Les sénateurs LR prétendent lutter contre l’islamisme… sans stopper l’immigration

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Un groupe de 29 sénateurs, piloté par la sénatrice LR du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio, vient de produire un rapport de 107 pages qui liste 17 mesures sur la manière de lutter contre l’entrisme islamique en France.

« L’islamisme est un obstacle à notre cohésion nationale. » « L’ensemble de ces mesures converge vers la nécessité d’un réarmement républicain global face à l’offensive islamiste. Ce réarmement doit être à la fois intellectuel, juridique, administratif et politique. » affirme le rapport.

Pour la sénatrice : « L’islamisme constitue une idéologie qui vise la transformation de la société française selon des normes religieuses radicales, constituant ainsi un projet séparatiste systématique de long terme. » C’est contre cela et non contre l’islam qu’elle lutte, tient-elle à préciser, pour ceux qui voudraient l’accuser d’amalgame.

Un amalgame que les spécialistes de l’islam pratiquent en toute connaissance de cause. Rappelons cette sentence de Ferhat Meheni, président du gouvernement kabyle en exil : « L’islam, c’est l’islamisme au repos. L’islamisme, c’est l’islam en mouvement. C’est une seule et même affaire. »

Les 17 mesures proposées par le rapport sont certes intéressantes, mais nos gentils sénateurs semblent avoir oublié une chose : quand la baignoire déborde, rien ne sert de disposer d’une armada de seaux, d’écopes, de serpillières, d’éponges. La première chose à faire est d’arrêter le robinet d’arrivée d’eau.

Prétendre lutter contre l’islamisation de notre société sans stopper l’immigration, essentiellement musulmane, et mettre un terme à ses nombreuses pompes aspirantes, c’est aller au-devant d’un échec évident. C’est toute la différence entre droite molle et droite de conviction. Cette dernière aurait placé l’arrêt de l’immigration en 1. Les LR n’en font même pas état…

Voici quelques-unes des 17 mesures du rapport :

L’interdiction du voilement des fillettes et jeunes filles avant l’âge de 16 ans dans l’espace public

Un peu difficile à appliquer sur le terrain… Les policiers vont-ils verbaliser la jeune fille ou ses parents ? Comment apprécieront-ils l’âge des jeunes filles, surtout si elles sont voilées ? De son côté, le patron des LR à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, devait déposer ce lundi une proposition de loi visant à interdire le port du voile pour les mineures. Le député de Haute-Loire cite notamment une étude de l’Ifop, selon laquelle 44 % des jeunes filles musulmanes de 15 à 24 ans portent aujourd’hui le voile, contre 16 % en 2003. Le rapport ajoute que les sénateurs du groupe « sont également favorables à l’interdiction du port du voile par les accompagnatrices scolaires afin de maintenir un espace éducatif neutre et cohérent avec les principes de l’école publique ». Il explique que « cette mesure vise à préserver la neutralité de l’environnement scolaire. Elle avait été votée par le Sénat à l’occasion de l’examen de la proposition de loi tendant à assurer la neutralité religieuse des personnes concourant au service public de l’éducation, le 29 octobre 2019. L’Assemblée nationale n’a pas choisi d’inscrire le texte à son ordre du jour. Une nouvelle disposition législative est donc nécessaire ».

Interdiction du jeûne pour les moins de 16 ans

Une recommandation qui apparaîtra encore plus lunaire. Comment empêcher quelqu’un de faire le jeûne sinon en le forçant à manger ? On attend les courageux policiers qui viendront gaver de force les mineurs qui entendent jeûner à l’image de leurs parents…

Lutter contre les mariages forcés

Le groupe de travail recommande que soit systématisée la procédure d’audition des époux avant la transcription du mariage par les autorités consulaires françaises afin d’éviter les mariages forcés. On attend que la loi française, qui met le mariage civil avant le mariage religieux, soit enfin respectée : l’Église catholique la respecte scrupuleusement, alors que les imams s’en jouent royalement. Ainsi Salah Abdeslam s’est marié religieusement dans sa prison, devant les autorités de l’établissement d’arrêt, et n’a même jamais procédé au mariage civil.

Rattacher la délivrance des visas au ministère de l’Intérieur

Cette mesure de bon sens permettrait d’assurer une cohérence entre entrée, séjour et contrôle des étrangers, en regroupant sous une même autorité les décisions relatives aux visas, aux titres de séjour et aux éloignements. Selon les sénateurs, cette mesure « constituerait un levier stratégique, en adaptant les critères de visas selon la coopération des pays d’origine ou de transit et en consolidant l’impact coercitif de la politique migratoire. Une telle centralisation contribuerait par ailleurs à la prévention de l’infiltration d’individus liés à l’islamisme radical, en permettant un contrôle plus strict des entrées sur le territoire national. »

Traçabilité du financement des mosquées et des associations

Il est nécessaire, pour la sénatrice et ses collègues, « de tracer les financements des mosquées et associations en vue de prévenir l’utilisation des structures religieuses à des fins de propagande politique. Cela implique un renforcement des obligations déclaratives des associations recevant des financements étrangers ainsi qu’un contrôle effectif du respect de ces obligations. »

Assurer la neutralité dans le sport

Dans le sport, Jacqueline Eustache-Brinio assure qu’il faut agir en veillant au respect de la « neutralité ». Les sénateurs de son groupe de travail « appellent de leurs vœux l’adoption définitive de la proposition de loi de Michel Savin visant à assurer le respect du principe de laïcité dans le sport. Ils souhaitent, par ailleurs, inciter les fédérations sportives, comme l’a déjà fait celle du football, à modifier leurs règlements pour aboutir à une neutralité totale dans chaque discipline. »

Rendre obligatoire la neutralité des élus dans l’exercice de leur mandat et l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires

Une mesure proposée depuis plusieurs années par les sénateurs LR. « Cette mesure, qui concernerait en particulier les élus locaux, notamment les maires et conseillers municipaux, paraît cohérente avec la neutralité déjà imposée aux élèves des écoles publiques, aux fonctionnaires et agents publics, aux magistrats, aux forces de l’ordre ou aux militaires ».

Rallonger jusqu’à sept mois la durée maximale de rétention des étrangers les plus dangereux

Cette mesure vise à se donner davantage de chances de réussir leur éloignement. Déjà présentée à l’Assemblée et censurée, le 7 août dernier, par le Conseil constitutionnel, au grand dam de Bruno Retailleau, alors membre du gouvernement, qui soutenait cette initiative.

Maintien de l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans les écoles

Le rapport souligne « les effets positifs de la circulaire Attal de septembre 2023 ». Selon les auteurs, « ce texte a permis de réduire les incidents liés aux revendications religieuses, ce qui montre l’efficacité de la fermeté républicaine quand elle s’exprime clairement ». Ils pointent cependant encore du doigt ce qui, à leurs yeux, constitue certaines anomalies, comme la gestion du Crous, établissement public lié au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lorsqu’ils écrivent dans leur rapport : « En infiltrant les structures chargées de l’alimentation étudiante, les réseaux islamistes peuvent imposer leurs normes (alimentation halal) et créer des habitudes qui normalisent leurs exigences. »

Le rapport a été précédé de l’audition de nombreuses personnalités politiques et de la société civile

Parmi les dix-huit intervenants de la société civile, longuement auditionnés par le groupe (hauts fonctionnaires, représentants des cultes, sociologues, juristes, représentants d’associations d’élus, universitaires, lanceurs d’alerte), on trouvait des personnalités comme Bertrand Chamoulaud, actuel directeur du renseignement territorial (les ex-RG), Matthieu Ghadiri, ancien agent d’infiltration au sein des services de contre-espionnage, Mohamed Louizi, ancien membre des Frères musulmans, mais aussi l’ancien préfet Michel Aubouin, l’essayiste Céline Pina, connus pour leurs écrits sur ces sujets délicats, ou encore l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, et l’anthropologue, chercheur au CNRS, Florence Bergeaud-Blackler, qui a accompagné ces travaux pas à pas.

L’intervention de Florence Bergeaud-Blackler a particulièrement frappé les sénateurs

Selon Florence Bergeaud-Blackler, « les organisations islamistes en France, dont celle des Frères musulmans, s’articulent autour d’une structure pyramidale secrète comptant une centaine de membres assermentés, influençant environ 100.000 fidèles à travers 100 à 200 mosquées ». Elle décrit un « écosystème complet de 280 associations satellites, 21 établissements scolaires, 114 écoles coraniques. Les membres prêtent un serment d’allégeance (bay’a) engageant à “faire le djihad” et à une obéissance absolue aux dirigeants. » Des éléments qui nourrissaient déjà largement un rapport officiel explosif sur la mouvance frériste, en partie déclassifié et publié en mai 2025.

Stratégies d’infiltration des réseaux fréristes

Le groupe de travail LR assure que ses propres auditions « ont révélé que les stratégies d’infiltration islamistes reposent sur le double discours systématique, l’entrisme dans les institutions publiques (administration, éducation, sport) et l’instrumentalisation des libertés démocratiques ». Selon le rapport, « les réseaux islamistes exploitent également les failles juridiques de l’État Français. Les terrains particulièrement visés sont l’école (contestations pédagogiques, voilement des fillettes) et le sport (notamment les arts martiaux). Le voile devient alors l’étendard de l’apartheid sexuel, instrument de contrôle social et de marquage territorial ». Selon ce document, « des territoires entiers connaissent une ghettoïsation avec la création de sociétés parallèles échappant aux normes républicaines ».

Proposition de loi constitutionnelle sur la prééminence des lois républicaines

Face à ces menaces, les 29 sénateurs demandent l’examen rapide par l’Assemblée nationale de la proposition de loi constitutionnelle visant à garantir la prééminence des lois de la République, adoptée en première lecture par la Haute Assemblée le 20 octobre dernier, qui prévoit que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect de la règle commune ».

Développer un « contre-discours républicain » constitue selon les sénateurs une exigence

Ils préconisent notamment « la réaffirmation de la mixité filles-garçons dans tous les espaces éducatifs, culturels, sportifs, associatifs, sans exception possible ». Ils réclament aussi « la restauration d’une politique de soutien aux femmes des quartiers grâce à des associations indépendantes des groupes religieux, avec des moyens dédiés à leur autonomie, leur expression et leur formation ». Les pouvoirs publics doivent, selon eux, adopter des « mesures de protection pour les femmes qui prennent le risque de résister aux pressions communautaires ».

Encore une fois, ces 17 mesures sont nécessaires, mais elles sont largement insuffisantes tant que ne sera pas prise la mesure princeps, à savoir un arrêt total de l’immigration. Le nombre fait la force : dans certains quartiers, de plus en plus nombreux, et maintenant jusque dans les petites villes voire les villages, ce ne sont plus les lois de la République qui sont appliquées, mais la charia, la loi islamique, en tandem avec la loi des gangs ethniques.

Henri Dubost

Date de dernière mise à jour : 27/11/2025

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