
Publié le 15 octobre, le document du Sénat intitulé « Contre un crash programmé : dix-huit mesures d’urgence pour l’industrie automobile française » dresse un constat alarmant : la filière automobile française est menacée de disparition.
En cause : le virage vers le tout électrique imposé par la Commission européenne. Pour les sénateurs, ce diktat de Bruxelles est « le plus grand suicide de l’histoire » de l’industrie nationale.
L’industrie automobile qui fait vivre plus de 800.000 personnes représente encore près de 13% de la valeur ajoutée manufacturière française et alimente des milliers de PME dans tout le territoire. 350.000 emplois directs chez les constructeurs et 450.000 chez les équipementiers et sous-traitants sont désormais menacés.
« Deux décennies de délocalisations » ont fragilisé l’ensemble de la chaîne de valeur, selon les sénateurs. « Si la France abandonne sa filière automobile, c’est toute son indépendance économique qui s’effondre », a insisté Rémi Cardon, co-rapporteur du texte.
Déjà, le déclin s’accélère : ventes en chute libre, délocalisations massives, concurrence étrangère féroce. Face à cette spirale négative, les sénateurs appellent à un sursaut collectif, et surtout à une révision en profondeur du calendrier de transition énergétique imposé par Bruxelles. Selon Alain Cadec, rapporteur de la mission sénatoriale, « on va vers un crash si rien n’est fait ».
En vingt ans, la France a vu sa part dans la production automobile européenne chuter de douze points, tandis que les ventes de véhicules particuliers ont reculé de 20% depuis la crise sanitaire, selon les données compilées par la commission des affaires économiques.
Dans certaines régions, comme les Hauts-de-France ou la Bourgogne-Franche-Comté, les fermetures d’usines se multiplient, laissant des bassins entiers en désolation industrielle.
Dominique Estrosi Sassone, présidente de la commission, évoque une filière « colonne vertébrale de l’industrie française » en passe de s’effondrer : « Nous risquons de reproduire le scénario tragique de la sidérurgie. Si rien n’est fait, la France deviendra une simple consommatrice de véhicules étrangers. »
Le document pointe la dépendance croissante vis-à-vis de la Chine, qui fournit batteries et composants essentiels des véhicules électriques à des coûts imbattables, créant ainsi une asymétrie commerciale majeure.
Face à ce constat, le Sénat plaide pour « sortir du tout électrique » et diversifier la stratégie énergétique nationale. L’hybride, le bioéthanol ou encore l’hydrogène sont cités comme relais de croissance possibles. Le rapport appelle également à « flécher les aides publiques vers la production de petits véhicules abordables » pour relancer la demande intérieure, selon Public Sénat. Une proposition qui prend acte de la paupérisation de la France.
Le Sénat avance dix-huit propositions pour redresser la barre. Parmi elles : instaurer des mécanismes de protection commerciale temporaire, accélérer les investissements dans la recherche sur les moteurs hybrides et soutenir une politique ferme de relocalisation des chaînes d’assemblage. Le rapport recommande aussi un « plan de sauvegarde de l’emploi industriel » à destination des régions les plus touchées.
La fameuse « clause de revoyure » de la Commission européenne sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 doit être discutée d’ici la fin de l’année. Les constructeurs allemands sont favorables au report de cette date. Les sénateurs français espèrent ainsi rallier d’autres pays, notamment l’Allemagne et l’Italie, pour réviser la trajectoire décidée à Bruxelles.
Le sénateur Alain Cadec a résumé la position de la chambre haute : « Je pense que ça va passer. Il y aura une majorité au Conseil européen. Après, il faudra que ça passe au Parlement. »
Il n’est pas pensable que la classe politique française se soumette aux diktats des Khmers verts et de la Commission européenne et accepte de tourner définitivement la page de notre industrie automobile. L’alternative à cette criminelle politique d’abandon s’appelle le Frexit !
Henri Dubost