SOCIÉTÉ - Y aurait-il une préférence étrangère à l’hôpital de Vichy et à la mairie de Clermont-Ferrand ?

Une amie s’est fait une grave entorse chez son kiné. Elle a donc été envoyée aux urgences de l’hôpital de Vichy pour passer une radio et évaluer les dégâts. Elle se rend donc à l’hôpital de Vichy, à 20 km de son domicile, conduite par sa mère. Après avoir passé la radio prescrite, le radiologue lui dit qu’elle n’a pas de fracture, mais qu’il est nécessaire de lui faire passer une échographie pour vérifier l’état des tendons et des ligaments. Par contre, impossible de passer l’échographie dans la foulée, il lui faut prendre un rendez-vous au secrétariat par téléphone…. Même pour une urgence !

Conformément au souhait du médecin, mon amie appelle donc le secrétariat du service de radiologie pour obtenir son rendez-vous. La secrétaire qui lui répond note son nom, son prénom, sa date de naissance, son adresse et son numéro de téléphone puis lui demande : « Vous êtes Française ou étrangère ? ».
Mon amie, très choquée, lui demande pourquoi elle lui pose cette question.

La secrétaire lui répond : « Si vous êtes Française, vous aurez un rendez-vous dans un mois. Si vous êtes étrangère, on peut vous prendre lundi prochain… ». Est-il possible de penser que la secrétaire appliquait simplement le « djihad du quotidien » en faisant le plus possible obstruction à une demande légitime ?

Autre anecdote. Devant faire faire une carte d’identité pour mon fils à la mairie de Clermont, je demande la liste des documents nécessaires. Une fois la liste en poche et les documents rassemblés, je retourne à la mairie pour l’établissement de la fameuse Carte Nationale d’Identité… La préposée au guichet examine minutieusement les documents présentés comme si elle cherchait la petite faille. J’imagine que c’est nécessaire vu les risques de fraude. Puis, elle jette un regard sur mon petit bonhomme, un mignon blondinet aux yeux bleus… Et s’écrie : « Il manque UN papier ! ». Étonnée, je lui fais remarquer que j’avais demandé la liste précise des documents à fournir avant de venir et que je les avais tous rassemblés comme indiqué dans cette liste. « Non, non ! me rétorque-t-elle, il manque un certificat de nationalité… » et m’indique où me le procurer.

Je remballe mon dossier en maugréant, je reprends mon petit bonhomme et pestant contre l’Administration, et je rentre chez moi m’atteler à la demande officielle d’une certification de nationalité… qui mettra un temps fou à me parvenir. Trois mois après, je retourne à la mairie de Clermont avec le dossier complet et mon fiston sous le bras… La préposée examine à nouveau les documents très attentivement, jette un coup d’œil sur le blondinet et s’écrie triomphalement : « Il manque UN papier ! ».

Furieuse, je lui demande pourquoi elle ne me l’a pas indiqué la dernière fois puisque selon elle (c’était la même guichetière), il manque le fameux certificat de nationalité qui n’était exigé nulle part… Elle me répond qu’elle ne peut faire la demande d’une CNI car il manque UN papier… Elle me rend le dossier avec un petit sourire en coin, comme quelqu’un très fier du mauvais tour qu’elle me jouait…

Dépitée devant tant de mauvaise foi, j’exige qu’elle appelle sa supérieure… Celle-ci arrive, l’air ennuyé, m’écoute attentivement et se retourne vers sa subordonnée : « Le certificat de nationalité est totalement inutile. Tous les documents nécessaires sont là. Faites la carte d’identité ! ». Et la préposée tête basse s’exécuta…

Est-il possible de penser que la guichetière appliquait simplement le « djihad du quotidien » en faisant le plus possible obstruction à une demande légitime ?

Anne Ligeria