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CRISE AGRICOLE - Français, réveillez-vous ! S’ils tuent notre agriculture, c’est la France qui va mourir

Agriculture. Manifestation en tracteurs dans Colmar ce lundi

La situation n’a jamais été aussi dramatique qu’à ce jour. Notre agriculture est tout simplement menacée de disparition. Et nombre de Français ne semblent pas prendre la mesure du naufrage en cours et du désastre qui va en résulter. Alors commençons par donner quelques chiffres pour que chacun (je ne dis pas « chacune et chacun »… il y a des règles de grammaire en français) puisse se rendre compte de l’ampleur et de la gravité du problème.

D’abord, la diminution de la part des actifs agricoles dans la population active française est incroyable lorsqu’on l’observe depuis 1945, où leur nombre était évalué à 10 millions. Ce nombre était tombé à 1,69 million en 1982. En 2019, l’INSEE recensait 400 000 agriculteurs et 250 000 ouvriers agricoles en France, représentant un peu plus de 2 % de la population active. Donc une chute vertigineuse du nombre d’actifs dans ce secteur depuis 1945. Rien qu’en se référant aux chiffres de 1982 jusqu’à nos jours, cela représente une perte de plus de 75 % des agriculteurs de notre pays. Aucun autre secteur économique n’a connu une régression d’emplois aussi massive. Le résultat de cette situation, c’est que le désespoir est partout dans les campagnes et les agriculteurs se suicident au rythme de 1 tous les 2 jours, ce qui est 20 à 30 % supérieur au reste de la population.

En ce qui concerne la taille des exploitations agricoles, elle aussi n’a cessé de baisser depuis le remembrement commencé réellement fin des années 60-début des années 1970. Les haies ont été arrachées, tuant toute la faune qui y vivait. Comme je l’ai expliqué dans un récent article, la disparition des branches et feuilles de ces haies (bois raméal fragmenté) a contribué à un appauvrissement accéléré des sols puisque que cela a contribué a ralentir voire à bloquer le cycle du complexe argilo-humique qui aboutit à la production de l’humus, la couche fertile des sols. Évidemment pour remplacer cette fertilité perdue, le recours massif aux engrais chimiques a contribué à l’aggravation de la situation des sols tout comme à la pollution de certaines nappes phréatiques.

Quant à la superficie moyenne des exploitations agricoles, on constate une claire tendance à une industrialisation de ces exploitations. En 1970, la taille moyenne d’une exploitation était de seulement 19 hectares. Aujourd’hui, seulement 38 % des exploitations ont une Surface Agricole Utile (SAU = surface totale de l’exploitation moins les chemins, les friches, les zones boisées, etc.) de moins de 20 hectares, selon l’Insee, et 26 % dépassent 100 hectares. La tendance est donc claire : de moins en moins d’exploitations et chacune étant de plus en plus grande. En résumé, les petits paysans disparaissent irrémédiablement à grande vitesse et les exploitations ne cessent de grandir et de s’industrialiser. Enfin, en ce qui concerne l’activité agricole proprement dite, l’élevage ne cesse de baisser au détriment des grandes exploitations principalement céréalières de plus en plus nombreuses et de plus en plus grandes. Reste que les zones propices à ces cultures nécessitent des terres assez plates comme la Beauce. Mais ce n’est pas possible dans le Limousin par exemple, c’est pour cela que cette région est principalement une zone d’élevage, célèbre pour sa race de bovins à viande, la Limousine.

Au plan économique global, plusieurs remarques peuvent être faites sur la dégringolade spectaculaire de ce secteur économique en France. Le 1er constat révélateur est qu’en 2025, pour la première fois, le solde commercial agricole de la France va être déficitaire. Incroyable, mais vrai. On va importer plus qu’on ne va produire. Rappelons qu’il y a simplement 30 ans nous avions le 2e excédent commercial mondial pour ce secteur. Mais entre temps, l’Europe est passée par là et des évolutions dramatiques se sont imposées. Résultat : aujourd’hui, plusieurs pays nous sont passés devant, notamment l’Allemagne qui est couverte de gigantesques exploitations, les Pays-Bas qui se sont spécialisés dans les transformations de produits agricoles et l’Espagne qui produit à des prix défiant toute concurrence grâce à une main-d’œuvre saisonnière très bon marché, venue de l’autre côté de la Méditerranée. Au final, notre agriculture est en très grande difficulté alors qu’il y a moins de 20 ans nous étions la 1re puissance agricole d’Europe.

Mais les malheurs de notre agriculture ne s’arrêtent pas là. Il y a aussi toutes ces normes plus stupides les unes que les autres, produites et imposées notamment par les écologistes qui n’en ont que le nom et n’ont jamais mis un pied dans une exploitation agricole. Les Khmers verts. Ainsi en est-il du Green Deal, vaste projet européen qui va totalement détruire notre agriculture. Ajoutons à cela le drame qui se déroule sous nos yeux ébahis : le traitement de la crise de la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). Voilà une maladie, transmise par les mouches principalement, qui n’est pas mortelle (moins de 10 % de décès chez les bovins concernés) et qui ne présente aucun danger pour l’homme. Les scientifiques l’affirment et sont catégoriques : le passage du bovin à l’homme est impossible. Donc la consommation de lait ou de viande même d’une bête infectée ne présente aucun risque. Pourtant, à Bruxelles, des technocrates n’ayant jamais approché de leur vie une ferme ont déclaré qu’il convenait d’abattre systématiquement tout troupeau dont un individu est touché par la maladie. Au lieu d’isoler la bête malade, voire de l’euthanasier ce qui je le rappelle n’est nullement un obligation car une bête malade guérit assez rapidement. Ce sont donc des centaines de milliers de bovins qui sont menacés. Des millions si on prend en compte toute la France. Je rappelle que ces abattages sans véritable raison mettent fin à un travail d’élevage, de sélection et d’amélioration du cheptel conduits par l’éleveur souvent depuis des années. Abattage comme cela, juste parce qu’un bureaucrate décérébré l’a décidé. Déjà 3300 bêtes abattues. Et avec une sauvagerie qui laisse pantois.

Qui n’a pas été choqué et offusqué de voir ces blindés, les centaures, être envoyés contre les agriculteurs ? Qui n’a pas été choqué et offusqué de voir ces hélicoptères noyer sous les lacrymogènes les paysans qui tentaient de s’opposer à ces abattages immondes ? Qui n’a pas été choqué et offusqué de voir ces camions charger inlassablement les cadavres des pauvres bêtes avec leur bras articulés ? C’est Bruxelles qui a décidé cela et c’est l’administration française qui a servilement exécuté l’ordre, ministre de l’Agriculture en tête… une femme qui a le CAPES de lettres classiques mais ne connaît rien à ce qu’est une exploitation agricole, qui n’a certainement jamais conduit un tracteur ni trait une vache. On me permettra aussi de m’indigner face à la servilité des gendarmes et des vétérinaires qui ont accepté sans broncher d’exécuter ces ordres ignobles. Il paraît que 7 gendarmes ont refusé de s’opposer aux éleveurs. Si c’est vrai, on ne peut que les féliciter. Mais comment se fait-il que tous les autres ont accepté sans sourciller ? J’entends déjà l’argument : « On m’a donné l’ordre, je devais obéir ». Mais la clause de conscience, cela ne veut donc rien dire ? Je rappelle que c’est avec le même argument dégueulasse que certains ont justifié d’arrêter des Juifs lors de la rafle du vel’ d’hiv ou de plomber les wagons des trains qui partaient pour Auschwitz. Évidemment il ne s’agit pas du même problème mais dans ce cas aussi la clause de conscience peut être invoquée, d’autant que nombre de vétérinaires s’élèvent contre ce massacre et que sur le plan de la violence même les trafiquants de drogue sont mieux traités par la police que nos agriculteurs. Désolé, mais on ne m’empêchera pas de dire qu’il y a quelque chose de totalement pourri dans les événements qui viennent d’avoir lieu.

Reste une question : pourquoi l’Union européenne impose-t-elle à la France ces abattages massifs et sans raison valable ? La réponse est malheureusement toute simple, et même moi j’ai du mal à l’admettre tellement elle est odieuse et inacceptable. Pourquoi ces abattages ? Pour que les Français n’ayant plus assez de viande bovine française à acheter soient obligés d’acheter cette viande gavée d’antibiotiques et d’hormones, produits interdits en France, en provenance du Brésil et d’Argentine qui arriveront chez nous grâce à la ratification de l’accord sur le Mercosur. Tout cela pour que les Allemands puissent vendre leurs voitures dans ces pays d’Amérique Latine. Ignoble et inacceptable.

C’est pareil pour la viande de poulet. La mode est à l’importation de viande de poulet en provenance d’Ukraine où existe des élevages de plusieurs millions de volatiles, dans des conditions indignes et produits pour un coût dérisoire. Je rappelle qu’en Ukraine, le SMIC est à 200€. Alors le résultat est simple : ce poulet arrive en France à 3€ le kilo, quand chez nous il est vendu à 7€ le kilo de plus en étant obligé de respecter certaines normes. Comment nos éleveurs peuvent-ils résister dans ces conditions ? C’est la faillite assurée très rapidement pour eux. Idem pour les éleveurs bovins.

Certains ne semblent pas comprendre ce qui se joue. Pourtant c’est l’identité de notre pays qui est en jeu. Ne prenons qu’un exemple : la gastronomie et l’alimentation des Français. Qui n’a plus envie de pouvoir commander un bon filet de bœuf Limousin, au restaurant ou à consommer chez lui ? Qui préférera consommer de la viande en provenance d’Argentine ou du Brésil ? Qui a envie de consommer la viande de ces pauvres volatiles ukrainiens élevés sans avoir jamais pu courir dehors ? Vous ne préférez pas un bon poulet fermier bien de chez nous et élevé au grain ? Et les restaurateurs français dont la renommée est mondiale, ont-ils envie qu’on se détourne de leurs établissements à cause de la viande dégueulasse qu’ils seraient obligés de servir à leurs clients ? C’est tout cela qui se joue derrière le combat des éleveurs pour sauver leurs cheptels, derrière le combat de ceux qui veulent refuser ces poulets en provenance d’Ukraine, derrière le combat de ceux qui s’opposent bec et ongles à ce projet scélérat de Mercosur. Pour que les Allemands vendent leurs voitures, ils sont prêts à tuer notre agriculture, notre gastronomie, la qualité de nos produits.

Et vous, Français, comprenez-vous ce qui est en jeu dans le conflit actuel des éleveurs ? Comprenez-vous ce qui se joue derrière le Mercosur ? Êtes-vous prêts à consommer du poulet ukrainien juste parce qu’il est à 3€ le kilo ou de la viande de bœuf aux hormones et antibiotiques variés par la grâce du Mercosur ? Si vous répondez… non, alors réveillez-vous vite. Soutenez le combat de nos éleveurs et agriculteurs. Soutenez le combat contre le Mercosur. Dans très peu de temps, il sera trop tard. Et c’est vous qui en payerez le prix.

Et puis, pour conclure, disons-le franchement, une conclusion s’impose chaque jour un peu plus : il faut mettre un terme à cette Union européenne qui détruit consciencieusement notre continent, ses pays, ses peuples, leur identité et leur culture.

Bernard GERMAIN

Date de dernière mise à jour : 21/12/2025

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