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Deux incendies volontaires sur des câbles de signalisation et de communication ont occasionné, dès ce matin, la paralysie de la Ligne à Grande Vitesse Paris Sud-Est. Une centaine de TGV sont impactés et le retour à la normale n’est pas prévu avant demain. Un autre incident s’est produit aux environs de Bollène, résultant d’un vol de câbles caténaires.
Pourquoi un tel impact sur la circulation des trains ?
Les câbles détériorés ou volés ont pour vocation de transmettre aux conducteurs de trains des indications indispensables à la conduite. Il s’agit notamment d’ordres concernant les arrêts en ligne, les ralentissements ou des gestes techniques à opérer… Sans ses informations, rapportées directement dans la cabine de conduite des TGV ou par une signalisation lumineuse le long des voies classiques, les conducteurs sont aveugles et ne peuvent circuler en toute sécurité. Ce qui implique l’arrêt des trains, et éventuellement leur détournement, tant que les dysfonctionnements ne sont pas redressés.
La réparation est-elle complexe et combien de temps peut-elle prendre ?
Tout est relatif. S’il s’agit de la détérioration d’un seul câble, de nombreuses heures sont nécessaires, car il faut relier méthodiquement jusqu’à une cinquantaine de fils entre eux après avoir remplacé la section défaillante, puis effectuer les vérifications indispensables. Si plusieurs câbles ont été affectés, voire si une armoire de signalisation a été détruite, le délai peut parfois se compter en jours. La SNCF mobilise de gros moyens pour réduire ce temps.
Quelles mesures la SNCF met elle en œuvre pour endiguer les actes de malveillance et autres vols ?
Des investissements spécifiques ont été récemment consacrés à la sécurisation de sites stratégiques en Île-de-France
La SNCF renforce la robustesse de ses sites et installations
Les agents de la Surveillance Générale, renforcés par les services de police et de gendarmerie, effectuent régulièrement des rondes aux abords des sites menacés.
Des drones observent jours et nuit des sections de voies de manière aléatoire
Des dispositifs de vidéoprotection surveillent les sites sensibles
20 000 caméras sont déjà présentes dans les lieux ouverts au public et à leurs abords
Des outils informatiques déclenchent automatiquement des alertes lors de la détection d’anomalies sur les câbles.
Mais même avec ce renforcement des dispositifs, il reste illusoire de rendre invulnérable un réseau qui compte 28 000 km de voies.
La concomitance et la répétition de certaines dégradations doivent également mener les services de renseignements à rechercher des motivations d’ordre « politiques » et de rechercher de potentiels commanditaires à ce niveau.
Bernard Aubin