Présidentielles 2027 : Bardella largement en tête

Qui est réellement Jordan Bardella, président du Rassemblement national ? |  Euronews

Une étude Ifop pour l’observatoire Hexagone confirme le leadership du Rassemblement national au premier tour des présidentielles 2027, malgré – ou peut-être à cause de ou grâce à – la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du FN. Le sondage entend manifestement « vendre » l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui est le seul à faire jeu égal, voire à l’emporter contre un candidat RN.

Au premier tour, le candidat du RN – Marine Le Pen ou Jordan Bardella – dépasse les 30 % d’intentions de vote et compte jusqu’à 17 points d’avance sur le deuxième.

Dans l’hypothèse d’une candidature Laurent Wauquiez, Édouard Philippe et Jordan Bardella (si Marine Le Pen était empêchée par la justice de se présenter), ce dernier réunirait 35 % des suffrages, loin devant l’ancien Premier ministre (24 %) et le prétendant à la présidence LR (3 %).

Dans le scénario où Bruno Retailleau serait candidat à la place de Wauquiez et Gabriel Attal à la place d’Édouard, Jordan Bardella reste largement en tête (33 %), mais ses deux poursuivants sont à égalité à 14 %. Quant à la gauche, son meilleur score serait réalisé par Raphaël Glucksmann (15 %) qui serait plus fort que Jean-Luc Mélenchon (13 %).

Au second tour, en cas de duel Édouard Philippe et Marine Le Pen, c’est le maire du Havre qui l’emporterait (52-48 %). Sa capacité à mobiliser l’électorat macroniste (42 % des voix de Macron 2022) et les retraités explique cette résilience. Mais face à Jordan Bardella, l’ancien Premier ministre obtiendrait le même score que le patron du RN (50-50). Contre Gabriel Attal, le président du RN obtiendrait 52 %. Bruno Retailleau, malgré une avance sur Laurent Wauquiez à droite, serait battu avec 47 %.

Dans l’hypothèse d’un second tour opposant Jordan Bardella à Gabriel Attal, duel des dernières européennes, le candidat du bloc central serait battu, recueillant 48 % des voix contre 52 % pour Jordan Bardella. Idem pour Retailleau (53 % vs 47 %). Enfin, Jean-Luc Mélenchon serait sévèrement battu par l’eurodéputé (67 % vs 33 %).

Dans un scénario fragmenté avec 13 candidats, le RN s’impose avec 32 % des intentions de vote. Jordan Bardella excelle en récupérant 91 % de l’électorat de Marine Le Pen de 2022, 38 % de celui d’Éric Zemmour et 17 % de celui de Valérie Pécresse. Le RN domine chez les actifs (36 %) et les retraités des catégories populaires (39 %), creusant un écart de 17 points sur le second, Édouard Philippe (15 %). Gabriel Attal (8 %) reste distancé. La division de la gauche, avec des candidatures comme François Ruffin (5 %) ou Marine Tondelier (2-4 %), affaiblit encore ses chances.

Au second tour, le RN reste favori dans la plupart des scénarios. Face à Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella l’emporterait avec 67 % des voix.

À gauche, Raphaël Glucksmann concurrence sérieusement Jean-Luc Mélenchon, rassemblant 70 % de l’électorat d’Anne Hidalgo 2022 et 64 % de celui de Yannick Jadot. Toutefois, la fragmentation des candidatures (Roussel, Tondelier, Ruffin) empêche la gauche de peser face au RN. Au centre, Gabriel Attal souffre d’un déficit de soutien parmi les retraités et les électeurs macronistes, rendant Édouard Philippe incontournable.

Côté Républicains, Bruno Retailleau devance Laurent Wauquiez avec 7,5 % à 10 % des intentions de vote, grâce à un meilleur ancrage chez les électeurs de Valérie Pécresse (46 %) et d’Éric Zemmour (12 %). Mais face au RN et à Philippe, la droite centriste reste marginalisée, incapable de rivaliser dans un paysage dominé par la droite de conviction et le centre.

On retiendra que seul Edouard Philippe est en mesure d’arrêter la dynamique du RN pour ces présidentielles 2027. Cela dit, deux ans en politique, c’est long, et le climat économique et/ou sécuritaire pourrait fortement se dégrader en France, faisant aspirer les Français à un changement de cap que les politiciens du système, Philippe en tête, ne sauraient incarner. Une excellente nouvelle : la déroute de Mélenchon, dont la philosophie Terra Nova est un échec. Les candidatures communautaires pourraient transformer en Bérézina l’agit’prop’ de LFI dans les banlieues ethniques.

Henri Dubost

Date de dernière mise à jour : 06/05/2025

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