SOCIÉTÉ - "Rentrez dans votre pays !" : quand les chauffeurs de bus auxerrois sont victimes de racisme

Le réseau de transport urbain AuxR_M le bus prend "très au sérieux" le sujet des incivilités envers leurs agents. Selon le gestionnaire du réseau, chauffeurs ou contrôleurs seraient "régulièrement" victimes d'insultes ou de propos racistes tenus par "des passagers mécontents d'un retard ou tout simplement de mauvaise foi".

"Rentrez dans votre pays, je ne comprends pas que des gens de votre couleur de peau travaillent dans les bus."Oui, le racisme ordinaire existe au sein du réseau de transport urbain AuxR_M le bus, au même titre que toute sorte d'incivilités dont les personnels des transports publics (conducteurs, contrôleurs) sont directement victimes.

"On a un ou deux actes d'incivilité par mois en moyenne. Comparé à une ville comme Lyon, c'est sans commune mesure évidemment, mais c'est suffisamment important pour qu'on y prête attention", analyse Serge Girard, directeur de Kéolis Communauté de l'Auxerrois. 

Campagne d'affichage

Dans le cadre d'une campagne nationale portée par l'Union des transports publics et ferroviaires (FTPF), le gestionnaire du réseau AuxR_M le bus, a rejoint le mouvement. Une campagne d'affichage va être déployée à l'intérieur de l'ensemble des véhicules de la flotte, ainsi que sur les réseaux sociaux. 

Qu'il s'agisse d'une insulte gratuite, liée à un retard de bus ou au refus de paiement du client, "une seule incivilité, c'est déjà trop sur un réseau de transport", déplore Serge Girard. Avec le risque que la situation dépasse la simple altercation verbale. "On a eu le cas où un client a posé la main sur une salariée, au moment où il l'invectivait. La conductrice l'a pris comme une agression."

"Rester courtois et bienveillant"

Lorsque ce type de situation survient, le personnel victime est invité à immédiatement prévenir sa hiérarchie et la police. Les contrôleurs peuvent verbaliser le client et si les éléments sont suffisants et qu'elle l'estime nécessaire, la société peut déposer plainte. Pour rappel, toute agression est passible de 45.000 € d'amende et de trois ans d'emprisonnement. 

"On appelle les clients à rester courtois et bienveillants avec les conducteurs, d'autant qu'ils sont rarement responsables de la situation, qu'il s'agisse de retards ou de difficultés de paiement", conclut Serge Girard.   

Thomas Ribierre