POLITIQUE - « Écœurée », la députée LR Christelle Petex-Levet démissionne de tous ses mandats

L’élue de Haute-Savoie révèle avoir reçu des « critiques » et des « menaces », et dénonce « la politique politicienne » qui anime selon elle les débats à l’Assemblée.

En plein débat budgétaire, la députée LR Christelle Petex-Levet jette l’éponge. Écœurée par ce qu’elle appelle « la politique politicienne », l’élue de Haute-Savoie quitte son poste avec fracas. Elle a prévenu le président de son groupe Laurent Wauquiez ce jeudi 6 novembre, puis a envoyé une lettre à la presse.

Éloignée de l’Assemblée nationale depuis plusieurs mois pour des raisons médicales, elle révèle avoir reçu « trop de critiques, d’attaques, de tentatives de dissuasion, de menaces ». Sans en dire davantage. « Cela fait quelques mois que je suis en arrêt suite à un trop, un trop de tout », poursuit l’élue de 45 ans, entrée en politique il y a une dizaine d’années. Tout cela « l’écœure, l’épuise ». « Où est l’humain dans tout cela ? », interroge-t-elle.

Christelle Petex-Levet était conseillère départementale depuis 2015 et députée depuis 2021. De ces années passées à défendre ses idées, elle ne regrette rien. « J’ai été élue avec mes valeurs, mes convictions et cette d’envie d’écouter, d’entendre et de défendre les citoyens », explique-t-elle, « convaincue que la politique pouvait être juste et efficace ». « Force est de constater que non », tranche-t-elle.

À l’Assemblée nationale, Christelle Petex-Levet avait notamment déposé une proposition de loi sur la santé mentale, dans laquelle elle proposait la création d’équipes mobiles dans chaque secteur de psychiatrie. L’élue est qualifiée par la presse régionale « d’électron libre » ; elle avait par exemple choisi de voter contre la réforme des retraites portée par Élisabeth Borne en 2023. Fin 2024, elle avait soutenu Bruno Retailleau, critiqué pour avoir déclaré que « l’État de droit n’est pas sacré ».

En juin 2024, Christelle Petex-Levet avait été réélue avec 56 % des suffrages, sous l’étiquette divers droite, plus de dix points devant Antoine Valentin, soutenu par le RN et Reconquête. Le groupe LR perd donc un siège, dans l’attente de l’organisation d’une élection législative partielle dans les prochaines semaines.

Marceau Taburet