L’exemplarité de l’État n’est pas vraiment exemplaire

Les pétitions, vous en pensez quoi ?

Certains, persuadés que tout est foutu et qu’il est donc urgent de ne rien faire… prétendront qu’une pétition ne sert à rien, puisque les brigands de grands chemins qui se sont emparés du pouvoir à des fins exclusivement personnelles pour leur clan de menteurs-voleurs-magouilleurs-déjantés n’y accorderont aucune attention…

Peut-être ? Mais peut-être pas, précisément dans le contexte actuel, laissant entrevoir que ces parasites vivant grassement sur ce  peuple qu’ils martyrisent et spolient sans vergogne, commencent, du moins pour certains, à redouter que les remous populaires commençant à fleurir un peu partout sur notre territoire ne fassent tache d’huile en se répandant à la manière du mouvement des Gilets jaunes, salement traité par ces pleutres qui, sans leurs services d’ordre de collabos, n’auraient aucun courage pour faire face à leur responsabilité et aux conséquences de leurs actes, ou inactions délibérées !

Si, par le passé, certaines ont effectivement pu être dédaignées par ce pouvoir si indigne, persuadé qu’avec les leviers qu’il détient il sera toujours indomptable, d’autres au contraire ont pu faire plier ou a minima modifier des décisions impopulaires, précisément parce que le nombre de signataires était si important qu’il convenait de rester prudent en acceptant de mettre un bémol à leurs exigences.

En voici donc une, diligentée par Mes Opinions, site de pétitions français-plateforme citoyenne, adressée à l’ineffable Bayrou dont la silhouette à elle seule témoigne de sa goinfrerie personnelle, pendant qu’il a l’immense culot de prétendre une nouvelle fois, exiger du  peuple qu’il se serre toujours plus la ceinture, méprisant les nombreux conseils avisés qui lui étaient donnés par des gens sérieux pour trouver d’autres pistes que celle usée jusqu’à la corde et qui pourrait bien claquer violemment dans son insupportable face de traître bouffi de suffisance et de ridicule.

Le narratif de cette pétition ne peut qu’être approuvé par l’immense majorité des citoyens-contribuables, habituelles victimes de cet État indécent incapable d’autre solution que leur faire les poches pour réparer leurs propres délits-tricheries-détournements !

Je vous la livre telle qu’elle m’est parvenue, en précisant qu’à l’heure où j’écris elle a déjà récolté 10.706 signatures (encore 9 294 signatures pour que cette pétition attire l’attention des journalistes et soit plus susceptible de passer dans la presse), et 93 commentaires émanant de citoyens responsables et sensés, d’une autre portée que ceux des quelques guignols polluant des textes sérieux de leurs inepties.

Le pouvoir exige tout, mais ne s’applique rien !

« Alors que l’exécutif multiplie les appels à la responsabilité, au sacrifice et à l’effort collectif, une large partie de la population constate chaque jour le fossé qui s’élargit entre les discours officiels et les comportements de ceux qui les prononcent. Quand l’exemplarité disparaît, la défiance grandit. Et avec elle, le risque d’un effondrement silencieux du lien démocratique.

Un discours de rigueur à sens unique

Le gouvernement, depuis plusieurs années, martèle le besoin d’efforts. Il parle de responsabilité budgétaire, de réformes « nécessaires », de rigueur face aux défis économiques et démographiques. Le peuple entend ces appels, mais il voit surtout que la rigueur s’applique toujours aux mêmes.

Réforme des retraites imposée au forceps, réduction de l’assurance chômage, pression sur les dépenses sociales… Pendant que les citoyens sont appelés à se sacrifier, aucune remise en cause sérieuse du fonctionnement de l’État lui-même n’est engagée. Les efforts sont demandés, mais jamais partagés.

L’exemplarité, grande absente du sommet de l’État

On ne peut pas exiger des Français de travailler plus longtemps, de réduire leur train de vie ou de supporter des coupes budgétaires, quand les dirigeants eux-mêmes continuent de vivre dans un confort institutionnel protégé. Les symboles du décalage sont nombreux :

Un budget de l’Élysée en hausse constante, dépassant les 110 millions d’euros en 2023.

Des ministres qui multiplient les trajets en jets ou avions gouvernementaux pour des déplacements parfois symboliques.

Des cabinets ministériels étoffés, bien rémunérés, malgré la crise.

Des régimes de retraite ou d’indemnisation spéciaux toujours en place pour certaines fonctions d’élite.

Des nominations opaques dans des postes prestigieux réservés à d’anciens responsables, parfois sans justification de compétence autre que leur proximité politique.

Pendant ce temps, on traque les « abus » dans les minima sociaux, on contrôle les allocataires du RSA, on dénonce les « assistés », mais jamais les puissants.

Quand l’État perd sa légitimité morale

La République repose sur un principe simple : la loi est la même pour tous, et l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers. Mais que reste-t-il de cette promesse, quand le sommet de l’État se soustrait aux efforts qu’il exige des autres ?

L’exemplarité n’est pas un luxe en démocratie, c’est une exigence fondamentale. Sans elle, les réformes deviennent des injonctions, les appels à la solidarité tournent au mépris, et la légitimité du pouvoir s’effondre. Car on ne peut pas exiger la cohésion nationale quand on incarne soi-même la disjonction sociale.

Le prix du mépris : fracture sociale, fracture démocratique

La colère que l’on voit grandir dans la société n’est pas seulement économique. C’est une colère morale. Elle naît du sentiment d’injustice, d’un deux poids deux mesures constant, visible, quotidien. Le peuple ne rejette pas forcément l’idée d’effort – il rejette l’idée d’effort imposé d’en haut par ceux qui s’en exonèrent.

Ce sentiment nourrit l’abstention, la radicalisation, le vote protestataire. Il crée un terrain propice aux extrêmes, à la désillusion, au rejet pur et simple du système. Et il ne peut plus être ignoré.

Conclusion : pour restaurer la confiance, l’exemplarité doit redevenir la règle (*)

La France traverse une période charnière. Si ses dirigeants souhaitent encore parler au nom du peuple, ils doivent d’abord commencer par faire ce qu’ils demandent aux autres : assumer la rigueur, réduire leurs propres privilèges, renoncer aux passe-droits, se soumettre aux mêmes règles que tous.

L’exemplarité n’est pas qu’un symbole, c’est la condition du respect, et sans respect, il n’y a ni autorité, ni cohésion, ni avenir commun. »

(*) Connaissant nos zozos, le challenge semble difficile, mais ce qu’ils ne seraient pas capables de faire spontanément, peut-être qu’un message genre coup de pied au cul, s’il émane de dizaines de milliers de citoyens, pourrait changer la donne… en empruntant le chemin de leur trouillomètre en passe d’arriver au zéro pointé, tout comme leur légitimité scandaleusement mise à mal.

À vous de voir…

Josiane Filio, au nom de la Liberté d’expression

Date de dernière mise à jour : 05/08/2025

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