
Bayrou voulait à tout prix être Premier ministre, à défaut d’être Président de la République. Comme le sort de Macron dépendait de lui, il s’est imposé et Macron a capitulé et l’a nommé Premier ministre. Ce n’est pas son arrivée à Matignon qui a débloqué les problèmes du pays, plus graves et préoccupants les uns que les autres. Pour n’en citer que quelques- uns, ainsi en est-il de la dette abyssale de la France qui ne cesse de monter et nous menace d’une prochaine mise sous tutelle du FMI et de la BCE, comme la Grèce l’a subie pendant près de 10 ans jusqu’en 2018. Autre problème absolument majeur, l’immigration qui coûte à la France chaque année le chiffre affolant de 3,4 % de son PIB comme la presse vient de le rapporter. Ce qui est monstrueux. Comment peut-on prétendre redresser un pays quand on laisse perdurer un pareil tonneau des Danaïdes ? On peut aussi citer l’incroyable déferlement de violence et de délinquance qui s’est abattu sur notre pays en liaison avec cette immigration incontrôlée notamment d’origine africaine.
Chaque jour des Français sont tués, agressés, volés. Rien ne semble pouvoir arrêter cette vague qui frappe notre pays. L’exaspération de la population est à son comble d’autant que la justice est d’un laxisme absolument effrayant, mais surtout coupable. On pourrait aussi citer les problèmes sociaux qui ne manquent pas comme le pouvoir d’achat des Français très en berne, qui plonge d’innombrables familles dans la galère des fins de mois difficiles. Ou l’explosion du prix de l’énergie qui amène de très nombreuses familles à renoncer à se chauffer même en hiver alors que nous avions le parc nucléaire que la terre entière nous enviait et qui produisait de l’électricité à très bas prix. Mais pour le malheur de notre pays, la gauche, les écolos et la droite molle ont laissé prospérer les politiques écologiques qui ont quasiment démantelé notre parc nucléaire au profit d’éoliennes, du solaire… etc., dans le cadre de la politique de « transition énergétique et écologique » qui coûte une véritable fortune à notre pays pour un résultat très inférieur à ce que nous avions du temps du nucléaire roi. Le JDD de ce dimanche titre en première page à ce sujet que le coût de ces politiques « écologiques » est de « 300 milliards pour rien ». Et puis, il y a le « conclave » des retraites. Entamé le 27 février 2025, ce conclave devait à l’origine s’achever le 28 mai, avant d’être étiré jusqu’au 17 juin. Le sujet est explosif et pourrait bien être la raison pour laquelle le gouvernement Bayrou serait censuré. Mais arrêtons-nous sur ce conclave, car il est en tous points absolument incroyable.
Aujourd’hui, l’âge minimum de départ à la retraite est fixé à 64 ans. Comprenons-nous bien. Vous n’êtes pas obligé de partir, mais VOUS POUVEZ DEMANDER à partir à compter de cet âge. En fait l’âge maximum c’est 67 ans. Dans la fonction publique, c’est 66 ans et 2 mois. En 2023, il y a eu les manifestations que l’on sait pour faire revenir cet âge à 62 ans alors que le gouvernement Borne venait de décider son passage à 64 ans. La gauche et les syndicats étaient vent debout contre cette réforme et exigeaient son annulation. Sauf que ces gens se moquent des salariés et de tous ceux qui sont concernés. En effet, ils cachent soigneusement l’existence de la loi de Marisol Touraine, ministre socialiste de Hollande qui a fait en 2014 une loi qui est fondamentale dans ce domaine. Ce qu’une multitude de gens ignorent ou oublient lorsqu’ils parlent des retraites, ce sont les conséquences de la loi Touraine. Et qu’instaure cette loi ? Elle a mis en place un système qui impose un certain nombre de trimestres à avoir validés pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Et s’il vous manque des trimestres, l’addition est très vite salée puisqu’on va vous appliquer une « décote » de 1,25 % pour chaque trimestre qui manque. Donc -5 % par année !
On récapitule : le premier problème c’est l’âge auquel vous pouvez AU PLUS TÔT demander à partir. Mais le second problème, qui est fondamental, c’est : quel sera le montant de votre retraite ? C’est sur ce montant que la loi Touraine va jouer. Les syndicats disent : « Il faut revenir à 62 ans » (certains disent même 60 ans). Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que si le gouvernement remettait immédiatement l’âge à 62 ans, comme la loi Touraine n’est pas remise en cause… vous auriez le droit de partir à 62 ans, mais vous perdriez automatiquement 8 trimestres donc 10 % du montant de votre retraite. Alors, n’est-ce pas une incroyable arnaque de dire « remettez le départ à 62 ans » mais comme la loi Touraine n’est pas remise en cause, les retraités perdront 10 % de retraite. Attention, ce que j’écris est valable AUJOURD’HUI, car la loi Touraine rajoute des trimestres régulièrement jusqu’en 2035.
À ce jour il faut 172 trimestres (= 43 ans de cotisations). Si vous partez à 64 ans, cela impose d’avoir commencé à 21 ans. Déjà beaucoup de monde (étudiants…) n’auront pas commencé à travailler à 21 ans. Tous ces gens auront donc obligatoirement de la décote. Mais si les syndicats obtiennent le retour à 62 ans, pour avoir 172 trimestres de cotisations, il faudra avoir commencé à (62 – 43 = 19 ans). Ce qui signifie que très rares sont ceux qui échapperont à une décote et toucheront une retraite à taux plein. Si nous prenons l’exemple d’un étudiant, né en 1968, qui a commencé à travaillé à 25 ans, il lui faudrait (à ce jour) 172 trimestres donc il pourra partir en retraite à taux plein à 25 + 43 (172 Tr) = 68 ans !!!! S’il part à 64 ans, il lui manquera 4 ans soit 16 trimestres donc il aura une décote de 16 x 1,25 % = – 20 %. Et si le départ revient à 62 ans, il lui manquera encore 8 trimestres de plus soit au total 24 x 1,25 % = 31,25 %. Comme la loi prévoit une décote maximum de 25 %, il « bénéficiera » de cette disposition et partirait donc à 62 ans avec 25 % de moins sur le montant de sa retraite. Comme vous le constatez, obtenir le retour du départ à 62 ans serait une grande victoire. Mais quand les gens qui prendront leur retraite verront le montant qu’ils recevront, ils comprendront qu’ils se sont faits rouler dans la farine par la gauche et les syndicats. La seule solution pour échapper à ce système diabolique, c’est de travailler jusqu’à obtenir le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein. Et c’est d’ailleurs ce que les systèmes de retraite constatent. Beaucoup de gens travaillent au-delà de l’âge de départ possible sinon la « punition » est trop lourde à assumer.
Morale de l’histoire : les syndicats et la gauche se foutent des gens dans les grandes largeurs. C’est la gauche qui a mis en place la loi Touraine sur laquelle tout le monde fait silence. Donc l’âge de départ à la retraite, c’est une chose, mais avoir de quoi vivre avec sa retraite en est une autre, selon moi, bien plus importante.
Mais revenons à nos moutons. Ce « conclave des retraites » va manifestement être utilisé par la gauche, soutenue par les syndicats, pour qu’une motion de censure soit déposée avant la fin de la session parlementaire extraordinaire (du 1er au 11 juillet 2025). Et elle a beaucoup de chance de passer car la gauche dans son ensemble est pour le retour à 62 ans. Le RN est également pour et même s’agissant de certaines professions, pour un départ à 60 ans. Comme il paraît que des « macronistes » sont également pour la censure, il est plus que possible qu’elle devienne une réalité. Si c’est le cas, on voit mal comment Macron pourrait éviter de dissoudre l’Assemblée nationale. Ce qui remettrait 100 sous dans le bastringue. Serait-il possible d’avoir une majorité qui sorte des urnes ? Oui, à condition que la droite et la gauche arrêtent leur politique de cordon sanitaire pour empêcher les Français d’élire les députés qu’ils veulent (majoritairement RN). Sinon, les combinaisons honteuses vues en juillet 2024 réapparaîtront et l’on verra de nouveau des Darmanin (le chef de l’époque de la « police qui tue ») se faire élire grâce aux voix de LFI, ou Élizabeth Borne (celle qui a instauré la retraite à 64 ans) être élue elle aussi grâce aux voix de LFI. Et inversement des gens de droite comme l’ancien Premier ministre Édouard Philippe appeler à voter PCF ou Raphaël Arnault, LFI et chef des antifas de Lyon être élu avec les voix de la droite. Au bout du compte on se retrouverait avec une Assemblée ingérable, comme celle que nous avons.
Reste que tout le monde, pour des intérêts particuliers, a intérêt à ce que le gouvernement Bayrou saute.
Le RN car il n’a pas le nombre de députés qu’il devrait avoir, grâce aux petites combines minables gauche-droite et au « front républicain ». LFI a aussi intérêt car cela va permettre à Mélenchon de remettre de l’ordre dans les rangs de la gauche au sein desquels beaucoup commencent à prendre un peu trop l’air du bureau (Guedj et ceux qui veulent se présenter de manière indépendante aux élections car ils rêvent du retour d’un grand PS… etc.). Mais Mélenchon va leur montrer que s’ils veulent garder un poste, il va falloir se plier à ce que veut LFI. Sinon ils auront un candidat NFP contre eux et la défaite sera assurée. Enfin, même dans le « bloc central », Attal et tous ceux qui le suivent en veulent à mort à Macron et se feront un plaisir de voter une motion de censure. On le voit donc, beaucoup de gens ont intérêt à ce qu’une motion de censure soit présentée et votée à la fin de la session parlementaire. Je pense que le blocage sur les retraites sera un excellent prétexte, même si nous avons vu que c’est une escroquerie politique majeure.
Autre possibilité, la fameuse motion de censure (si elle n’a pas lieu en juillet) interviendrait au moment de la présentation du budget, au moment de la rentrée parlementaire en octobre.
Au final, le pays va un peu plus tôt ou un peu plus tard inévitablement rentrer dans une période de grandes turbulences politiques. En prétextant le problème des retraites (en juillet) ou à l’occasion de la présentation du budget (octobre). Si la censure a lieu en juillet, Macron ne pourra éviter de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives durant l’été. Quelle sera la majorité qui sortira des urnes et s’affichera à l’Assemblée nationale ? Macron, avec cette nouvelle Assemblée, pourra-t-il constituer un nouveau gouvernement pour préparer ce budget ? Dans ces conditions, la France sera-t-elle dirigeable ?… Rien n’est moins sûr.
Si ce n’est pas le cas, il ne resterait dès lors que la démission de Macron pour sortir de la crise. J’ai beaucoup de peine à croire le personnage capable de tirer sa révérence, même s’il est totalement isolé. Peut-être alors, si la France est dans un bourbier inextricable, que la Troïka (FMI, BCE et commission européenne) viendra et imposera sa main de fer comme ils l’ont fait en Grèce. Ceux qui prétendent que c’est impensable ne réfléchissent guère. Mais ce qui est absolument certain, c’est que l’avenir ne s’annonce pas rose !
Bernard Germain