L’anti-France veut effacer la France

Spectacle Murmures de la Cité à Moulins - OT Moulins tourisme et sa région

Samedi 31 mai 2025, après la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions, des débordements, des émeutes ont été constatés dans les rues de plusieurs villes françaises : tirs de mortier d’artifice, vitrines fracassées, abribus détruits, groupes armés de barres de fer, vandalisation des rames de métro, agression des passants, magasins pillés, feux de poubelles, bus saccagés. La barbarie s’est invitée dans les rues.

Samedi 7, dimanche 8, lundi 9 juin 2025, des jeunes catholiques ont cheminé de l’église Saint-Sulpice de Paris à la cathédrale de Chartres. Ce pèlerinage annuel à l’occasion des fêtes de la Pentecôte se déroule toujours dans le calme, la sérénité, et ne connaît aucun heurt.

Ces deux événements, à quelques jours d’intervalle, symbolisent une fraction irréversible. Deux jeunesses, d’une part la jeunesse issue de l’immigration, supportée par la caste politique et intellectuelle gauchiste et centriste, d’autre part, la jeunesse française, ici catholique, soutenue par le peuple. Deux France, d’une part la France dite moderne, progressiste, cosmopolite, immigrationniste, déracinée, d’autre part, la France attachée aux valeurs traditionnelles et aux identités, favorable au progrès véritable, enracinée.

La France gauchiste veut effacer l’ancien monde et l’ancienne France dont elle a honte, refaire le monde humain détesté et honni, et reconstruire du nouveau. Cette volonté exprime la pensée des Lumières : les Lumières voulaient remplacer la culture par une sorte d’anti-culture. La Révolution voulait régénérer le genre humain.

Les gauchistes sont les réalisateurs des Lumières françaises, les successeurs de la Révolution, et les héritiers des utopistes du XXe siècle. Dans ce contexte, l’homme crée tout ce qui le touche. La décision humaine fait loi. Les limites deviennent arbitraires et dangereuses. D’où le vertige de l’illimité : liberté sans fin, égalité sans fin, pouvoir et surveillance sans fin, bonheur parfait…
Les gauchistes récusent la limite parce qu’ils la confondent avec le mal. D’où l’exigence du « total », le vertige de la totalité, une volonté de profonde rupture. Le monde ancien est miasme, infection. L’émancipation post-moderne brûle ces relents pour conquérir la totalité.
La post-modernité ne veut plus de la révolution qui terrorise. Elle instaure la rupture par d’autres moyens, par des pressions, par des chantages. L’idéologie émancipatrice contraint et soumet autrement que par la terreur et la violence. Jacques Attali la décrit ainsi :
« L’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse afin de faire de nos sociétés des tribus de nomades sans cesse adaptables ». Autrement dit, la suppression de toute racine.

Pour le gauchisme post-moderne, le critère du bien, c’est l’émancipation, une émancipation totale et radicale. Cette idéologie émancipatrice se manifeste par une égalité forcenée, débauchée et hypocrite, par un déni de réalité, le mensonge tenu comme vérité, par une re-naturation de l’homme, grâce au Tout est possible, par une récusation des questions existentielles, la régression dans la quiétude, l’amoralisme le plus profond. Chacun est démiurge de soi. Chacun est une divinité interne au Cosmos.
La démiurgie se définit comme une sortie des limites et une abolition des limites. Ce qui inclut la présomption de toute-puissance. La toute-puissance s’insinue partout, dans les courants de pensée, ainsi le courant écologique. Vouloir « sauver la planète » sonne comme un accent de la démiurgie. Sommes-nous vraiment de taille à « sauver la Terre » ?

L’abolition des limites entraîne la barbarie, le non-respect des lois morales traditionnelles, la démesure morale, l’incapacité à distinguer le Bien et le Mal.
Les gauchistes post-modernes, parangons de la « morale », visent partout l’indétermination, l’indéterminisme. Il faut abolir les frontières, abolir les limites, abolir les sexes.
Le chaos voulu du monde suppose aussi le chaos des références morales. C’est une volonté de tout casser par haine du monde devant soi. Les médias nous transmettent ce message : débarrasse-toi de tous les tabous.
La démiurgie politico-sociale commence en France en 1793, avec la Terreur et les dizaines de milliers de morts. Dans les années 1920, les surréalistes écrivaient : « Nous ruinerons cette civilisation qui vous est chère… Monde occidental, tu es condamné à mort ». Ils faisaient l’éloge du meurtre et de la cruauté.

Le nazisme fut une immense colère pour abolir un monde insupportable. Le communisme a tué plus de millions d’humains qu’aucune autre idéologie, par volonté de briser ce monde imparfait.
De façon analogue, il y a une colère dans la démiurgie gauchiste post-moderne. Une colère qui dit : on nous a tellement trompés avec les limites anthropologiques, finalement dépassées pour le bien de tous, que cette fois, c’est fini, nous irons jusqu’au bout, nous ne nous laisserons pas intimider.

Cette volonté de l’illimité, déjà dans la barbarie, amplifie la barbarie. Dans tous les domaines : le genre, l’homosexualité, l’avortement, l’eugénisme, l’euthanasie, la médecine, l’enseignement, le climat… L’art contemporain clame que rien ne le retient. Bientôt, il s’extasiera devant des bébés éventrés, il produira des installations où l’on torturera des enfants. Une barbarie suave et fine glorifie Sade, l’apôtre des assassins, ou l’enfant parfait, en arguant de liberté personnelle.
Mais ma liberté s’arrête où commence celle de l’autre. Plus encore, ma liberté s’arrête selon l’ordre du monde et selon la morale. Une morale qui nous précède. Une morale qui nous fait.

L’humain fait partie intégrante de la nature. Il est à sauvegarder autant que la nature, et en tant qu’être naturel. Protéger les lois intrinsèques de la nature fait partie intégrante de la sauvegarde de la nature.
Or, des courants de pensée gauchistes prétendent d’une part, protéger et préserver la nature, et d’autre part, s’établissent démiurges pour l’humain, travaillent à la destruction de l’humain. La contradiction flagrante ne les touche pas.
Pour le post-humanisme gauchiste, les humains normaux d’aujourd’hui sont « toujours déjà handicapés ». Autrement dit, nous sommes des primitifs, des demi-hommes en comparaison de l’humanité parfaite qui va advenir. Le manichéisme gauchiste suppose notre passé tout entier mauvais. L’homme futur est hors l’histoire, d’où la fin de l’histoire, c’est pourquoi le passé est haï.

Mais pour le Français opposé à la démiurgie, l’humain n’est pas une partie de la nature. Au contraire, la tradition considère l’humain comme un être de la nature autant que de l’histoire. Cette vision permet de regarder le passé comme un moment du processus vital, et le futur comme un autre moment, imparfait, même si l’amélioration existe bien. Cette vision permet d’insérer l’humain dans l’histoire longue de sa fécondité.
Nous avons besoin de temps pour les émancipations. Les principes et les lois sont à l’œuvre en profondeur. Les phénomènes humains doivent s’intégrer dans le temps long de leur fertilité, de leur créativité, comme tous les phénomènes de la nature.
Les démiurges gauchistes se conduisent comme des romanciers, recherchent l’efficacité dans la destruction. Ce sont des usurpateurs, des imposteurs.
Le Français opposé à la démiurgie désire la richesse intellectuelle. Il ne crée pas de monde, il parfait le monde qu’il a trouvé en arrivant. Il est responsable de ce qu’il a fait, de ce qu’il aura détruit. Il fait la part entre son respect des lois du monde et sa capacité de peaufiner, d’améliorer. Il trace des frontières entre sa puissance et son impuissance. Il fignole et polit indéfiniment son œuvre, devant un horizon qui s’enfuit. La perfection est toujours en attente, toujours à accomplir. Pour le bien de l’humanité. Pour le bien de l’homme.

La perfection gauchiste est un vulgaire mensonge, profitable exclusivement à une caste qui hait le monde, qui hait l’humanité, qui hait l’homme.
L’avenir radieux pour tous est réservé à l’oligarchie hyper-privilégiée. La vie de château dans des résidences luxueuses. Des voyages aux quatre coins du monde. Des esclaves pour assouvir toutes leurs envies, exaucer tous leurs caprices, toutes leurs fantaisies, étancher toutes les soifs et autres chaleurs.
Des mères porteuses, des esclaves sexuels ou sexuelles de tout âge, des travailleurs sous-payés, assurent leur confort et satisfont tous leurs désirs.
La société gauchiste post-moderne voit le retour de l’esclavage, non pas l’esclavage antique, mais un esclavage moderne, déguisé et habillé en vie libérée et émancipée.
Tous les artifices sont utiles pour affirmer la Démocratie, la Liberté, l’Égalité, la Justice, la Laïcité. Et le bonheur en sus. Et le bon peuple suit.

La France gauchiste adopte l’idéologie dominante post-moderniste. Selon un pôle métaphysique, le post-modernisme professe une doctrine du réel, de l’humain et de l’existence individuelle.
Il soumet la « réalité » à une révision dramatique : la déconstruction du réel. La déconstruction ramène les « choses » aux seuls mots. Le réel évanescent n’est plus qu’un texte.
De cette conception du réel découle un ensemble d’effets de grande portée. Il n’y a plus de fondement au discours ni à la réalité. La Nation est déconstruite. L’Homme, l’Humain est déconstruit. L’humanité est déconstruite. L’identité du sujet est déconstruite.
L’aboutissement de la déconstruction est la destruction de tout récit cohérent, de toute pensée conséquente, de toute existence réelle, en métaphysique, en politique, en histoire.
À « la mort de l’Homme », correspond « la naissance du post-humain ». Le post-humain désigne une condition humaine investie par la technique, notamment la cybernétique, à travers l’articulation de prothèses artificielles et de fonctions corporelles. Une version biogénétique du post-humain assure le passage des organismes génétiquement modifiés, OGM, aux humains génétiquement modifiés, HGM. Le transhumanisme est la forme idéologique et politique du slogan du post-humain.

Ainsi une mutation se produit à travers le concept de post-humain, avec l’extension de l’humain. L’Homme est mort alors que les hommes continuent à exister. L’extension de l’Humain se produit dans trois domaines, le genre animal, le genre végétal, et la planète Terre. Concernant les animaux, une nouvelle idéologie apparaît, l’antispécisme. Concernent le végétal, les plantes sont considérées comme des personnes, des personnes autres qu’humaines. La Terre se voit reconnaître des droits constitutionnels.
L’idéologie du genre est la doctrine de l’Homme nouveau du post-modernisme : une critique de l’ordre social et la promotion d’une société sortie d’une nouvelle métaphysique de l’être. Dans ce contexte, le Sujet n’est rien, mais il est omnipotent.

Selon un pôle physique, le post-modernisme définit le cadre de l’existence humaine à l’échelle planétaire, le cadre de la nature du pouvoir et le cadre de l’identité collective.
Le territoire est le propre de l’État-nation, superposition d’un État, d’un territoire et d’une Nation. Des conditions nouvelles font que les territoires ne sont plus le cadre de la vie économique : l’évolution technologique, l’économie financiarisée, les délocalisations. Les théoriciens de la « fin des territoires » et de la mondialisation économique reconnaissent la caducité, la décrépitude de la nation. La nation constitue la cible la plus importante du post-modernisme. La haine de la nation s’appuie sur l’invention d’un contre-sujet au nom duquel on voue la nation aux gémonies. La nation est couramment dépeinte sous le jour du « fascisme », du « nazisme », de l’oppression et de la violence.

Selon un pôle théologique, le post-modernisme désigne une morale et une nouvelle transcendance. Le post-modernisme élargit les limites de l’État-nation à l’univers et pense désormais en termes d’espèce. La masse humaine devient son horizon.
Dans cette nouvelle société fragmentée, le métissage, l’hybridité, sont présentées comme des valeurs. Des valeurs qui justifient l’être ensemble et le vivre-ensemble. L’espérance d’une libération totale de l’humain, à titre d’espèce, est source d’une nouvelle morale : une morale victimaire manichéenne.
L’exaltation d’une victime absolue trouve son retentissement dans la naissance d’un nouveau « Grand Récit » : le post-colonialisme, le multiculturalisme, l’idéologie du genre, l’apologie de l’Autre, l’écologie, la vaccination…

La pensée post-moderniste manichéenne engendre une eschatologie athée. Le post-modernisme rêve d’une humanité unie, être partout « chez soi », une humanité sans loi, c’est-à-dire avec une loi pour chaque peuple.
L’ascétisme post-moderniste se recommande d’une transcendance par le bas. Il s’agit d’une transcendance immanente. On n’est plus appelé à se dépasser en référence au Ciel, mais en référence à la Terre, élevée au rang d’un absolu personnifié.
La souffrance infinie et éternelle de la victime, la masse de la multitude, l’immensité du domaine sans frontières de la politique englobant la Terre, la planète, le sexe, le genre, l’animal, le végétal, constituent un au-delà de l’ici et maintenant, tout en étant inscrites dans l’immanence.

Selon un pôle épistémologique, le post-modernisme fonde un projet de savoir académique. Le post-modernisme se développe au départ dans un milieu universitaire, et s’inspire du réajustement de la théorie marxiste, le marxisme culturel. Le modèle cognitif qui gouverne cette opération intellectuelle se définit sous une double entrée : constructivisme et déconstruction.
Mais les marges du monde contemporain échappent à la déconstruction : les cultures extra-occidentales, l’histoire post-coloniale, les populations déplacées, les nouvelles diasporas, la condition féminine, l’Orient, le statut des homosexuels…
La déconstruction n’est réservée qu’à l’Occident. L’économie politique et l’histoire ont totalement disparu du marxisme culturel. Toutes les études aboutissent à la célébration du sujet non occidental. Un nationalisme ethnocentrique à l’envers. Une tendance à privilégier les normes sociales des marges en les considérant comme supérieures.

À Moulins, les milices de gauche, la CGT, appellent à manifester contre un spectacle célébrant l’histoire de France, jugé trop enraciné, Les Murmures de la Cité, prévu les 11, 12, 13 juillet 2025.
Spectacle qui fait revivre 2 000 ans d’Histoire de France, accusé de véhiculer des idées « radicales et identitaires ».
Il y a bien deux France, une France gauchiste centriste, démiurgiste, progressiste, post-moderniste, dont se réclament Macron et Mélenchon, France qui interdit toutes les manifestations identitaires, au nom du slogan soixante-huitard, « Il est interdit d’interdire », et une France ancrée à des traditions, à des valeurs immémoriales, à un ordre naturel, et au progrès véritable. Les élites, les intellectuels, contre le peuple. Mais un peuple singulièrement absent.

Jean Saunier

Date de dernière mise à jour : 13/06/2025

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