
Le 4 juin dernier, Valérie Pécresse annonçait la suppression de la subvention de 25.000 euros accordée à l'association Inter-LGBT, suite à la polémique suscitée par l'affiche de la Marche des fiertés 2025. Cette affiche, qui représentait le cadavre d'un homme figurant un « réactionnaire », pendu à sa cravate par des militants, était accusée par la présidente de la région Île-de-France d'inciter à la violence.
Deux semaines plus tard, le groupe d'élus franciliens « Gauche communiste, écologiste et citoyenne » annonçait, dans un communiqué, la suppression d'une autre subvention, datant de 2023 et qui n'avait pas encore été versée. C'est donc un mois des fiertés difficile, pour la fédération Inter-LGBT, qui se voit privée de 50.000 euros d'argent public. Le communiqué de l'extrême gauche s'acharne pourtant à défendre l'affiche polémique et n'hésite pas à accuser Valérie Pécresse « d'emboîter les pas de l'extrême droite ». En effet, le retrait de la seconde subvention aurait été causé par un amendement déposé par le Rassemblement national lors de la commission permanente du 19 juin.
Durant cette même commission, la présidente haussait le ton contre la gauche : « La région n'est pas un paillasson sur lequel on peut s'essuyer les pieds ! Nous avons été mis devant le fait accompli d'une affiche qui incite à la violence, avec le cadavre d'un homme blanc pendu ! » Et de conclure vigoureusement : « On n'est pas un tiroir caisse ! »
Implication du RN : à qui revient le mérite ?
Mais alors, quid du RN ? Contactée par la rédaction, la région affirme que le RN n'est pas responsable du non-versement de la subvention de 2023, lequel découle de la décision prise le 4 juin : toutes les subventions en cours sont donc suspendues. L'amendement serait donc arrivé bien plus tard...
Contacté par BV, Aymeric Durox, sénateur de Seine-et-Marne et président du groupe RN au conseil régional d'Île-de-France, souligne que les élus du Rassemblement national avaient déjà voté contre cette subvention, en mars dernier. Il ne s'agit, pour lui, que d'une réaction politique à la polémique provoquée par l'affiche : « Nous sommes les premiers à avoir dénoncé les subventions de la région. Valérie Pécresse se couche trop facilement devant les revendications de la gauche et de l'extrême gauche pour acheter la paix sociale. » En effet, le 4 juin déjà, Aymeric Durox dénonçait cette subvention sur son compte X. Face à la polémique, la présidente de la région se serait alors sentie obligée de réagir. « Notre amendement ne vient pas après la bataille, nous avions voté contre cette aide, car nous savions ce qui allait advenir. Il vaut mieux écouter le Rassemblement national avant, plutôt que d'en subir les conséquences après », conclut le sénateur.
Gabriel Luzançon