Comment décrivait-on le temps au Moyen Âge ? ÉCOUTEZ (3 MIN)

Pour se représenter le temps, en France, le calendrier grégorien, conçu en 1582 à la demande du pape Grégoire XIII est utilisé.

Auparavant était utilisé le calendrier Julien, introduit par Jules César. Au Moyen Âge, ils existaient de multiples façons d'indiquer le temps, comment l'expliquer ?

Écrire le temps au Moyen Âge

Grâce à l'exploitation des sources épigraphiques rassemblées dans les volumes publiés par le "Corpus des inscriptions de la France médiévale" (CIFM), on dispose aujourd'hui d'un matériau considérable pour mieux comprendre les systèmes médiévaux de représentations du temps. Les sources épigraphiques regroupent toutes les inscriptions réalisées par la main de l'homme sur des matières dures telles que la pierre, l'argile, le métal, le verre, le bois, etc. Ces sources ont permis de mettre en évidence le large spectre d'expressions, des plus savantes aux plus communes, qui étaient utilisées pour qualifier une année.

L’Anno Domini ou en latin "en l'année du Seigneur" : un mode de calcul pour dater les années, mis au point par Denys le Petit

Jusqu'au VIIe siècle de notre ère, les inscriptions chrétiennes de la Gaule restèrent fidèles aux procédés de datation datant des consuls romains. Néanmoins, dès le début du siècle précédent, un nouveau mode de calcul, appelé l’Anno Domini, fut mis au point, grâce à Denys le Petit, un religieux chrétien érudit installé à Rome. À partir de ce moment-là, le système visant à dater les années depuis la naissance conventionnelle de Jésus-Christ a commencé à se diffuser. Dans une chrétienté qui s'affirmait, ce calcul avait l'intérêt de donner, comme point de départ de l'année, la référence à l'événement qui fondait une ère nouvelle, l'Incarnation du fils de Dieu, c'est-à-dire le moment où Jésus avait revêtu volontairement un corps humain. En Gaule, cette nouvelle forme de datation fut utilisée pour la première fois dans des capitulaires de 742 et de 744. Mais il faut toujours se souvenir que le royaume de France n'était pas, à cette époque, un territoire unifié soumis aux mêmes lois. C'est pourquoi l'événement marquant le début d'une nouvelle année pouvait être différent, selon les régions.

L'usage du chronogramme, une source épigraphique originale pour noter, en prose ou en vers, le temps au Moyen Âge

Cette diversité se retrouve quand on examine les multiples façons de noter le temps au Moyen Âge. Parmi toutes les inscriptions qui figurent dans nos sources épigraphiques, l'une des plus originales concerne l'usage du chronogramme. En utilisant les lettres d'une phrase, ou d'un vers, qui correspondent à des chiffres romains, les auteurs fabriquaient de véritables rébus. L'un des meilleurs exemples fut découvert sur la façade de l'hôtel de ville de Saint-Quentin. Pour dater son œuvre, l'artiste écrivit ceci : " D'UN MOUTON ET DE CINQ CHEVAUX TOUTES LES TESTES PRENDREZ ET A ICELLES SANS NULS TRAVAUX LA QUEUE D'UN VEAU IOINDREZ ET AU BOUT AJOUTEREZ TOUS LES QUATRE PIEDS D'UNE CHATTE. RASSEMBLEZ-VOUS APPRENDREZ L'AN DE MA FAÇON ET SA DATE". En suivant scrupuleusement ces indications, on apprend que l'édifice fut achevé en 1509.

1582, le calendrier grégorien s'impose pour homogénéiser les manières d'enregistrer le temps

À partir du 16e siècle, les progrès dans le domaine de l'horlogerie, la diffusion de la culture écrite et surtout le renforcement des pouvoirs, royal et religieux, ont progressivement homogénéisé les manières d'enregistrer le temps. En France, c'est le calendrier Julien - un calendrier solaire introduit par Jules César - que les autorités ont d'abord imposé. Mais en 1582, sous le règne de Henri III, il fut remplacé par le calendrier grégorien, conçu à la demande du pape Grégoire XIII par des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra. C'est ce calendrier que nous utilisons toujours aujourd'hui.

La Rédaction

LE TEMPS AU MOYEN-ÂGE - ÉCOUTEZ (3 MIN)

 

Date de dernière mise à jour : 21/12/2023

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