiraient à « un geste d’humanité » en faveur de l’écrivain, qui est atteint d’un cancer.

Solenne Bertrand

Date de dernière mise à jour : 24/06/2025

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