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Après « Bloquons tout», les syndicats promettent un jeudi « noir »

Des manifestants lors de la journée «Bloquons tout», le 13 septembre à Nantes.

Les organisations syndicales espèrent une mobilisation massive jeudi, semblable à certaines de 2023 contre la réforme des retraites.

« Une journée noire »: autorités comme syndicats, qui appellent à faire grève et manifester contre les mesures budgétaires « brutales » annoncées cet été, prévoient une mobilisation massive jeudi, semblable à certaines de 2023 contre la réforme des retraites.

« Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n’est enterrée !», s’est indignée lundi la leader de la CGT, Sophie Binet, après avoir rencontré le nouveau Premier ministre.

Sébastien Lecornu, après avoir promis des « ruptures sur le fond », a reçu à tour de rôle les syndicats représentatifs – à l’exception de Frédéric Souillot (FO) dont l’entretien est prévu le 22 septembre – mais les leaders syndicaux maintiennent leur appel à la grève et à la manifestation jeudi. Leur ambition: peser sur les futures orientations budgétaires.

CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront ainsi unis jeudi dans la rue, une première depuis le 6 juin 2023 – date de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites.

« Coupes dans le service public, énième réforme de l’assurance chômage, gel des prestations sociales, désindexation des pensions de retraites »... Pour les organisations syndicales, les mesures avancées cet été sont d’une « brutalité sans précédent ».

L’abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés voulue par François Bayrou est « une première victoire », qui « confirme que nous sommes en position de force », a estimé Sophie Binet.

« Démonstration de force »

Même la CFDT est « plus que jamais motivée pour aller dans la rue », a fait savoir sa responsable Marylise Léon.

« Le budget, tel qu’il a commencé à être construit, n’est pas compatible avec la justice sociale, fiscale et environnementale donc il y a vraiment besoin de le revoir de fond en comble », a-t-elle estimé lundi sur France Inter.

Sur la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat, Mme Léon a pourtant apprécié que le nouveau Premier ministre dise être conscient de la nécessité de « faire quelque chose ».

Mais « le budget, il va se décider dans la rue », affirme Mme Binet. Ainsi, « il faut faire une démonstration de force jeudi et après », insiste-t-elle, laissant entrevoir une mobilisation inscrite dans la durée.

Après une première journée de mobilisation le 10 septembre, née sur les réseaux sociaux avec le mot d’ordre « Bloquons tout », qui a rassemblé près de 200'000 personnes dans toute la France selon les autorités, les centrales syndicales pensent dépasser ce chiffre.

« Nous avons déjà d’excellents retours sur la mobilisation de jeudi », assure Frédéric Souillot, tandis que son homologue de la CFTC, Cyril Chabanier, indique que l’objectif est « d'avoir un million de personnes avec nous ».

Transports perturbés

Mardi, une source sécuritaire a dit à l’AFP tabler sur une mobilisation très importante avec plus de 250 cortèges déclarés pour l’heure, soit environ autant que lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2023 qui avaient rassemblé entre 280'000 et plus d’un million de personnes.

Plus tôt, les autorités avaient estimé que la participation pourrait atteindre plus de 400'000 personnes, soit le double du 10 septembre, et dit craindre la présence de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans des cortèges.

Dans une note adressée mardi aux préfets, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau leur demande de « garantir la liberté fondamentale de manifester tout en assurant l’ordre et la tranquillité publics ».

À Paris, le cortège syndical s’élancera à 14 heures de Bastille pour rallier Nation, en passant par l’emblématique place de la République.

Côté transports, le trafic sera « perturbé » voire « très perturbé » dans la capitale – FO promettant une « journée noire » sur les lignes parisiennes – et les trains d’Ile-de-France, un peu moins en régions avec 3 TER sur 5 et 9 TGV sur 10, selon le ministre des Transports démissionnaire Philippe Tabarot.

À l’école, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes, selon les prévisions de la FSU- Snuipp, premier syndicat du primaire.

La Rédaction

Date de dernière mise à jour : 16/09/2025

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