
Les ministres de l’Environnement des 27 États membres de l’UE se sont réunis ce mardi 21 octobre 2025 pour aborder plusieurs thèmes majeurs, dont la préparation de la COP 30 qui se tiendra au Brésil mi-novembre.
A cette occasion, les gouvernements français et espagnol ont envoyé aux 27 ministres une missive, révélée par le média Contexte, dans lequel les deux pays assurent que la Commission européenne ne devra «en aucun cas remettre en cause l’objectif de zéro émission» pour 2035. «L’échéance de 2035 est un repère essentiel pour le secteur automobile», plaident les deux pays.
La directive européenne sur la fin de la commercialisation des véhicules à moteurs thermiques prévoit qu’à partir de 2035, seuls les véhicules neufs « zéro émission » (c’est-à-dire n’émettant aucun CO2 à l’échappement) pourront être vendus dans l’Union européenne. Cette directive et la date buttoir de 2035 signifient la mort de l’industrie automobile française comme l’ont montré les sénateurs français dans un rapport publié le 15 octobre, intitulé « Contre un crash programmé : dix-huit mesures d’urgence pour l’industrie automobile française ».
Pour les sénateurs, ce diktat de Bruxelles est « le plus grand suicide de l’histoire » de l’industrie nationale.
Rappelons que l’industrie automobile qui fait vivre plus de 800.000 personnes représente encore près de 13% de la valeur ajoutée manufacturière française et alimente des milliers de PME dans tout le territoire. 350.000 emplois directs chez les constructeurs et 450.000 chez les équipementiers et sous-traitants sont désormais menacés. De son côté, l’Espagne est le 2ᵉ producteur automobile d’Europe (derrière l’Allemagne) et le 8ᵉ mondial en termes de volume. La péninsule ne possède aucun constructeur national.
À ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap. La loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L’exécutif européen a néanmoins promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l’année.
Les industriels espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d’introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette directive, ce à quoi la France et l’Espagne s’opposent, offrant ainsi leur industrie automobile à la concurrence chinoise.
Henri Dubost