Clara Schumann, une des grandes figures de la musique romantiqu

Le 13 septembre 1819 naissait la pianiste et compositrice allemande Clara Schumann, qui fut une des grandes figures de la musique romantique tout en restant dans l'ombre de son illustre mari.

Née à Leipzig dans une famille de musiciens, elle était la fille d'une chanteuse et du professeur de piano Friedrich Wieck (1785-1873) qui décela en elle une précocité remarquable et qui s'attacha à en faire un prodige du piano. Cette relation n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'histoire de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et de sa sœur Maria Anna (1751-1829) au cours du siècle précédent. Comme eux, elle se produisit devant un public dès son enfance en donnant son premier concert à ses neuf ans et en effectuant une tournée européenne en 1831-1832, puis à Vienne en 1837-1838.

Sa précocité et son talent furent grandement remarqués et attirèrent le regard du musicien Robert Schumann (1810-1856) qui était l'un des élèves de son père et qui noua une relation avec elle alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Les deux musiciens se marièrent finalement en 1840, malgré l'opposition du père de la mariée qui leur avait intenté un procès, et se consacrèrent tous deux à la composition à une époque où les femmes s'adonnaient déjà à cet art depuis des siècles. Cette pratique de la musique semblait un peu moins remise en cause par les hommes que d'autres activités intellectuelles - littérature, science... - et de nombreuses femmes s'étaient ainsi fait un nom dans ce domaine. On peut notamment citer les françaises Élisabeth Jacquet de La Guerre (1665-1729) et Hélène de Montgeroult (1764-1836) ou encore la vénitienne Barbara Strozzi (1619-1677).

Pianiste renommée, Clara Schumann était également une compositrice prolifique qui agrémenta la musique romantique - issue de la musique classique - de plusieurs œuvres dès les années 1830 en produisant des compositions remarquées comme les pianos « Quatre polonaises pour la pianoforte » (1831) et « Quatre Pièces caractéristiques » (1836) alors qu'elle n'avait pas encore dix-huit ans. Cette maîtrise du concerto pour piano, comme en témoigne son « Concerto pour piano en la mineur, opus 7 » (1835), lui permit d'aider son mari à composer sa propre version avec son « Concerto pour piano en la mineur, opus 54 » (1845) qui était une des œuvres les plus jouées de son temps. La présence de Clara n'est d'ailleurs jamais bien loin dans les œuvres de Robert Schumann, car elle nourrissait sa créativité et certains de ses plus grands succès lui sont ainsi dédiés (« Quintette pour piano en mi bémol majeur », 1842) ou sont le fruit de leur collaboration (« Kreisleriana », 1838).

Les efforts de Clara Schumann étaient cependant contrariés par sa condition de femme à une époque où celles-ci restaient malheureusement cantonnées à la bonne gestion du ménage et à l'éducation de leurs enfants dans ses sociétés particulièrement conservatrices et patriarcales. C'est ainsi que la mort de son mari, en 1856, ouvrit la période la plus prolifique de sa carrière, et sa production musicale, forte d'une quarantaine d'œuvres au total, comprend ainsi des genres divers et variés - chambre, chanson, concerto, piano, orchestre… - qui sont emblématiques de la période romantique. On peut notamment citer son « Trio pour piano, violon et violoncelle » (1846)

Parallèlement, Clara Schuman entretenait la mémoire de son époux en réalisant l'arrangement de plusieurs de ses compositions et en les interprétants comme l'avait fait Constance Mozart (1772-1842) en son temps. Elle fit de même avec celles de son ami Johannes Brahms (1833-1897) à côté duquel elle s'engagea dans la « guerre des romantiques » qui divisa ce mouvement au XIXe siècle. Professeur de piano au conservatoire Hoch - à Francfort - de 1878 à 1892, elle continua néanmoins de composer et de se produire internationalement jusqu'à sa mort en 1896 à l'âge de 76 ans.

La Rédaction