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Affaire RN : la dictature s’installe ouvertement en France

Pour rendre compte de la situation actuelle et surtout de l’incroyable virage que notre société vient de prendre, il me semble pertinent de rappeler que le roi grec Mithridate, craignant d’être empoisonné, est réputé avoir tenté de s’immuniser contre tout poison en en ingurgitant des petites doses à intervalles réguliers afin d’échapper à un véritable empoisonnement. Ces dernières années, suivant la méthode de Mithridate, nos gouvernants et dirigeants (européens et surtout français) ont mis en place petit à petit des mesures de plus en plus antidémocratiques, habituant petit à petit le peuple à des doses de poison dictatorial de plus en plus violent. Mais depuis quelques jours, nous vivons un tournant. Fini les petites doses, nous passons à des doses massives qui indiscutablement permettent de dire qu’une authentique dictature est en train de se mettre en place, spécialement en France. N’a-t-on pas entendu Macron déclarer chez « Les jeunes avec Macron » : « Je vais avoir besoin de vous dans 2 ans, dans 5 ans, dans 10 ans », ce qui veut clairement dire qu’il n’a que faire des termes de la Constitution et prépare ouvertement son retour après son 2e mandat. Quand on connaît le niveau d’impopularité de l’individu, on peut craindre le pire quant à ses moyens d’arriver à ses fins.

De même, une série de suicides dignes de l’affaire Boulin (retrouvé mort, noyé dans 60 cm d’eau) mais déclaré suicidé à l’époque. Dans les suicidés de ces derniers jours, on trouve Olivier Marleix (LR) très anti-Macron qui était en train de terminer un livre (Dissolution française) très à charge contre le président, livre dans lequel il revenait longuement sur le scandale de la vente d’Alstom par Macron. Retrouvé pendu, chez lui, tous ses proches et sa famille sont perplexes devant cette mort brutale et sans raison apparente. Autre suicidé improbable, Éric Denécé, spécialiste du renseignement et de l’intelligence économique et directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, think tank qu’il a fondé en 2000. Il était spécialiste de la guerre économique que l’Amérique mène à la France et, à ce titre, avait eu connaissance de forts nombreuses informations très sensibles sur l’affaire Alstom. Il a été retrouvé mort sur un chemin en Haute-Savoie, un fusil de chasse sur son siège. Là encore, personne parmi sa famille et ses proches ne croit à la thèse du suicide. Sans chercher beaucoup, on voit immédiatement un point commun entre ces deux personnes : l’affaire Alstom de 2015, vendant aux Américains une entreprise et ses turbines nucléaires, rendant incompréhensible et injustifiable la vente d’un pareil joyau national. Certains disent que cela aurait eu des conséquences sur le financement de la campagne de Macron en 2017. Allez savoir…

Reste que ces morts, fins connaisseurs du dossier Alstom, au moment où l’affaire refait surface, cela interroge comme on dit de nos jours, et surtout, cela permet d’imaginer des méthodes plus qu’inquiétantes de la part du pouvoir macronien. C’est un premier aspect des choses.

Malheureusement, c’est loin d’être le seul. Au plan de la démocratie, on est largement en droit de s’inquiéter. Il y avait déjà eu l’affaire de l’inéligibilité de Marine Le Pen pour une minable histoire de paiement d’assistants parlementaires européens ayant été employés une partie de leur temps à autre chose que les dossiers européens. Sauf que tous les partis font ainsi, et plusieurs ont été poursuivis, tels la LFI de Mélenchon et le Modem. Mais comme il s’agit du RN et que le cordon sanitaire ne suffit plus à l’empêcher d’être en tête des élections et des sondages, les bien-pensants et l’État s’organisent pour lui couper les ailes. En l’occurrence avec l’« exécution provisoire » de la décision de justice, sans même attendre que Marine Le Pen ait utilisé toutes les voies de recours que lui offre la Loi. Donc application de la peine sans même attendre qu’elle soit officiellement reconnue coupable. Il y a déjà là de quoi crier au scandale judiciaire et au viol de la démocratie. Mais cela fait partie du nouveau contexte totalitaire en train de se mettre en place. Les juges exécutent servilement ce que le pouvoir politique leur demande, sous couvert d’une décision de justice censée la rendre honnête et inattaquable.

En clair, comme les bien-pensants et progressistes ne savent plus comment empêcher les Français de voter de plus en plus pour le RN malgré l’incroyable campagne de diabolisation dont il est la cible, le pouvoir est passé à la vitesse supérieure : interdire à Marine Le Pen de pouvoir se présenter aux suffrages des Français. Le pouvoir macronien pensait avoir trouvé LA solution avec la complicité des autorités européennes qui ont opportunément mis sur la table cette affaire. Le RN devait donc trouver une solution de rechange au cas où Marine Le Pen se verrait confirmer son inéligibilité par la cour d’appel en juillet 2026 au plus tard. Cette solution de rechange, c’était Jordan Bardella. Au départ tout le monde se marrait, car il aura juste un peu plus de 30 ans en 2027. Aucune chance donc. Mais justement, pas de chance… il caracole en tête des sondages, donc son âge n’y fait rien, les Français lui font confiance. Question : comment faire alors pour empêcher le RN de gagner en 2027, même sans Marine Le Pen ? Réponse : trouver une manœuvre encore plus tordue que l’inéligibilité de Marine Le Pen, afin de mettre carrément hors-jeu le RN lui-même. Aussitôt pensé, aussitôt fait.

Suite à une information judiciaire ouverte il y a un an, après un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), une perquisition fut menée mercredi 9 juillet au siège parisien du RN, en présence de l’avocat Wallerand de Saint-Just et de Jordan Bardella. Un vrai scandale, sur la forme et sur le fond.

Sur la forme, une vingtaine de policiers de la Brigade financière en armes et gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction. Sous quel prétexte cette perquisition digne d’un déploiement de force pour arrêter un dangereux mafieux ? « Escroquerie commise au préjudice d’une personne publique, prêt à titre habituel d’une personne physique à un parti politique, blanchiment d’escroquerie aggravée, faux et usage de faux ». En clair, les juges ont des « soupçons de financement illégal des campagnes présidentielles et législatives en 2022 et européennes en 2024 ». Financement illégal… c’est là qu’on mesure l’incroyable cynisme et le côté réellement dictatorial de ce qui se met en place, encore une fois sous couvert de juges dont la fonction est de faire, en lui donnant une apparence légale, ce que les gouvernants ne peuvent faire ouvertement sauf à apparaître pour ce qu’ils sont : des dictateurs.

Sur le fond, qu’est-il reproché au RN ? Avant de répondre à cette question, il faut savoir qu’aucun organisme bancaire ne veut consentir un prêt financier au RN pour ses campagnes électorales. Pourtant, le RN a remporté de multiples élections et des sommes rondelettes en découlent. Mais c’est la version financière du cordon sanitaire des politiques. On ne prête pas au RN, même s’il a les résultats qui lui permettent de rembourser sans problème. C’est une grave atteinte supplémentaire à la démocratie. Mais il y a encore plus fort, si j’ose dire. Ne pouvant avoir accès aux prêts des banques, le RN bénéficie de prêts de la part de personnes qui doivent être remboursées dès le remboursement des frais de campagne par l’État. C’est là que cela devient incroyable. La justice enquête (c’est pour cela qu’elle a perquisitionné le siège du RN) pour chercher des preuves que certains prêteurs n’ont pas été remboursés dès que le RN a reçu le remboursement de ses frais de campagne. Pourquoi ? Parce que si ces prêteurs privés ne sont pas remboursés immédiatement, leurs prêts sont considérés comme illégaux et tombent dans la catégorie des dons et sa réglementation très rigide, ou dans celle d’une « activité bancaire illégale ». C’est d’un cynisme et d’un machiavélisme achevé. Tout cela étant bien sûr fait au nom de la justice et du droit. Il serait question de prêts de vingt-trois particuliers accordés au RN pour un montant évalué à plus de 2,3 millions d’euros. Et cerise sur le gâteau, mardi 8 juillet, la veille de ces perquisitions – qui visent aussi les bureaux des principaux dirigeants du parti, dont le président lui-même – le parquet européen a ouvert une enquête sur l’ancien groupe politique auquel appartenait le RN avant 2024, Identité et Démocratie, suspecté quant à lui d’avoir « indûment dépensé » plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024. Mais bien sûr, vous l’avez compris, cette action conjointe de la « justice européenne » est une simple coïncidence.

Par contre ce qui n’en est pas une, mais qui est un véritable scandale politico-judiciaire qui prouve que nous avons basculé dans une forme de dictature, c’est ce qui s’est passé durant la perquisition. Des éléments qui n’ont rien à voir avec ce que les juges prétendent chercher ont été embarqués par la police. Ainsi en est-il de tous les documents montrant comment le RN prépare ses prochaines campagnes, sur quels thèmes, qui seront les candidats, où, les mails échangés entre les responsables, etc. Bref, toute la stratégie politique du RN pour les années à venir a été confisquée illégalement et va être étudiée par les juges et bien sûr transmise aux gouvernants qui transmettront ces informations très sensibles aux partis politiques amis voulant empêcher le RN de gagner.

Mais comment s’étonner de ces méthodes honteuses et totalement antidémocratiques quand on voit comment tous les grands du pouvoir actuel se comportent. Un exemple ? Pierre Moscovici (dont le parti, le PS, a fait 1,75 % à la dernière présidentielle) est à la tête de la Cour des comptes. Il vient de faire nommer des amis. Le 23 juin 2021, il avait déjà accueilli Vincent Peillon, ex-ministre de l’Éducation nationale, en tant que conseiller maître en service extraordinaire. Plus récemment, sur un poste identique, le 29 janvier 2025, ce fut Valérie Rabault, qui avait dirigé le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Tenez-vous bien, il veut maintenant faire nommer à la Cour des comptes Najat Vallaud-Belkacem (ex-ministre de l’Éducation nationale de Hollande) aujourd’hui à la tête de l’association pro-migrants France terre d’asile, alors que cette dame n’a aucune connaissance lui permettant d’assumer un poste à la Cour des comptes. Mais c’est une amie du PS. Et surtout, il se murmure que son mari, Boris Vallaud (chef du groupe PS à l’Assemblée nationale) serait approché par Bayrou pour réaliser (selon le Canard Enchaîné) le deal suivant : Bayrou obtiendrait de Macron le décret nommant Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes et, en échange, le PS ne voterait pas la censure cet automne sur le budget.

Cela s’appelle en bon français… la république des copains et des coquins.

Et ces gens pour garder leur pouvoir, leurs prébendes, leurs combines et rentes de situation sont prêts à tout comme ils le montrent presque quotidiennement. Ce que nous vivons ces derniers temps prouve indiscutablement qu’un système de type dictatorial s’est mis en place en France. Système qui fait tout pour empêcher le peuple d’exprimer sa volonté en lui refusant tout référendum, notamment sur l’immigration ou une refonte du droit pénal en particulier des mineurs. Tout en appliquant une politique exactement inverse. Mais aussi en mettant tout en œuvre pour empêcher ceux que les Français veulent élire de pouvoir le faire en rendant inéligibles des candidats comme Marine Le Pen ou tout simplement en œuvrant à rendre illégal le RN lui-même.

Pourront-ils réaliser tous ces plans machiavéliques durant les deux années à venir sans provoquer une explosion sociale ? Rien n’est moins sûr.

Bernard GERMAIN

Date de dernière mise à jour : 12/07/2025

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