
L'initiative vient d'Emmanuel Macron, soucieux d'empêcher l'édifice d'être racheté un jour par des fonds étrangers, ou d'être sous entretenu, selon une information de France Inter.
Le ministère de la Culture a engagé, à la demande de l’Elysée, une procédure de classement au titre des monuments historiques de La Boisserie, demeure de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises en Haute-Marne, et non une simple inscription comme aujourd’hui, a appris France Inter auprès de l'Élysée. Emmanuel Macron s’inquiète du devenir de La Boisserie et veut éviter qu'elle ne tombe un jour dans des mains étrangères ou ne soit plus entretenue comme il le faut.
La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) a décidé jeudi 4 décembre à l’unanimité d’émettre un avis favorable à cette procédure, ouvrant la voie au classement de La Boisserie. Cela doit encore passer par un décret en Conseil d’État, après consultation des trois fils du général, propriétaires du lieu. Contacté par France Inter, Yves de Gaulle, le petit-fils aîné, ne souhaite pas s'exprimer à ce sujet.
Les liens préoccupants de Pierre de Gaulle avec la Russie
Emmanuel Macron tient à ce que la demeure de l'ancien chef de l'État "reste la maison de tous les Français". Depuis le 1er octobre, la Fondation Charles de Gaulle, en conflit avec la famille, a décidé de se retirer de sa gestion. L’un des quatre descendants de l’ancien président a revendu ses parts à son frère, Pierre de Gaulle, connu pour ses liens avec la Russie de Vladimir Poutine. Il possède donc désormais 50% de la bâtisse où succomba le Général le 9 novembre 1970.
Une proximité qui inquiète le maire de Colombey-les-Deux-Églises. "Il ne faudrait pas que les enfants cèdent aux sirènes des grands magnats financiers qu'on pourrait trouver dans le monde entier", souligne Pascal Babouot. "Si La Boisserie quitte le patrimoine national ou familial, ou les deux d'un coup, pour moi, c'est un crève-cœur, c'est bafouer l'image" de Charles de Gaulle, ajoute l'élu. De son côté, l'Élysée insiste : "Le destin de La Boisserie doit rester français" et "sous le magistère moral de l’ordre des Compagnons de la Libération".
L'État pourra ordonner les travaux nécessaires
C’est désormais le département de Haute-Marne qui est en charge de l’accueil du public. Selon les informations de France Inter, le département a émis une proposition de rachat. Mais l’exécutif tient à ce que La Boisserie soit gérée "par une institution dont c’est la vocation", comme le centre des monuments nationaux, et non par une instance politique.
Une fois le classement établi, en cas de vente, l’État pourra éventuellement préempter le bien en collaboration avec la commune de Colombey-les-Deux-Eglises. Les descendants du général auront, dans tous les cas, la responsabilité de la conservation du monument historique. L’État pourra éventuellement mettre en demeure les propriétaires de réaliser des travaux devenus indispensables. En cas d’inaction, le préfet de région pourra exécuter d’office les travaux en faisant, en partie, payer les propriétaires ou en engageant une procédure d’expropriation.
La Rédaction (suivant article de France info)