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SOCIÉTÉ - Dans les coulisses des rallyes mondains

Qu’est-ce-que les rallyes, ces soirées mondaines qui cartonnent sur les  réseaux sociaux ?

Emmanuelle-Charlotte a grandi avec les rallyes, ces soirées dansantes en bonne société. Elle perpétue la tradition pour ses enfants, y voyant une école de politesse et de sociabilité. Sa fille Quitterie, 26 ans, s’en amuse : pour elles, ces soirées permettent surtout de se constituer un réseau.

Quitterie a 26 ans, bien qu'elle n'ait pas toujours été "dans les clous de la noblesse française", elle sait avoir grandi dans un milieu à part. La création sur Instagram d'un compte nommé "Quitterie Club" pour réunir toutes les Quitterie de France autour d'un verre, met en évidence un certain nombre de points communs entre les homonymes : "On avait été dans un lycée privé, participé à des rallyes et on appartenait à la noblesse française, on avait quasiment toute une chevalière."

Le principal critère pour entrer dans un rallye est d'être ascendance noble, promesse de valeurs semblables et d'un parcours similaire, entre scoutisme et messe du dimanche. Au programme, "Une heure de cours de danse", principalement le rock, "des activités en journée comme le bowling ou le laser game, pour apprendre à se connaître", puis les soirées dans de beaux lieux parisiens, reflet de "l'élégance à la française qui est réputée à l'étranger."

"Ce sont avant tout des soirées où les jeunes festoient, dansent et apprennent les codes de la bienséance."

Auparavant, les rallyes étaient des "boîtes à mariage" où il s'agissait de rencontrer un compagnon partageant les mêmes valeurs ou une compagne ayant les mêmes idées. Quitterie assimile davantage ces soirées aux réseaux d'alumni des écoles de commerce : pour elle, les rallyes constituent "un carnet d'adresses qui peut ouvrir des portes". "Si j'avais besoin de recontacter une personne que j'ai connue en rallye, je le ferai sans problème. D'ailleurs, j'en ai croisé une, on ne s'était pas vu depuis dix ans, pourtant, on s'est tout de suite reconnu."

Les études supérieures sont une claque, elle se confronte à une autre réalité : "quand je suis arrivée en école d'infirmière, je me suis rendue compte que j'avais grandi dans une sphère." Son choix d'études est parfois incompris par son entourage "vu ton milieu, on attend que tu fasses plus d'études."

"Il fallait se présenter aux parents qui recevaient, les garçons faisaient le baisemain."

Emmanuelle-Charlotte, la mère de Quitterie, raconte les rallyes de son époque, où les tenues étaient plus strictes : "On avait plaisir à se faire faire une jolie robe, elle devait arriver au genou, on portait un serre-tête, un collier de perles. Une fois, je m'étais rebiffé et j'avais remonté ma robe dans l'ascenseur sans me rendre compte vraiment de la hauteur. L'organisatrice m'avait convoquée dans un coin en me disant que c'était trop court. J'avais fondu en larmes et passé la soirée avec un sac-poubelle autour de la taille. Ça m'a servi de leçon."

En plus des cours de danse, elle apprenait à jouer aux cartes : "à mon époque, si on n'allait pas au bridge et au cours de rock, on n'avait pas le droit d'aller aux soirées après."  Emmanuelle-Charlotte note beaucoup de changement entre ses rallyes et ceux de ses enfants "ils discutent beaucoup et dansent peu, ou dansent seuls, ils boivent, certains allaient cacher des bouteilles d'alcool avant la soirée."  L'habillement diffère également : "les garçons étaient en smoking, aujourd'hui, vous oubliez : ils ne sont qu'en costume, quand on arrive à avoir le haut et le bas ! Car ils viennent en jean avec une veste, parfois même en baskets alors que tout ça est prohibé"

Le Livre Bleu

Date de dernière mise à jour : 17/11/2025

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