
La démocratie française n’est plus qu’une illusion, une mascarade dont chacun connaît la fin depuis ce jour funeste de 2005, lorsque le peuple osa dire non à la Constitution européenne. Un référendum piétiné par les élites politiques, dans un effroyable déni de souveraineté. Depuis, l’on vit sous un régime qui conserve les formes de la démocratie mais en a perdu l’âme.
Ce qui se joue désormais dépasse même ce cynisme devenu routinier : c’est la corruption de l’État lui-même, celle qui gangrène les institutions jusque dans leurs fondations, avec la justice pour complice.
Car il faut être aveugle pour ne pas voir la mécanique infernale à l’œuvre : si vous vous appelez Marine Le Pen ou Jordan Bardella, alors la machine judiciaire vous broiera sans relâche. Peu importe que les faits soient discutables, anciens, prescrits ou insignifiants : l’objectif est clair, vous disqualifier, vous salir, vous interdire. Les procès s’enchaînent, les condamnations tombent, la parole est muselée avant même que les jugements soient rendus.
Mais si vous vous nommez Emmanuel Macron, vous bénéficiez d’une impunité majestueuse. Vous pouvez détourner l’argent public en toute tranquillité, multiplier les contrats opaques avec des cabinets étrangers – McKinsey en tête – et orchestrer des montages financiers obscurs. Rien ne se passe. Pas d’enquête sérieuse, pas de mise en cause, pas de tapage médiatique. Le silence complice des juges accompagne celui des grands médias subventionnés et la Nation se voit en l’occurrence délestée d’un bijou patrimonial nommé Alstom au nez et à la barbe du peuple jadis souverain et devenu vassal soumis, menotté et bâillonné .
C’est la définition même de l’État corrompu : un système où les lois ne servent plus la justice, mais l’intérêt d’une caste. La « justice politique » n’est plus un tabou : elle est revendiquée, normalisée, au nom d’une prétendue défense de la République.
La démocratie est morte, non pas seulement parce que la souveraineté populaire a été confisquée, mais parce que l’arbitraire a remplacé la règle. Nous ne sommes plus dans un État de droit. Nous sommes sous la férule d’une oligarchie sûre d’elle-même, qui a pour seule ambition de se protéger et de se perpétuer.
L’histoire jugera. Mais d’ici là, le peuple, celui qu’on méprise, pourrait bien rappeler qu’il a parfois le dernier mot.
Jean-Jacques Fifre