
Boualem Sansal a été transféré en quelques heures vers l’Allemagne, à bord d’un avion de l’armée allemande, avant d’être emmené à l’hôpital.
Il est libre. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au cœur d’une crise diplomatique entre Alger et Paris, a été gracié mercredi 12 novembre, et est arrivé dans la soirée à Berlin où il doit recevoir des soins médicaux, annonce l’AFP.
Le transfert de l’écrivain vers l’Allemagne s’est déroulé en quelques heures. Un conseiller du président allemand s’est rendu à Alger pour accompagner l’écrivain à bord d’un avion de l’armée allemande qui a atterri dans la soirée à l’aéroport de Berlin, a indiqué à l’AFP la porte-parole du président allemand, Cerstin Gammelin.
Les journalistes de l’agence de presse présents ont vu un convoi de trois véhicules noirs quitter l’aéroport. L’ambassadeur français François Delattre en faisait partie.
Prise en charge du transfert et du traitement
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune « a répondu favorablement » à une demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, « concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal », a indiqué mercredi un communiqué des autorités algériennes.
Il a été précisé que c’est « l’État allemand qui prendra en charge le transfert et le traitement » de l’auteur. Ce dernier, âgé de 81 ans, devait être pris en charge aussitôt dans un hôpital de la capitale allemande, a aussi indiqué à l’AFP Cerstin Gammelin, avant d’être rejoint par sa femme ce jeudi, venue, elle aussi, d’Algérie.
L’un des véhicules du même convoi est arrivé peu après à l’hôpital de l’armée allemande situé dans le centre de Berlin, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Atteinte à l’unité nationale »
Le 1er juillet, la Cour d’appel d’Alger avait confirmé une peine de cinq ans de prison pour l’écrivain, prononcée en première instance le 27 mars. Sansal était accusé d’« atteinte à l’unité nationale » après des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions de l’ouest du pays comme Oran et Mascara, appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.
Boualem Sansal avait renoncé à se pourvoir en cassation, ce qui le rendait éligible à une grâce du président algérien. Steinmeier avait demandé lundi qu’il soit gracié et bénéficie de soins en Allemagne « compte tenu de son âge avancé et de son état de santé fragile ».
Claire Tervé (avec AFP)