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Louis XVI, Pétain, Sarkozy méritaient-ils le sort que la France leur a réservé ?

Avec la visite de Carla Bruni dès son premier jour en prison, Nicolas  Sarkozy a-t-il bénéficié d'un traitement de faveur ?

L’incarcération de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé a retenti comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà chargé. Ce n’est pas seulement un homme que l’on enferme, c’est une idée de la justice que l’on assassine. Car cette décision, prise après le rejet des accusations les plus lourdes, repose sur un motif résiduel, vidé de toute substance : une “association de malfaiteurs” sans malfaiteurs, un délit sans preuve.

En ordonnant la réclusion d’un ancien chef d’État, le tribunal foule aux pieds la présomption d’innocence, pilier du droit français. Aucune menace pour l’ordre public, aucun risque de fuite : rien ne justifiait cette humiliation. Ce que l’on punit ici, c’est une figure politique, non une faute judiciaire. Et déjà, l’ombre d’un règlement de comptes idéologique s’étend derrière les murs d’une institution qui ne juge plus, mais condamne par posture.

Ce n’est pas la première fois que la France crucifie l’un des siens. Louis XVI, monarque hésitant mais sincère, paya de sa tête la folie des hommes et la déraison des foules.

Philippe Pétain, vieillard héroïque de Verdun, fut à son tour voué aux gémonies par ceux-là mêmes qui l’avaient acclamé, l’avaient adoubé et auquel ils avaient fait allégeance.

Leurs procès furent moins des actes de justice que des rituels d’expiation nationale, où la loi se mit au service du ressentiment.

Et voici que, deux siècles plus tard, un ancien président rejoint cette longue cohorte des vaincus de l’Histoire. Trois époques, trois hommes, trois destins broyés par une justice oublieuse de mesure. Pendant que certains – Mitterrand en tête – purent s’absoudre de leurs compromissions, d’autres sont voués à la vindicte éternelle.

La France, patrie des droits de l’homme, semble désormais s’être donné pour mission d’humilier ses figures, de les offrir en spectacle à la foule apaisée par le châtiment. C’est moins le triomphe du droit que celui de la vengeance. Et dans ce vacarme moral, il n’est pas interdit de craindre que demain, à force d’acharnement, il ne reste plus aucun homme d’État pour oser servir la République.

Jean-Jacques Fifre

 

 

Date de dernière mise à jour : 26/10/2025

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