
Comment un garde des Sceaux, ministre de la Justice et un ministre de l’Intérieur (dont on entend quotidiennement les belles envolées mais dont on attend toujours les actes) peuvent-ils rester muets devant une telle trahison ? Le Conseil départemental socialiste de la Seine-Saint-Denis – et son président Stéphane Troussel – commémore le 5 juillet et l’indépendance de l’Algérie et souligne « les liens inextricables entre le peuple algérien et le peuple français », sans un seul mot de compassion sur la situation dramatique de l’écrivain Boualem Sansal, et il accompagne le maire de Bobigny, le Franco-Algérien Abdel Sadi (Parti Communiste Français) dans sa décision de donner le nom de Danièle Djamila Amrane-Minne à la Maison du parc de la Bergère à Bobigny.
Et pas une seule condamnation de Bruno Retailleau ni de Gérald Darmanin.
Pourtant Danièle-Djamila Amrane-Minne, qui est née à Neuilly-sur-Seine, a trahi son pays, la France, en devenant l’une des poseuses de bombes du FLN lors de la guerre d’Algérie. Sa mère, Jacqueline Netter, avait épousé, après son divorce, Abdelkader Guerroudj, militant du Parti Communiste et Danièle avait suivi son exemple en épousant Rabah Amrane.
Danièle Amrane a tué et blessé nos enfants, nos femmes, attablés paisiblement à la terrasse de la cafétéria l’Otomatic, rue Michelet à Alger en janvier 1957.
Il y eu d’autres poseuses de bombes, Zorah Drif et Djamila Bouhireb (bombe au Milk-Bar, rue d’Isly à Alger : 3 jeunes femmes tuées et 12 blessés), Baya Hocine (bombe au stade municipal : 9 morts) ; moins célèbres, Samia Lakhdari, Hassiba Ben Bouali, Djamila Boupacha, mais il s’agissait d’Algériennes qui, selon elles, luttaient pour l’indépendance de leur pays. Ce n’était pas le cas de Danièle Amrane-Minne ni de Raymonde Peschard, toutes deux françaises.
Retenons que Danièle Amrane-Minne a quitté la France après sa libération suite aux Accords d’Évian, pour s’installer en Algérie.
La France est le seul pays au monde à honorer des traîtres qui l’ont combattue dans les rangs de ses ennemis. C’est une honte.
Nous attendons, pour le moins, une condamnation du ministre de l’Intérieur puisque, bien entendu, nous n’avons rien à attendre ni du président ni du Premier ministre.
Manuel Gomez