♦ L’extravagante Madame Thevenot
La porte-parole du gouvernement a très tranquillement déclaré que le plan Écophyto était « mis en pause », pour « sortir de l’écologie punitive ». Il est rare qu’une éminence gouvernementale exprime aussi nettement ce pour quoi elle nous prend : des imbéciles.
L’autre jour – c’était le 2 février –, Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement Attal dont chaque prise de parole ouvre une nouvelle perspective sur le néant – et qui est par conséquent parfaite pour ce poste –, a très tranquillement déclaré que, si ce gouvernement avait décidé de mettre « en pause » le plan Écophyto, c’était pour « sortir de l’écologie punitive », à la fin d’entrer plutôt « dans une écologie des solutions », pleinement inscrite dans « le concret des réalités ».
(L’avantage, constant, des proférations de Prisca Thevenot est qu’on peut toujours y changer l’ordre des mots, sans que jamais le vide sidéral des messages qu’elle délivre au monde – et au Monde, qui répercute fidèlement ses divagations – en soit véritablement affecté : ici, par exemple, on remarquera qu’elle aurait tout aussi bien pu invoquer, pour le même résultat, une écologie des réalités concrètes, soucieuse de proposer des solutions.)
Pour bien mesurer l’inanité du propos, il faut, évidemment, rappeler d’abord que ledit plan Écophyto avait pour objectif de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici à l’an 2030 – chi va piano va sano –, car ces produits sont, pour beaucoup, cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (1), de sorte que leur ingestion peut exposer à quelques désagréments. Pour le dire autrement, ce plan visait ... Lire l'article complet