Une centaine d’agriculteurs de la confédération paysanne se sont rassemblés devant le Grand Palais, où se tient en ce moment la 64e Bourse de commerce européenne des grains
«Traders tremblez, les paysans reprennent leur blé ». Ce jeudi, des agriculteurs de la Confédération paysanne sont venus manifester devant le Grand Palais, à Paris, où se tient une réunion européenne de grands acteurs du commerce des céréales.
« Sauvez les paysan.n.es, mangez un trader », proclamait une grande banderole jaune aux couleurs du syndicat, déployée sur le parvis du monument par les manifestants venus dénoncer la dérégulation des marchés.
Une réponse au sommet du Mercosur en Uruguay
Cette manifestation intervient alors que s’ouvre en Uruguay le sommet du Mercosur, qui pourrait à cette occasion signer avec l’UE un accord de libre-échange dénoncé par toutes les organisations agricoles en France et dans de nombreux pays européens. Une centaine de manifestants a déposé des bottes de foin devant l’entrée, certains sortant du bâtiment après y avoir ravi des pancartes « Syngenta » (fabricant sino-suisse de pesticides et de semences) et « InVivo » (géant français du négoce de grains).
« Traders tremblez, les paysans reprennent leur blé », « des prix rémunérateurs plutôt que des traders », chantaient-ils, photographiés par des participants à la réunion en costume attendant de pouvoir rentrer dans le Palais, aux issues temporairement bloquées par la sécurité.
« Des gars en costard-cravate qui se gavent sur le dos des paysans »
Le monument accueille à partir de jeudi après-midi la 64e Bourse de commerce européenne des grains, qui rassemble depuis les années 1960 les opérateurs de marchés agro-alimentaires.
Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a dénoncé « la spéculation sur les produits agricoles ». « A l’intérieur, il y a des gars en costard-cravate qui se gavent sur le dos des paysans », a-t-elle dit à la presse.
Des forces de l’ordre casquées, arrivées au bout d’une vingtaine de minutes, se sont déployées des deux côtés du parvis. « Laissez tomber, vous n’avez plus de ministre ! » les ont interpellé des manifestants. La police a ensuite bloqué les manifestants pendant plus d’une heure, donnant lieu à des bousculades.
In fine, les forces de l’ordre, soutenues par la brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M), ont procédé à cinq interpellations, selon la Confédération paysanne. Parmi les manifestants présents, Marie Ortegat, maraîchère dans l’Oise, a dénoncé un « deux poids deux mesures » de la part des autorités. Jeudi dernier, des militants du syndicat majoritaire FNSEA avaient élevé un mur de parpaings devant le siège de l’institut de recherche Inrae, sous le regard des policiers.
La Rédaction avecAFP