
Icône de la chanson française des années 60, Richard Anthony a enflammé le public avec ses reprises de tubes américains. Mais derrière le succès, l’artiste a dû affronter des dettes colossales et un redressement fiscal retentissant. Retour sur la trajectoire fulgurante d’un chanteur aussi révolutionnaire que fragile face à ses excès.
Connu pour son tube « Et j’entends siffler le train », Richard Anthony a marqué la musique française en important les mélodies venues des États-Unis. Précurseur copié par Johnny Hallyday ou Claude François, il a transformé la pop française dans les années 60. Mais derrière ce succès immense, l’artiste a aussi connu de lourdes désillusions financières. En effet, un redressement de plus d’un million de francs et des pensions alimentaires écrasantes ont fini par ruiner le chanteur, qui décède en 2015 après une carrière aussi brillante que chaotique.
Richard Anthony, un pionnier de la pop française
Ses débuts et l’importation des tubes américains
Avant d’embrasser une carrière de chanteur, Richard Anthony exerçait comme VRP en réfrigérateurs. L’intuition qui changea sa vie fut d’importer en France les chansons américaines qui triomphaient outre-Atlantique. En adaptant ces airs, il devient le pionnier de la pop française, ouvrant la voie à Johnny Hallyday, Eddy Mitchell ou Claude François. Lors d’une interview accordé à Thierry Ardisson, il est revenu sur sa version de « Et j’entends siffler le train », sortie en 1962, devenue le tout premier tube de l’été en France. L’artiste s’imposera alors comme une référence incontournable des années 1960.
Des tubes qui marquent une génération entière
Avec des titres comme « Donne-moi ma chance », « Nouvelle Vague » ou « J’irai twister le blues », Richard Anthony conquiert le cœur des Français. Sa voix douce et ses choix musicaux modernes installent durablement la chanson française dans l’air du temps. Durant deux décennies, ses morceaux accompagnent les soirées et les radios. Toutefois, une pause de quatre années, initialement prévue pour durer trois mois, marquera un tournant. Pendant cette absence, le public se tourne vers d’autres idoles, laissant le chanteur affaibli sur la scène musicale.
Une influence souvent sous-estimée
Si certains le qualifient de simple copieur, Richard Anthony a en réalité révolutionné la musique française. En adaptant des chansons américaines, il a introduit un nouveau rythme et un souffle inédit dans l’industrie. Ses contemporains, comme Johnny ou Claude François, ont suivi son modèle. Cette influence, aujourd’hui reconnue, démontre l’importance de son rôle dans la transformation du paysage musical. Son parcours rappelle que derrière l’étiquette d’« has been » se cachait un visionnaire, capable d’anticiper les goûts d’un public avide de modernité.
Le revers du succès et la chute financière
Le redressement fiscal d’un million et demi de francs
Dans les années 70, Richard Anthony profite de sa notoriété et adopte un train de vie fastueux : Rolls Royce, villas, voyages. Mais ce style de vie attire l’attention du fisc français. Entre 1971 et 1974, il fait l’objet d’un redressement colossal, évalué à 1,5 million de francs, souligne Le Point. Convoqué par la gendarmerie, il découvre l’ampleur de sa dette. Faute de paiement immédiat, l’artiste se retrouve brièvement incarcéré. Cet épisode marque le début d’une descente aux enfers financiers, révélant les limites d’un succès mal géré.
Le poids des pensions alimentaires et d’une grande famille
Au-delà des impôts, Richard Anthony doit assumer de lourdes pensions alimentaires. Marié plusieurs fois et père de onze enfants, le chanteur voit une grande partie de ses revenus engloutie par ses obligations familiales. S’il plaisantait volontiers sur le fait que ses ex-épouses ne s’étaient jamais remariées, la réalité financière était beaucoup plus lourde. Ces charges répétées accentuent sa fragilité économique et contribuent à sa ruine progressive. Malgré son humour et son détachement, ces contraintes l’ont empêché de retrouver une stabilité après son succès initial.
Sa fin de parcours marquée par les épreuves
Richard Anthony, malgré ses échecs financiers, reste une figure marquante de la chanson française. Jusqu’à son décès en 2015, il continue à chanter et à participer à des tournées nostalgiques. Mais la gloire d’antan n’a jamais retrouvé sa force initiale. Miné par des problèmes de santé et ses dettes accumulées, l’artiste termine sa vie loin des fastes des années 60. Son histoire incarne le contraste entre l’éclat du succès et la dureté des réalités économiques, rappelant que même les idoles ne sont pas à l’abri des revers.
La Rédaction