
Le bulldozer Sarah Knafo a encore frappé. Mardi soir, l’eurodéputée Reconquête a une nouvelle fois profité d’une séquence télévisée pour tout écraser sur son passage. Elle était alors invitée sur le plateau de l’émission Face à l’info, sur CNews. L’occasion d’envoyer un message à Delphine Ernotte et de dresser le bilan de celle qui dirige France Télévisions depuis 2015. « Vous avez commencé très fort en critiquant, je vous cite, une télévision de "Blancs de plus de 50 ans" et vous vous êtes mise à couper des têtes tout de suite. Vous avez renvoyé David Pujadas, Julien Lepers, Patrick Sébastien, a ainsi débuté la trentenaire, très en forme. Le racisme systémique que vous critiquez à longueur de journée, c'est vous qui l'avez mis en place à France Télévisions. »
Sarah Knafo n’est pas la seule à dénoncer cette dérive identitaire. D’obédience centriste, le collectif Médias citoyens avait lui aussi fait état, en mai 2025, d’une gestion des ressources humaines basée sur des critères de genre et de race. « Depuis deux ans, nous avons recueilli de nombreux témoignages évoquant la mise à l’écart, voire le licenciement, d’hommes blancs hétérosexuels de plus de 50 ans, sur la base de dossiers fragiles, voire fictifs, affirmait le collectif. Anonymes ou identifiés, ces récits décrivent un climat de peur généralisée, nourri par une stratégie de disqualification orchestrée au sommet. »
Une faillite budgétaire
Autre grief porté par Sarah Knafo : la gestion financière de France TV. « Vous avez coulé, petit à petit, les audiences et vous avez explosé les budgets en continuant d'appeler au secours celui que vous insultez tous les jours : le contribuable, a souligné la femme politique. Votre télévision est aussi endettée, inefficace et insatiable d'argent public que notre État. » Et Sarah Knafo d’évoquer le financement d’ateliers d'éloquence pour migrants, de lecture pour les demandeurs d'asile ou encore un immeuble en bord de mer qui aurait été acheté avec l’argent des Français. « Mais, étonnamment, vous venez d'être reconduite à la tête de France Télévisions pour un troisième mandat. Certains disent que c'est en retardant la sortie du rapport de la Cour des comptes, d'autres, encore, que c'est grâce à l'intervention directe d'Alexis Kohler, qui a été secrétaire général à l'Élysée. Je n'ai pas la vérité, mais peut-être qu'un jour, nous la connaîtrons… ».
Pendant sa prise de parole, Sarah Knafo a rapidement évoqué le passage de Delphine Ernotte en garde à vue. L’information est passée largement inaperçue dans la presse convenue, mais la patronne de France TV a bel et bien été placée en garde à vue, en juin dernier, dans le cadre d’enquêtes sur l’organisation du concours de chant Eurovision Junior, en 2023. Le groupe de télévision publique avait confirmé l’information mais s’était montré fort peu loquace, ajoutant qu’il allait « réserver ses explications aux autorités judiciaires »…
Des médias publics politisés
Mais au-delà de sa gestion financière désastreuse ou de ses éventuels ennuis avec la Justice, Delphine Ernotte est avant tout critiquée pour le militantisme de ses antennes. Une « orientation politique très à gauche » que Sarah Knafo n’entend pas laisser passer. « Dans notre pays, il n'y a pas de chaînes plus politisées que les vôtres et je crois l'avoir prouvé. Les vraies chaînes d'opinion, ce sont celles de France Télévisions. Ce que vous faites en réalité - et je pèse mes mots -, c'est du détournement d'argent public. Vous détournez un service public financé par de l'argent public pour défendre des intérêts militants. »
Faut-il, dès lors, privatiser l’audiovisuel public ? Sarah Knafo pense que oui. Le RN lui donne d’ailleurs raison sur le sujet. Faut-il que Delphine Ernotte démissionne ? BV a posé la question à ses lecteurs. Leur réponse a été sans appel : sur les près de 3.000 voix exprimées, le « oui » l’a emporté à… 100 %.
Jean Kast