MUNICIPALES - L’étrange Monsieur Delogu, candidat LFI à la mairie de Marseille !

Après les candidatures de Martine Vassal (LR) et de Franck Allisio (RN), le ralliement de Stéphane Ravier au candidat du Rassemblement national et le retrait de Frédéric Collard (LR), Marseille connaît un nouveau rebondissement dans la course à la mairie. Sébastien Delogu, député insoumis de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône, se lance dans la course. Il a été désigné par les militants de son parti ce week-end. Qui est-il ?

Sébastien Delogu est un ancien chauffeur de taxi marseillais de 38 ans. Sa fonction de porte-parole des chauffeurs pendant la grève des taxis marseillais contre Uber en 2016 lui a permis de se faire un nom localement. C’est alors qu’il se rapproche du parti de Jean-Luc Mélenchon et en devient petit à petit l’un des porte-drapeaux dans les quartiers nord. Il gagne en popularité et parvient ainsi à être élu à l’Assemblée nationale en 2022. Plus qu’une personnalité locale, Sébastien Delogu prend de l’ampleur au niveau national. S’ensuivent frasques et bourdes.

Le candidat LFI à la mairie de Marseille est notamment connu pour avoir déployé un drapeau palestinien au sein de l’hémicycle. Un geste qui lui a valu d’en être exclu durant 15 jours.

L’élève Delogu

Il est également souvent moqué pour son manque de culture ou ses lacunes en lecture. De Ducobu à Delogu, il n’y a parfois que très peu de différence. En témoigne ce best-of concocté par BV. Sébastien Delogu y parle d’Hautewitz (comprendre Auschwitz), des accords de 1948 qui n’ont jamais existé ou encore de vache en or pour désigner le Veau d’or.

Ce n’est pas tout. Être gouverné par un non-érudit ou un incompétent est déjà problématique, mais être dirigé par un homme présumé violent et au cœur d’une enquête pour recel, c'est autre chose. Pour rappel, Sébastien Delogu, qui se présente dans une ville gangrénée par le narcotrafic, prône la légalisation du cannabis et souhaite confier la tenue des commerces de la substance légalisée à des dealers.

Malgré tout, Sébastien Delogu a une certaine aura. Celui qui dit vouloir « ramener le peuple au pouvoir et ne pas laisser Marseille aux magouilleurs qui font du favoritisme et du clientélisme comme la ville a toujours connu » a des soutiens dans la deuxième ville de France. Avant même l’annonce de sa candidature, il était crédité de 16 % d’intentions de vote dans les sondages.

Le professeur Payan

Un score qui inquiète à droite de l’échiquier politique. Pour Franck Allisio, Sébastien Delogu est « le choix du pire de l’extrême gauche » pour Marseille, entre « allégeance aux pays étrangers, insultes aux policiers, violences à l'encontre de personnels de l’Éducation nationale… ». Pour le candidat RN, l’ancien chauffeur de taxi « incarne le laxisme sécuritaire et une forme de complaisance avec le narcotrafic », des « maux qui gangrènent [la] ville et qui méritent d’être combattus avec force ».

Contactés par BV, les Républicains marseillais rappellent que « la candidature de Sébastien Delogu n’est pas une surprise » et que « son ralliement au second tour à Benoît Payan n’en sera pas une non plus ». Sébastien Delogu a en effet d’ores et déjà annoncé qu’il « ne fermera pas la porte, au second tour, à une union des gauches ». Les LR ajoutent : « Delogu et ses alliés, comme Sébastien Barles, seront la béquille d’extrême gauche de Benoît Payan lorsque celui-ci sera dos au mur. Il leur a déjà donné des gages ces derniers mois, en prêtant allégeance au régime algérien en pleine crise diplomatique, en prenant ses distances avec la communauté juive ou en déprogrammant un documentaire sur le Sacré-Cœur de Jésus. » Des déclarations qui montrent qu’à Marseille, peut-être plus qu’ailleurs, les municipales seront extrêmement polarisées.

Sarah-Louise Guille