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Jumelage Marseille-Palestine ...

Le maire Benoît Payan sort le grand jeu communautariste

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Sur fond de conflit israélo-palestinien, le maire de la deuxième ville de France tente de séduire largement.

Grande nouvelle pour la cité phocéenne : « Marseille sera jumelée avec une ville de Palestine. » Cette annonce a été faite par le maire de la deuxième ville de France, Benoît Payan, en personne. Dans les colonnes de La Provence, il a indiqué « travailler depuis 14 mois avec le quai d'Orsay » pour cela, avant de préciser qu’il était « en lien avec deux communes de Cisjordanie ». Pour rappel, la Palestine n’est pas un État membre de l’ONU et n’est pas reconnue en tant que pays par nombre de nations occidentales dont la France.

Ce n’est pas un frein pour l’édile amateur de grandes annonces flatteuses pour la très importante communauté musulmane de sa ville. Benoît Payan sait qu’il aura besoin des voix communautaires pour être réélu et il n’a pas peur d’aller les chercher en marchant sur les plates-bandes de l’extrême gauche.

Diplomatie à géométrie variable

Au début du conflit israélo-palestinien, il a fait voter l’accord d’une subvention à l’Unrwa, organisation dont certains membres sont soupçonnés d’avoir participé au pogrom du 7 octobre 2023. Ce 10 juin, il a enfoncé le clou avec ce jumelage que son adjointe, Michèle Rubirola, a qualifié d’action en faveur de « la diplomatie des villes et des populations, qui ne sont pas responsables des États qui les gouvernent ».

Une sortie étonnante lorsque l’on sait qu’en février dernier, Benoît Payan refusait de faire de la diplomatie dans l’affaire Boualem Sansal malgré les très bonnes relations qu’il entretient avec le régime algérien et le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune. L’édile a ses causes, des causes qui ont tout l’air d’être électoralistes. Sylvain Souvestre, maire LR des 11e et 12e arrondissements, nous l'assure : « Il essaye de faire plaisir à tout le monde. Il ferait mieux de s’occuper de la ville que de faire de la politique politicienne. »

Selon le maire de secteur, cette récente annonce pourrait avoir été faite en réaction à un sondage paru récemment. Ce dernier place l’édile en tête, mais accorde 16 % à Sébastien Delogu, le potentiel candidat insoumis. Il laisse également entrevoir « une fracture importante à l’aile gauche » de la majorité municipale, puisqu'il projette sur l’insoumis un soutien écologiste, une nuance jusqu’à présent acquise à la cause du maire socialiste. Faute de pouvoir ratisser large dans les personnalités de gauche comme en 2020, l’édile donnerait dans le « clientélisme » ?

Électoralisme à géométrie invariable

Sylvain Souvestre confie à BV : « Sa stratégie, c’est du billard à trois bandes. » D’un côté, il s’adresse aux défenseurs de la Palestine, de l’autre aux Juifs. Pour preuve, alors que les écologistes de sa majorité lui demandaient de stopper le jumelage avec Haïfa en Israël, il leur a répondu par une fin de non-recevoir : « Haïfa n'est pas une ville engagée dans la guerre. C'est une commune travailliste, où il y a toutes les semaines des manifestations contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou. »

Benoît Payan ménage la chèvre et le chou. C’est un fin stratège. La façon dont il est monté sur le siège du maire en est une des preuves. Cette affaire de jumelage qui lui permet à la fois de passer de la pommade dans le dos des musulmans et de soutenir les juifs marseillais en est une autre. Le maire de secteur conclut : « Il joue les équilibristes. » Reste à savoir si son numéro de funambule sera payant ou si les Marseillais jugeront que la ficelle était trop grosse. Réponse en mars 2026.

Sarah-Louise Guille

Date de dernière mise à jour : 11/06/2025

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