
Un nouveau centre pour mineurs isolés vient d'ouvrir ses portes à Dol-de-Bretagne, le dixième du département !
Mercredi dernier, Denis Rapinel, maire de Dol-de-Bretagne, jolie ville de 5.786 habitants au recensement de 2022, inaugurait en grande pompe le nouveau centre pour mineurs isolés installé dans sa commune. Le dixième dans ce département.
On est là entre Bretagne et Normandie, à mi-chemin entre Saint-Malo et le Mont Saint-Michel –(car Le Couesnon, dans sa folie, jeta le Mont en Normandie… la question n’est toujours pas tranchée). Ce qui est tranché, en revanche, c’est la volonté de l’État de poursuivre à marche forcée l’implantation des jeunes migrants sur les terres de Bretagne. Dans ce nouveau centre, ils sont ainsi 22 beaux jeunes gens, tous grands et solides gaillards si l’on en juge par la photo que publie Ouest-France, et dont le physique ne colle guère à l’idée – assurément erronée – qu’on se fait d’un jeune enfant isolé et en détresse. On ne voit pas de filles sur la photo, sans doute parce qu’elles ne sont que deux.
Pas de place pour les petits Français
Pour inaugurer ce centre nommé Sabali – ce n’est pas du breton mais du bambara – le maire était encadré de Jean-Luc Chenut, président PS du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine, et d'Anne-Françoise Courteille, vice-présidente déléguée à la protection de l’enfance, très fiers de cette nouvelle structure installée dans une ancienne auberge de jeunesse acquise en décembre 2023 pour près de 1 million d’euros.
Dans son communiqué, le département expliquait alors la nécessité d’ouvrir ce nouveau centre par « un contexte de forte tension lié à une augmentation significative du nombre de jeunes arrivant seuls sur le territoire ». Le « dispositif d’accueil et de prise en charge des MNA [est] actuellement saturé en Ille-et-Vilaine comme dans d’autres départements », poursuivait le département. Il aurait pu ajouter au tableau les finances exsangues de l’Aide sociale à l’enfance, en charge, à cette date, de 820 jeunes mineurs étrangers.
On pourrait se réjouir de l’extrême générosité française si elle ne se faisait au détriment des enfants du pays. C’est évidemment ce que dénonce l'eurodéputé Gilles Pennelle, président du groupe RN au Conseil régional : « l’argent du contribuable coule à flots pour les mineurs isolés étrangers », dit-il, alors que le département est « en état de catastrophe financière ». Il rappelle qu’il manque 1000 places pour les enfant handicapés dans le département. Et pendant ce temps, dit-il « le président socialiste dépense chaque année près de 30 millions d’euros, prélevés sur le budget de l’Aide Sociale à l’Enfance, pour prendre en charge plus de 900 clandestins pseudo “mineurs“ ».
La schizophrénie au pouvoir
A Ouest France, publication qu’on ne saurait soupçonner de rouler pour “l’extrême droite“, on titre sur ces « 200 enfants de l’Aide sociale en attente de placement faute de lieu d’accueil » En 2025, pourtant, ce sont 212 millions qui sont alloués à l’ASE, soit 19 % du budget départemental. Mais qui en bénéficie ? Pas ces près de « 200 enfants faisant l’objet d’une mesure de placement décidée par le juge des enfants pour les protéger » et qui sont maintenus dans leurs familles toxiques ou défaillantes, faute de place dans les lieux d’accueil qui leur sont en principe dédiés !
Pourquoi ? Parce que, à entendre le discours de M. Chenut, le devoir d’assistance n’est pas celui-là. « L’obligation légale » et « le devoir d’humanité » va à l’accueil des mineurs (ou « reconnus tels ») étrangers. Le maire Denis Rapinel l’assure, « il ne s’agit pas de l’inauguration d’un bâtiment mais bien d’une main tendue vis-à-vis de jeunes qui ont connu un début d’histoire chaotique ». N’est-ce pas le cas des petits dont le juge réclame le placement ?
La main tendue a un coût exorbitant, dénonce Gilles Pennelle. En détail : 1 million d’euros pour l’achat du bâtiment, et 875.000 euros par an de budget de fonctionnement pour 22 mineurs (le centre est déjà plein) et 10 salariés pour l’encadrement. Et l’élu de rappeler que « ces “mineurs“ étrangers seront donc logés, nourris, soignés. Ils auront bien sûr aussi accès à des loisirs quotidiens, des visites de sites touristiques… alors que beaucoup de jeunes Français en sont privés...».
Pendant ce temps, « il peut arriver que des enfants soient accueillis au centre de l’enfance dans des conditions précaires, pour faire face à l’urgence de les protéger », reconnaît Anne-Françoise Courteille. Celle-la même qui, cédant à la schizophrénie, a inauguré le centre pour mineurs étrangers. Quant à « la rumeur récurrente d’éducateurs qui accueilleraient des enfants à leur domicile, pour moi cela n’existe pas, dit-elle. Ce serait étonnant, car c’est une responsabilité énorme ». Et pourtant c’est déjà arrivé, assure une aide sociale.
Marie Delarue