POLITIQUE - Le débat Zemmour-Glucksmann a tellement viré au clash que David Pujadas a dû se lever

Débat Éric Zemmour-Raphaël Glucksmann sur LCI : et le gagnant est…

Lors d’un débat sur LCI, les deux hommes se sont violemment écharpés au sujet de « l’identité nationale ». À tel point que le journaliste a dû s’interposer physiquement.

Comme un air de précampagne présidentielle. À dix-huit mois d’un scrutin auquel ils se préparent tous les deux, Éric Zemmour et Raphaël Glucksmann ont débattu sur le plateau de LCI mardi 18 novembre. Le polémiste d’extrême droite a pu décider du thème de la discussion, et sans surprise son choix s’est porté sur « l’identité nationale ».

Très vite, le ton est monté entre les deux hommes au positionnement politique diamétralement opposé. « L’histoire de France ne vous concerne pas. Vous êtes affligeant de banalités et de médiocrité », a attaqué le fondateur de Reconquête. « Vous n’aimez pas ce pays, lui a répondu l’eurodéputé Place Publique. S’il y a un patriote à cette table, c’est moi. Je veux défendre la France telle qu’elle est, pas telle que vous la fantasmez ». Avant d’embrayer sur les proximités idéologiques entre son interlocuteur et des chefs d’État comme Viktor Orbán en Hongrie ou Vladimir Poutine en Russie.

Se sachant sur un terrain de jeu qu’il affectionne, Éric Zemmour s’est lancé dans une longue tirade : « En Hongrie, il n’y a pas de petite Lola qui se fait découper par une Algérienne. En Hongrie, il n’y a pas de Thomas qui se fait tuer par un Chaïd. Il n’y a pas une Philippine qui se fait violer et massacrer. Il n’y a pas un petit Elias qui se fait tué par un Africain en rentrant du foot ». La mémoire des quatre enfants cités, tous mineurs au moment de leur mort, est régulièrement instrumentalisée par des figures d’extrême droite, alors même que les familles des victimes (dont celle de Lola) demandent de cesser la récupération politique.

« En Hongrie, vous obéiriez à Xi Jinping, à Vladimir Poutine. En Hongrie, vous supprimeriez les élections. Arrêtez avec votre propagande », a enchaîné Raphaël Glucksmann. « C’est indigne. Vous vous en moquez des gens que je viens de citer. Vous n’en avez rien à faire », lui a rétorqué l’ex-chroniqueur de CNews, condamné pour provocation à la haine raciale et injures racistes. Ce qui a particulièrement agacé le député européen : « Absolument pas, je ne vous autorise pas à dire ça ». « Vous ne m’autorisez rien du tout, je fais ce que je veux », s’est permis Éric Zemmour.

Pujadas s’interpose physiquement

Pour les personnes présentes devant leur télévision à ce moment-là, l’échange est presque inaudible tant les deux hommes se hurlent dessus. Le journaliste David Pujadas, chargé d’animer la soirée et de modérer les débats, se lève alors de sa chaise pour demander à ses invités de se calmer. « Laissez-le terminer. Arrêtez, arrêtez. Laisse-le répondre », peut-on l’entendre dire à plusieurs reprises au milieu du brouhaha. Les deux hommes continuant leur échange comme si de rien n’était, David Pujadas s’interpose physiquement entre eux. « Vous ne donnez pas le bon exemple », leur adresse-t-il.

« Arrêtez », répète-t-il à plusieurs reprises. Puis, profitant d’une demi-seconde de répit : « La diversité est-elle toujours heureuse ? Raphaël Glucksmann, allez-y ». « Éric Zemmour veut un affrontement généralisé. La France est bien plus forte que ça », s’est alors exclamée l’ex-tête de liste aux élections européennes. La discussion à bâtons rompus, ou plutôt le dialogue de sourds, a duré près de 45 minutes.

Marceau Taburet

Date de dernière mise à jour : 19/11/2025

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