COMPORTEMENT ANTI-DÉMOCRATE - Le maire de Verdun, Samuel Hazard, a interdit une messe pour Philippe Pétain et ses soldats

La nécropole et l'ossuaire de Douaumont à Verdun

Le maire de Verdun classé comme divers gauche, Samuel Hazard, a pris un arrêté interdisant une messe pour Philippe Pétain et ses soldats. La motivation : « je n’accepterai jamais qu’une messe soit célébrée à Verdun en hommage à Pétain, frappé d’indignité nationale en 1945, et donc déchu, entre autres, de son grade militaire », ajoutant « Verdun est la cité de l’universalité. Pétain est l’antithèse de l’Humanité », faisant part « de son dégoût et sa très vive colère, la cérémonie religieuse va générer à l’évidence des troubles à l’ordre public ».

Si ignominie il y a, c’est bien la position scandaleuse de cet édile, qui visiblement est totalement décérébré historiquement, et qui bafoue ainsi des milliers de soldats qui sont tombés à Verdun pour sauver la France, sous l’héroïque commandement du général Pétain, qui entrera définitivement dans la gloire militaire et qui sera reconnu, dès cet instant, comme l’un des plus grands et plus humains chefs militaires que la nation ait connus.

L’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (l’ADMP) a indiqué qu’elle avait obtenu une autorisation écrite, des autorités religieuses, d’organiser une « messe en hommage au maréchal Pétain et à ses soldats », en l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun « Église martyre pendant la Grande Guerre, en partie détruite par les bombardements et dont les vitraux rendent hommage aux soldats morts pour la France ».

Premièrement, de quel droit un maire peut-il interdire une messe dans un lieu de culte et s’immiscer dans la décision de l’Église ? Le prétexte bidonné « d’atteinte à l’ordre public » est visiblement monté de toutes pièces, pour les besoins de la cause. Deuxièmement, une messe n’est en aucune façon une apologie de quelque nature que ce soit. Une messe est justement faite pour le repos des âmes, quelles que soient les circonstances politiques, historiques. Une messe, c’est l’élévation des esprits, dans la tradition chrétienne, qui veut que les morts puissent obtenir le pardon du Christ, la rédemption des péchés. L’ignorer ou feindre de l’ignorer, c’est particulièrement grave.

En réalité, le maire de Verdun entend rejouer aux guerres fratricides qui ont ensanglanté la France et remettre sur le métier la guerre civile française des années 1944/1945. Charles de Gaulle avait présidé une cérémonie à Verdun le 29 mai 1966 pour rendre un hommage solennel aux farouches combattants de Verdun. À cette occasion, il avait indiqué devant l’ossuaire de Douaumont : « Si, par malheur, en d’autres temps, en l’extrême hiver de sa vie, au milieu d’évènements excessifs, l’usure de l’âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu’il acquit à Verdun vingt-cinq ans auparavant et qu’il garda en conduisant ensuite l’armée française à la victoire ne saurait être contestée ni méconnue par la patrie. » Visiblement, l’actuel maire de Verdun n’entend pas le reconnaître, et bafoue la geste titanesque des soldats de Verdun, commandés en chef par Phillipe Pétain, qui les mena à la victoire : « Courage, on les aura », ainsi se terminait sa première proclamation. Pour cela il recevra la médaille militaire et le titre de maréchal de France.

Quelques années plus tard, en 1972, lors d’une conférence de presse, le Président Pompidou, répondant à une question d’un journaliste lyonnais qui faisait état des troubles qu’avait occasionnés la grâce de Paul Touvier, répondit ceci : « allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n’est-il pas venu de jeter le voile, d’oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas, s’entre-déchiraient et même s’entre-tuaient ? ».

Tous les Présidents de la République, tous, ont honoré le Philippe Pétain de Verdun, de De Gaulle à Macron qui déclarait en 2017 : « On peut avoir été un grand soldat à la Première Guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes durant la deuxième ». Jacques Chirac indiquera en 2006 « il a su prendre les décisions qui conduiront à la victoire et il restera comme le vainqueur de Verdun ». Et François Mitterrand, tous les 11 novembre, de 1981 à 1992, a fait déposer une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain sur l’île d’Yeu. Mais le maire de Verdun entend reproduire les plaies saignantes de nos désaccords nationaux. Pourtant, Philippe Pétain, qui eut une conduite des plus humaines et vaillantes en 1916 et en 1917, sera adulé par tous les Poilus et par tous les Français. Il avait été l’un des rares généraux à comprendre qu’il fallait ménager les hommes, assurer les relèves, améliorer les conditions de vie dans les tranchées, organiser des temps de repos et de permissions. Henri Amouroux, le grand historien des Français sous l’Occupation, n’avait-il pas intitulé l’un de ses livres : « 1940 : quarante millions de pétainistes » ? Comme le relèvera l’historien Henry Rousso : « Si Pétain n’avait pas été le grand soldat de 1918, et perçu comme tel par les Français de l’époque, il n’aurait jamais eu la possibilité de jouer un rôle… en 1940 ».

Pendant l’entre-deux-guerres, toute la France, de la gauche à la droite, vouait à Philippe Pétain un culte exceptionnel. Gustave Hervé, un ancien socialiste extrémiste et pacifiste tonitruant, proclamait en 1935 « C’est Pétain qu’il nous faut ». Pétain deviendra chef d’état-major des armées, puis ministre de la Guerre en 1934 dans un gouvernement d’union nationale. Qui fera appel à Philippe Pétain, en mars 1939, pour devenir ambassadeur en Espagne, auprès du général Franco, avec pour mission impérieuse d’obtenir la neutralité de l’Espagne, sinon le radical socialiste Édouard Daladier ? Pétain réussira dans sa mission, malgré le fait que l’Espagne nationale en voulait terriblement aux gouvernements français front-populistes, qui avaient aidé massivement les miliciens révolutionnaires espagnols. Qui rappela en catastrophe Philippe Pétain pour rentrer au gouvernement, en pleine débâcle le 18 mai 1940, sinon Paul Reynaud ? Le même conseillera au Président de la République, le 16 juin 1940 au soir, de le nommer chef du gouvernement, Reynaud venant de démissionner et demandera à Albert Lebrun de le désigner en ses lieu et place.

Les premiers gouvernements Pétain étaient composés d’une écrasante majorité d’hommes de gauche, dont des socialistes. Pierre Laval, qui fera octroyer à Philippe Pétain les pleins pouvoirs constitutionnels, venait de la gauche socialiste. Ce sont les Chambres, nettement dominées par les gauches radicales et socialistes, que ce soit la Chambre des députés ou le Sénat, qui donnèrent à Philippe Pétain la possibilité d’édicter une nouvelle Constitution le 10 juillet 1940, avec l’accord dithyrambique d’hommes de gauche comme Édouard Herriot et Jules Jeanneney, respectivement président de la Chambre des députés et du Sénat. Sans ces gauches, Philippe Pétain n’aurait jamais eu les pouvoirs exorbitants que la défaite de nos armes avait nécessité. Car qui gouverna la France dans les années 1930, sinon des hommes de gauche essentiellement ?

Mais au-delà de l’histoire tragique des Français et de la France, le refus d’une simple messe révèle les incantations totalitaires d’aujourd’hui. Interdire est devenu le maître mot dans un pays dominé par le sectarisme révolutionnaire liberticide le plus dangereux.

Michel Festivi

Date de dernière mise à jour : 13/11/2025

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