
Après un silence médiatique de plusieurs semaines, les médias américains se sont enfin emparés de la mort brutale d’Iryna Zarutska, 23 ans, égorgée par un Noir qui s’est réjoui de son geste en criant : « Je l’ai tuée, cette Blanche ! ». La gauche américaine a fini par réagir.
Le vendredi 22 août 2025, Iryna Zarutska, réfugiée ukrainienne de 23 ans, emprunte un train dans la ville de Charlotte (Caroline du Nord) pour rentrer chez elle après son service dans une pizzeria. Peu avant 22 heures, elle est poignardée trois fois à la gorge par un autre passager qui se trouvait derrière elle. Il sera identifié par les enquêteurs comme Decarlos Brown Jr., 34 ans, un Afro-Américain au lourd passé criminel.
Née le 22 mai 2002 à Kiev, Iryna quitte son pays en août 2022 avec sa mère, sa sœur et son frère pour fuir la guerre. La famille s’installe aux États-Unis, où elle s’intègre sans problème et apprend rapidement l’anglais, « témoignant de sa détermination et de son désir d’apprendre », selon l’avis de décès. « Artiste talentueuse et passionnée, Iryna est diplômée du Synergy College de Kiev en art et restauration », peut-on y lire. La jeune femme partageait « généreusement sa créativité » et offrait souvent ses œuvres à sa famille et à ses amis. Sa passion pour l’art se traduisait également par la création de « vêtements uniques et éclectiques, reflet de son dynamisme ».
Depuis que les images de son agression ont été rendues publiques par le réseau métropolitain de Charlotte, des centaines de commentaires d’hommages ont afflué sous ses publications sur les réseaux sociaux. La cagnotte ouverte par sa tante en soutien à sa famille vient de dépasser les 120.000 dollars.
Deux poids, deux mesures : silence médiatique de plusieurs semaines pour la mort d’Iryna, un ramdam immédiat et mondial pour George Floyd, alors que l’intentionnalité de donner la mort n’a pas été retenue contre le policier auteur du geste létal, contrairement à l’assassin d’Iryna qui a fièrement revendiqué son acte.
À la suite du meurtre de George Floyd le 25 mai 2020, un Afro-Américain de 46 ans, des manifestations puis des émeutes de grande ampleur ont lieu aux États-Unis et dans le monde.
Au lendemain de la diffusion d’une vidéo partielle de son interpellation, plusieurs milliers de personnes réclamant justice se rassemblent à Minneapolis au cri de Black Lives Matter, nom d’un mouvement politique apparu en 2013. Les manifestants appellent à ce que la police « cesse de tuer des Noirs »
Les manifestations contre « le racisme » et « les violences policières » s’étendent rapidement dans les 50 États des États-Unis touchant plus de 2500 villes, puis, à partir du 31 mai 2020, dans le reste du monde. Celles-ci se transforment parfois en émeutes au cours desquelles ont lieu des incendies volontaires, du vandalisme, des affrontements avec les forces de l’ordre et des pillages. Trente-deux (32 !) personnes sont tuées aux États-Unis dans le cadre des manifestations et émeutes.
Le geste de mettre un genou à terre avant les matchs de football, adopté par de nombreux joueurs et parfois par les forces de l’ordre, est un symbole en hommage à George Floyd. L’indignation mondiale a poussé les athlètes, notamment dans les ligues américaines (NFL, NBA), à adopter ce geste pour dénoncer « la brutalité policière ». En Europe, et particulièrement dans le football, ce mouvement a été repris pour montrer la solidarité avec les victimes de racisme et pour réclamer plus d’égalité et de justice sociale. Les joueurs, les arbitres et les policiers présents dans les stades ont posé un genou à terre avant le coup d’envoi, transformant ce geste en un rituel symbolique.
Les murs de nombreuses villes du monde se sont couverts de fresques à l’effigie de George Floyd. Bientôt des fresques en hommage à Iryna ?
Henri Dubost