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JUSTICE - Pourquoi pas un bagne en Polynésie française ?

POLYNÉSIE FRANÇAISE - My Luxury Travel

La plupart des gens associent le bagne à l’enfer vert de Cayenne, aux îles du Salut, ou à l’île prison d’Alcatraz. Mais il y a d’autres solutions. D’aucuns envisagent un centre pénitentiaire aux Kerguelen. Difficile car, outre les difficultés d’intendance que ça impliquerait, il faudrait batailler contre la bien pensance qui a pour les criminels les yeux de Chimène.

Proposer d’expédier en Polynésie les djihadistes, les braqueurs, les pédophiles et les voyous multirécidivistes passerait mieux dans une opinion formatée à la culture de l’excuse par les médias glaireux. À condition d’agir vite. Pour ne pas laisser aux acolytes des racailles le temps de s’organiser. Sinon pour les joindre au premier convoi s’ils se montrent trop remuants.

Les 118 îles de la Polynésie française ne sont pas toutes des copier-coller des cartes postales et des affiches des agences de voyage avec vahinés, tamouré et youkoulélé.

Il y a des îles hautes comme Eiao, un caillou pelé qui manque d’eau, où pas grand-chose ne pousse, infesté de « nonos » (mouches de feu) et quasiment dépourvu des massifs coralliens qu’affectionnent les poissons. Mais entourée de requins. Georges de Caunes, reporter-aventurier, père d’Antoine le bouffon de Canal, avait tenté en 1962 d’y vivre comme Robinson avec son chien. Il n’avait tenu que quatre mois.

La vocation de l’île est d’être un bagne. À la fin du XIXe siècle, on y déplaça de Nuku Hiva quelques réfractaires à la colonisation française. Après avoir mangé tous les cochons sauvages, ils se dévorèrent entre eux.

En 1897, après dix ans d’escarmouches, la guerre des Raromataï (îles sous le vent) s’achève. Le grand roi rebelle Teraupoo capitule. Il avait fédéré les insulaires qui refusaient d’être vaccinés contre la variole après voir constaté l’hécatombe dans les villages où le « progrès » était passé. Avec de bonnes intentions. On n’avait alors aucune idée de la façon dont l’épigénétique pouvait altérer les réponses immunitaires.

Teraupoo sera déporté à l’île des pins, avec ses raatira (nobles guerriers) et leurs familles dans une semi-liberté. Les manahuné (gueux) iront à Eiao sur ordre du gouverneur « de les laisser crever ». Heureusement, le gendarme Guillot refuse d’obéir. En ce temps là, les pandores avaient une conscience. Les exilés seront répartis à Hua Huka où les conditions de vie sont meilleures pour peu qu’on travaille la terre.

Je connais aussi des motus isolés qui conviendraient. Déserts, secs, abandonnés, rien n’y pousse à part quelques cocotiers souffreteux. La principale source de protéines est apportée par les kavéous (gros crabes de terre) et les oiseaux. Éventuellement un mammifère marin qui s’échoue.

La plupart des poissons sont contaminés par la ciguatera. Une algue productrice de toxines qui se fixent dans le corps humain. Plus elles s’accumulent, plus leurs effets sont nocifs. Cela va de la grattouille au coma, en passant par les troubles gastriques, les désordres mentaux et les chocs anaphylactiques. Le seul moyen d’éviter ce poison est de supprimer de son alimentation tous les poissons pouvant être atteints. Les Ma’ohis et les Paumotus connaissent les espèces et les haos (chenaux) à éviter. Les Popaa de la faune carcérale seraient condamnés.

Les crétins écolos attribuent cette calamité naturelle au prétendu réchauffement climatique. Ils nous ont bien gavés avec ça, jusqu’à ce qu’on leur rappelle que cette pathologie a été décrite vers l’an 650 par Chen Tsang Chi un médecin chinois de la dynastie des T’ang… Pour avoir le dernier mot, les agités qui avaient annoncé que tous nos atolls seraient engloutis au plus tard en 2020, n’ont pas voulu en démordre. « Vos poissons empoisonnés, le CO2 doit sûrement y être pour quelque chose ! »

Dans ces bagnes pas besoin de miradors, de cellules ni de matons. Pas de frais de bouffe non plus puisqu’on laisse la cour des miracles s’autogérer. Un satellite géostationnaire veille à ce qu’aucune embarcation, hélico ou hydravion ne s’approche. Une force aérienne d’intervention rapide à proximité devrait suffire à dissuader les tentatives d’évasion. Tir de semonce. Et destruction de l’intrus s’il ne rebrousse pas chemin.

En ces lieux inhospitaliers, des braves types naufragés ont fini par s’entre-tuer pour la nourriture. Pour les femmes s’il y en avait. Ou pour les gitons à défaut d’autre passe-temps. Rendus fous et fiévreux par les piqûres des moustiques et des simulies… On peut imaginer le climat de violence des voyous qui ne manqueraient pas de reconstituer leurs clans pour accaparer les maigres ressources et suriner leurs adversaires.

Dans les temps anciens, il arrivait que les Marquisiens épargnent les vaincus de leurs guerres tribales en raison de superstitions, et les expédient vers les îlots des Tuamotu. Les vents et les courants dominants y portent. Mais les atolls habités et relativement prospères n’avaient pas envie de partager leurs ressources limitées avec ces nouveaux venus. Bien peu ont réussi à survivre et reconstituer une petite communauté. L’exception est Puka-Puka où l’on parle un dialecte marquisien et non le paumotou.

Gestion autonome et autorégulation du bagne par le vide

À Cayenne, comme chez les Angliches en Australie, on se débrouillait pour que la population carcérale reste stable. Les convois de remplacement n’étaient formés que pour compenser les vides creusés par les maladies, les morts violentes, les exécutions et les suicides.

Au Fenua où le chikungunya est rare, il y a la dengue qui passe toute seule comme le covid si on n’en meurt pas, décrite depuis les années 1600 mais attribuée au réchauffement, le Zika maladie émergente connue depuis 1947, et la filariose également appelée éléphantiasis. Le coupable est un arthropode qui pond ses larves dans ton sang où elles se développent et prospèrent. Comme le xénomorphe de la saga Alien. L’horreur absolue.

L’effet le plus spectaculaire est une jambe ou un bras gonflé, hypertrophié comme une patte d’éléphant. Sur l’île de Huahiné où je résidais naguère, il y avait un malheureux qui ne pouvait sortir de chez lui qu’en poussant une brouette dans laquelle il devait déposer d’abord ses énormes couilles. Grosses comme des citrouilles. C’était assez impressionnant. Et je dois avouer que, malgré ma réticence aux vaccins, je me fais régulièrement traiter contre la filariose.

Si on laisse les forçats se débrouiller, en leur parachutant un peu d’aide sanitaire, ils vont s’entre-tuer pour en disposer au détriment de leurs petits camarades. On obtient ainsi une régulation démographique en douceur sans se salir les mains ni donner du grain à moudre aux humanistes à sens unique à la Badinter.

Envoyer sur des îles tropicales des terroristes et des criminels ordinaires fut une pratique courante qu’on pourrait restaurer.

En Indochine, il y eut le bagne de Poulo Condore établi sur un chapelet d’îlots. Créé par les Annamites, utilisé par les Français et réactivé après l’indépendance. Quel que soit l’exploitant, le régime était très dur. Donc dissuasif.

Les Seychelles sont un autre petit paradis sur terre. Cet archipel anglophone où l’on parle français, situé dans l’Océan Indien, a eu deux îles prison. La plus récente Marie-Louise hébergeait des trafiquants de drogue dans des conditions assez strictes, mais elle a fermé fin 2017, par manque de pensionnaires. Il n’en restait plus que 19, la plupart en fin de peine. Aujourd’hui, c’est un camp d’entraînement militaire.

Et la plus ancienne, l’île longue. Aux XVIIIe et XIXe siècle, c’était un lieu de quarantaine pour les navires en provenance d’Afrique et d’Asie. Au XXe c’est devenu un centre de détention pour condamnés aux travaux forcés pour des affaires de mœurs ou de l’activisme politique. Aujourd’hui l’île longue est un lieu de séjour pour gens fortunés.

Le système carcéral était assez laxiste, pas de gardiens sauf les requins, les détenus pouvaient y vivre en famille, et la fabrication de souvenirs pour les touristes ne semblait pas être une tâche épuisante. Le régime s’apparentait plutôt à celui du centre de Casabianda en Corse, la seule prison ouverte de France qui ressemble à un village de vacances. C’est là qu’il fallait expédier le nain hongrois et sa Carla.

Christian Navis

Date de dernière mise à jour : 22/10/2025

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